Pourquoi la Bible est-elle si violente ?

Pourquoi la Bible est-elle si violente ? Elle est extrêmement violente — tellement violente que cela a attiré l’attention d’un de nos auditeurs nommé Scott, qui écrit : « Bonjour, pasteur John ! Je promène mon chien tôt chaque matin en écoutant différents livres audios et ce podcast. Cette année je me suis fixé comme objectif de lire la Bible du début à la fin. J’en suis au livre des Juges et je suis tombé sur un passage que je n’avais jamais lu : Juges 19. J’ai été choqué ! Comment de tels passages peuvent-ils être dans la Bible – des passages si violents ? Et que peuvent-t-ils nous apprendre ? J’ai de jeunes adolescents, et je ne les laisserais jamais lire ou regarder des médias qui décrivent un tel niveau de violence. Et pourtant c’est bien là, dans la sainte Parole de Dieu ! »

Permettez-moi de dresser un tableau encore plus critique de la situation avant de présenter une réponse.

Si vous avez été choqué, Scott, par Juges 19 – qui parle d’une concubine tuée après avoir été agressée sexuellement, et dont le corps a ensuite été découpé en douze morceaux envoyés aux tribus pour réclamer vengeance – vous lisez probablement la Bible depuis peu et êtes peut-être jeune dans la foi. Je suis très heureux que vous lisiez ou écoutiez la Bible dans sa totalité. J’encourage tous ceux qui peuvent lire à lire toute la Bible encore et encore car l’apôtre Paul a écrit : « Toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile » (2 Timothée 3.16). C’est ce qu’il a dit. Tout est utile et inspiré de Dieu – et cela inclut les parties les plus violentes.

 

Imprégnés de l’Écriture

 

Je n’en cacherais rien aux adolescents. Et je dis cela en étant en total accord avec vous sur le fait que la plupart des scènes de violence affichées dans le monde ne sont pas bénéfiques et devraient être évitées. Mais si Dieu présente ces choses par écrit dans sa Parole, qui est inspirée, ce n’est pas une erreur. Il présente le monde par des mots divins, ancrés dans le contexte, interprétatifs – non des vidéos choquantes pleines de sang et de violence qui devancent et remplacent le processus voulu par Dieu de lire des mots écrits pour avoir images mentales construites de mots dans nos esprits. Des descriptions verbales accompagnées d’explications divines ne sont pas la même chose que des représentations du monde destinées au divertissement ou à l’éducation sans but divin visé.

Nous vivons dans une culture très tendre, facilement choquée et émotionnellement fragile, qui nous empêche de saisir ce qu’a été la plus grande partie de l’histoire, et ce à quoi le monde ressemble toujours. Je pense que Dieu nous a donné la Bible comme elle est, avec toutes ces horreurs, en partie parce qu’il savait que le jour viendrait où nous serions tellement gâtés, couvés, surprotégés, dorlotés que nous n’aurions pas les capacités émotionnelles et mentales pour saisir des vérités extrêmement cruciales dans la Bible et dans le monde.

En d’autres termes, je pense qu’en nous saturant de la Bible dans sa totalité, année après année, nous formons nos esprits, nos émotions et nos attentes, de sorte à avoir les capacités mentales et émotionnelles nécessaires pour accepter des réalités bibliques centrales, qu’autrement nous rejetterions comme étant simplement scandaleuses. Il y a des vérités sur Dieu et sur ses voies dans le monde, et il y a des vérités sur le péché et le jugement, qui, sans avoir été rendus résilients face aux horreurs, nous ne pourrons saisir. Nous ne serons pas capables de les saisir avec proportion et vérité.

Tout cela Scott, juste pour vous dire que j’espère que vous poursuivrez votre immersion dans la Bible année après année. Ces horreurs sont là pour une raison.

 

Rébellion effrénée

 

Enfin, concluons ce détour et permettez-moi d’en revenir au cœur du sujet et de donner trois réponses à la question, pourquoi y a-t-il autant de violence dans la Bible ? Commençons par le contexte du livre des Juges. Quatre fois dans de le livre des Juges, nous lisons cette phrase : « A cette époque-là, il n’y avait pas de roi en Israël » (Juges 17.6 ; 18.1 ; 19.1 ; 21.25). Et par deux fois cette phrase est suivie de : « chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Juges 17.6 ; 21.25).

Une de ces phrases, Juges 19.1, se trouve au tout début du chapitre dont Scott nous parle, comme pour nous informer de manière frontale ce que signifie cette violence : elle montre ce qui arrive à une société quand le flot du mal déborde du cœur humain et se déchaine sans autorité civile pour lui faire barrage et l’empêcher de se répandre sur toute la terre et de corrompre, amenant la violence. Voilà le problème : Il n’y avait pas de roi. Chacun faisait ce qui lui semblait bon. C’est ce qui arrive quand les hommes se déchaînent sans aucune limite. C’est l’explication contextuelle la plus immédiate de la violence dans le livre des Juges. Le livre des Juges est écrit pour montrer ce qui arrive quand nous êtres humains, dans toute la rébellion de notre péché contre Dieu, n’avons pas de retenue.

C’est pour nous une leçon très, très importante à apprendre de la Bible, au risque d’avoir des idées naïves, romantiques sur la bonté du cœur humain, et au risque de penser que c’est une bonne idée de se passer d’autorité civile. Mais ce n’est pas la réponse la plus définitive à la question de pourquoi il y a tant de violence dans la Bible.

 

Violations contre Dieu

 

La raison pour laquelle il y a une telle abondance de violence dans la Bible est qu’il y a une telle abondance de violence dans le monde. Et donc, nous devons nous demander finalement, comment cela se fait-il ? La Bible documente les faits. Elle ne crée pas les faits ; elle nous dit seulement ce qui est la réalité.

Et la réponse biblique nous dit que que quand le péché est entré dans le monde, comme décrit en Genèse 3 – c’est-à-dire, quand la trahison qui s’oppose à Dieu, le rejette, le dénigre et le discrédite est entrée dans le monde – Dieu a répondu non seulement en jugeant les émotions des hommes, leurs pensées, leur volonté et leurs relations, mais il a aussi répondu en soumettant le corps humain, la matière et toute la création physique à son jugement. Et nous voyons cela en Genèse 3, et nous l’entendons explicitement dans Romains 8.20 : « En effet, la création a été soumise à l’inconsistance, non de son propre gré, mais à cause de celui [Dieu] qui l’y a soumise ».

Maintenant, pourquoi Dieu a-t-il fait cela ? Pourquoi a-t-il ordonné que l’effet du mal moral soit reflété dans les horreurs du mal physique — tremblements de terre, inondations, famines, pandémies, guerres, et toutes sortes de mauvais traitements entre les hommes ? Oh là là. Il l’a fait car il savait que des gens qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés ne réaliseraient jamais l’outrage moral de la trahison faite à Dieu, à moins qu’ils le voient reflété dans l’outrage physique de la violence des hommes.

Personne ne perd le sommeil à cause de sa trahison envers Dieu. Mais touchez à son corps par un cancer ou à sa maison par le tourment, et alors ses émotions éclatent en indignation morale. La violence et la souffrance existent dans ce monde comme un témoin divin de l’outrage du péché contre Dieu, de son sens et de sa gravité.

 

Sauvés au travers de la violence

 

Il y a une réponse de plus à la question pourquoi autant de violence dans le monde et dans la Bible. Apocalypse 13.8 dit qu’il y avait un livre dans la présence de Dieu avant la fondation du monde. Et le nom de ce livre est « le livre de vie de l’Agneau offert en sacrifice ». Tout chrétien attentif sait qu’au centre de notre foi et qu’au fondement de notre salut se trouve l’un des événements les plus brutaux, les plus violents, les plus sanglants de l’histoire du monde – précisément, la crucifixion du Fils de Dieu. Il n’y a pas de salut sans cette violence.

Et ce que nous montre Apocalypse 13.8, c’est que c’était le plan de Dieu dès avant la fondation du monde. Et non seulement c’était le plan de Dieu dès avant la fondation du monde, mais Apocalypse nous dit aussi que nous chanterons éternellement au sujet de cette violence.

Et ils chantaient un cantique nouveau en disant :

« Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été offert en sacrifice [immolé est le mot exact ; sacrifié est une diminution du sens] et tu as racheté pour Dieu par ton sang [répandu, versé, carnage] des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu as fait d’eux des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. » (Apocalypse 5.9-10)

Alors, nous pourrions imaginer un monde différent et un autre plan de salut pour l’éternité si nous étions Dieu, mais cela n’est pas notre choix. Dieu a voulu nous sauver au travers de la violence — la mort horrible de son Fils infiniment précieux. Et il dit que c’est comme cela que nous connaissons son amour. « Mais voici comment Dieu prouve son amour envers nous : alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Romains 5.8). Et nous savons comment il est mort. Christ est mort pour nous. On ne peut adoucir la mort de Christ, comme si ce n’était qu’un petit symbole doré pendu à nos jolis cous.

Donc, voici mes trois réponses :

  1. La violence de Juges est là pour montrer ce qui arrive quand le flot du mal humain n’est pas endigué par l’autorité civile.
  2. La futilité et la corruption de la création existent pour nous donner une idée de l’horreur du péché contre Dieu.
  3. L’acte le plus scandaleusement violent de l’histoire est là pour nous sauver et pour nous montrer l’amour de Dieu.

 

Article traduit avec autorisation, merci Luc pour cette traduction !

 

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