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Sur les épaules de géants #3 : Wesley

Dans cette série, la Réb te fait voyager dans le temps, pour te faire découvrir des chrétiens du passé dont la vie peut nous encourager aujourd’hui.

 

John Wesley (1703-1791)

L’histoire de John Wesley est celle de l’apparition réussie, durable et pacifique d’une mouvance évangélique appelée méthodisme, dans l’Angleterre du XVIIIe siècle.

Une jeunesse religieuse

Dans sa famille, on est pasteur anglican de père en fils. Samuel et Susanna, les parents de John (et de 18 autres enfants !), lui apprennent très tôt le latin, le grec, lui font apprendre par cœur de longs passages de la Bible, etc. Ses parents prennent à cœur l’éveil de leurs enfants au christianisme. À 5 ans, il est rescapé « miraculeusement » d’un incendie survenu en pleine nuit, libéré par la fenêtre par un homme lui-même debout sur les épaules d’un autre homme : plus tard, il lit dans cet événement le signe que Dieu l’appelle depuis petit à un destin extraordinaire.

Devenu diacre, il enseigne le Nouveau Testament, notamment à Oxford, où il anime avec son frère Charles un groupe de prière et d’édification chrétienne, centré sur la sincérité de la foi vécue : cette initiative, jugée trop dissidente par les conservateurs anglicans d’Oxford, est moquée. On les appelle le « Holy Club », titre que les intéressés acceptent : les membres suivent une « méthode » assez précise pour organiser leur journée autour de la prière, la confession, etc.

La vraie conversion, puis le ministère itinérant

En 1736, John et Charles partent pour la Géorgie (une colonie britannique de ce qui devient 40 ans plus tard les États-Unis d’Amérique), afin d’évangéliser et d’organiser la vie chrétienne sur place. Mais, par suite d’une relation amoureuse qui finit mal, John rentre en Angleterre par bateau en 1737. Une violente tempête éclate au milieu de l’Atlantique, qui fait craindre que le bateau ne sombre. John, effrayé, constate avec un grand étonnement qu’un groupe d’évangéliques germaniques présents à bord, loin de s’inquiéter, chantent joyeusement les Psaumes. John est saisi par leur calme. L’un d’eux s’approche de lui pour essayer de le rassurer, en lui demandant s’il a la foi : pour John, pasteur et professeur de Nouveau Testament, cette question sonne comme un choc. John comprend alors la nécessité de l’expérience d’une foi vécue et personnelle, qu’il recherchait confusément depuis le Holy Club, manifestement sans avoir réussi.

De retour en Angleterre, il assiste régulièrement aux réunions de ces chrétiens évangéliques. Mais il reste déprimé de son échec en Géorgie et dubitatif sur sa foi. Le 24 mai 1738 a lieu ce qu’il décrit plus tard comme sa conversion. Lors d’une réunion, il entend lire la préface que Luther a rédigée à la lettre de Paul aux Romains. Au moment où le prédicateur décrit la façon dont Dieu vient libérer et sauver le croyant par la seule foi en l’œuvre de Jésus, John décrit ressentir une « douce chaleur » dans son cœur.

À partie de cette expérience, John change complètement de vie. Il délaisse progressivement les chaires universitaires, et commence à pratiquer les prêches en plein air, afin de toucher les nombreux quartiers anglais où il n’y a pas d’église. Son œuvre fonctionne, et rencontre l’approbation d’un nombre croissant d’auditeurs, régénérés par l’exhortation à la pratique vécue et sincère de la foi.

Les ministres anglicans se montrent hostiles, et cherchent pendant de nombreuses années à faire barrage à l’œuvre de John Wesley et ses amis. Leurs détracteurs considèrent qu’un pasteur anglican ordonné régulièrement comme John Wesley ne doit pas organiser ainsi des sortes de « cultes parallèles » sur les parvis des églises bien installées. Théologien savant, John n’en est pas moins un voyageur infatigable durant la plus grande partie de son ministère : en centrant son œuvre sur l’idée que la foi doit être avant tout vécue profondément et pratiquement, il s’écarte du luthéranisme, du calvinisme et de l’anglicanisme, qu’il rejette tous trois. C’est là l’une des caractéristiques de nombreux mouvements évangéliques depuis le XVIe siècle et jusqu’à nos jours : ils prennent souvent naissance en-dehors des églises officielles organisées, et s’adressent à des populations isolées en insistant sur la nécessité d’un renouvellement profond du cœur.

Avec les années, son œuvre est de plus en plus reconnue, et sa popularité ne cesse de croître jusqu’à sa mort en 1791. Il ordonne plus tard des pasteurs. Il choisit lui-même de baptiser son mouvement « méthodiste », en référence à la méthode qu’il avait essayé de mettre en place dès le Holy Club, avec son frère, pour rendre la foi plus vivante.

Lire John Wesley

Homme de terrain et d’action, il n’a pas rédigé de théologie systématique. Sa pensée nous est essentiellement connue par ses sermons. Cette biographie de Wesley, écrite par un pasteur méthodiste anglais, est un excellent ouvrage pour découvrir la vie de ce chrétien particulièrement attachant et bouillant.

Réflexion :

John Wesley, malgré son éducation chrétienne rigoureuse et son poste de professeur de théologie, n’a donc connu pour la première fois une vraie relation avec Dieu qu’à 35 ans. Ainsi, venir d’une famille chrétienne et avoir participé à l’école du dimanche chaque semaine ne veut pas forcément dire qu’on est né de nouveau ! Si tu viens d’un milieu chrétien, tu peux te poser franchement la question : est-ce que je connais vraiment Jésus ? Suis-je régénéré ? Ai-je une relation nourrie avec Dieu ?

 

N.B. : Nous pensons que la vie de Wesley peut être riche d’enseignement pour nous, mais cela ne signifie pas que l’équipe éditoriale de la Réb’ souscrit à toutes ses positions théologiques.

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Quentin

Quentin, étudiant en théologie à la faculté Jean Calvin d'Aix-En-Provence

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2 Commentaires

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  • Bonjour !
    C’est toujours un régal de lire cette série chaque mois. J’en suis béni.
    Trop hate de lire le prochain numéro.
    Courage à vous !

      Avatar
    • Merci Chris pour ce commentaire.
      Il m’encourage !
      (je suis l’auteur de cet article)

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