Éthique et écologie

La protection de l’environnement est un des sujets qu’on entend le plus de nos jours. Alors que je lisais « Théologie de l’Ancien Testament » écrit par Bruce Waltke, je suis tombé sur ce passage très intéressant qui parle du lien entre l’éthique et l’écologie :

« Bien que nous ne craignions pas une fin cataclysmique pour cette terre mais attendions le retour du Christ, nous sommes néanmoins appelés à prendre soin de la création de Dieu. Une partie du jugement dernier concernera la manière dont nous avons traité la création qu’il nous a confiée. Les méchants dépourvus d’éthique « corrompent » la terre; les justes qui ont une éthique la protègent. La façon dont les méchants ont nui leur propre génération et à leurs descendants en défigurant la terre pour satisfaire leur propre cupidité n’est pas précisée, mais aujourd’hui les méchants abîment la création en polluant l’atmosphère par l’émission de gaz carbonique, en contaminant la terre et la mer avec des ordures et des déchets toxiques, et en dévastant le sol par l’extraction à ciel ouvert et l’agriculture intensive. Ils chassent de manière excessive les animaux, les poissons et les oiseaux jusqu’à l’extinction, exterminent les plantes et préservent la végétation seulement s’ils peuvent en tirer profit. En résumé, le danger qui menace la création a un caractère moral et politique (cf. Lv 18.28; 25.23).

La vie sur l’arche représente la hiérarchie sociale que Dieu a à l’esprit. Au sein de ce cosmos en miniature que Dieu a conçu (voir Genèse 6.14-16), les êtres humains sous l’autorité de Dieu prennnent soin de la création (Genèse 6.18); les animaux restent docilement à leur place (Genèse 6.20); et la végétation sert de nourriture à ses seigneurs (Genèse 6.21). Quand les humains sortent de leurs limites et usurpent la place de Dieu, les animaux trangressent eux aussi l’ordre établi Dieu (Genèse 6.12). Pour maintenir les animaux à leur place, Dieu leur insuffle la crainte et suscite l’hostilité entre les êtres humains et les animaux.
Les gens ont la responsabilité de prendre soin des animaux et de les protéger. Ils ont pouvoir de vie et de mort sur le règne animal (Genèse 9.2). La répétition intentionnelle de l’expression « toute créature vivante » (et « toute vie ») montre la volonté de Dieu de sauvegarder toutes les espèces. Le Créateur prend très au sérieux la destruction par l’homme des systèmes écologiques de la terre et l’annihilation de certaines espèces. Si Dieu ne veut faire disparaître aucune espèce, combien plus la créature doit-elle honorer cet engagement. Les justes sauvent la création et répriment leurs appétits pour la gloire de Dieu et pour le bien de tous les hommes.

Noé le juste représente l’idéal. En 8.9 [Genèse], le narrateur ralentit le récit de manière inattendue pour décrire l’interaction entre Noé et la colombe : « Noé avança la main, prit la colombe et la ramena auprès de lui dans le bateau. » Cette technique narrative qui consiste à ralentir le temps interrompt l’action et fixe une image dans l’esprit du lecteur : au milieu des eaux chaotiques, en haut d’une arche solitaire, un homme avance la main et saisit une colombe. L’image dépeint une relation restaurée entre Dieu, les humains et la création divine. Noé, un défenseur de l’environnement et un ami des animaux, prend soin de la création de Dieu.
Les justes non seulement protègent la création, mais ils réclament également justice. Ils prennent position contre la dévastation de la terre. Ils ne disent pas qu’il faut complètement arrêter de couper des arbres — Noé a certainement coupé une petite forêt pour construire l’arche (voir Genèse 6.22) — mais ils en appellent à une gestion responsable. 1 »

1. Bruce Waltke, THÉOLOGIE DE L’ANCIEN TESTAMENT, Éditions Excelsis, 2012, p.309-310

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Mykaël A.

Mykaël A.

18 ans, passionné de théologie et étudiant.

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2 Commentaires

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  • Excellent !

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  • Merci pour ce juste et précieux rappel !

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