Mon agression…Malheur ou bénédiction ?

Témoignage de l’agression de Kevin, 18 ans, toulousain, étudiant en histoire-géographie, créateur de BTF, et surtout, disciple de Jésus-Christ.

Chers Rébellutionnaires,

Pour la première fois, il m’a semblé bon de vous partager un événement précis qui m’est arrivé hier, 21 janvier 2015. Je le fais pour plusieurs raisons. Premièrement, de ce que j’ai vécu découle une réflexion profonde concernant notre attitude de vie – je parle ici aux chrétiens. Cette illustration de ma vie peut être un moyen pour comprendre le monde qui nous entoure, particulièrement en cette période de violence.

Mon agression…

Comme vous l’aurez compris de part mon titre, je me suis fais agressé. Je sortais de ma fac à dix-huit heures, allant vers le métro, lorsqu’un jeune homme m’a stoppé dans mon élan pour me demander une cigarette. Après lui avoir dit que je ne fumais pas, il m’a demandé l’heure. C’est donc ce que j’ai fais, il était dix-huit heures cinq. C’est à ce moment que mon épreuve débute. Il me prend le bras d’une manière à ce que je ne puisse pas me libérer, et commence à m’intimider. Essayant d’avancer jusqu’au métro,  à cinquante mètres de là, je lui dis respectueusement que je ne répondrais pas par la violence à ses actes. C’est alors qu’il s’énerve et essaie de me faire trébucher plusieurs fois.  C’est aussi à ce moment que des personnes se rendent compte de la situation. Je prie. Je leur demande s’ils peuvent venir m’aider. C’est alors que quelques personnes le détachent, et je vais en direction du métro. L’agression ne s’arrête pas là car il revient très rapidement sans que je ne le vois venir, et me met violemment au sol, dans une grosse flaque de boue. Il essai de prendre mon téléphone, en me donnant quelques coups. Je crie au Seigneur dans mon cœur. Des dizaines de personnes – garçons et filles – le repoussent très violemment en le persuadant physiquement et moralement de me laisser. Plusieurs jeunes étudiants m’accompagnent jusqu’au métro, la situation de violence est terminée pour moi.

Mais comment prendre cela au sein de ma vie de disciple de Jésus-Christ ? Si certains me connaissent, vous saurez que je ne crois pas au hasard, mais qu’au contraire, que Dieu est souverain. Alors, ces souffrances ne sont-elles que des parenthèses malheureuses de mon existence ?

Le disciple connaîtra la souffrance

Il suffit de quelques passages tels que  Jean 15.20, Actes 14.22, 1 Pierre 3.14 ou encore 2 Timothée 3.10-13 pour s’apercevoir que le chrétien connaîtra la souffrance. Paul, qui s’adresse à Timothée l’explique ainsi : « A quelles souffrances n’ai-je pas été exposé à Antioche, à Icone, à Lystre ? Quelles persécutions n’ai-je pas supportées ? Et le Seigneur m’a délivré de toutes. Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. Mais les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes. »

Je n’ai pas reçu de persécution gratuite du fait que ce garçon savait mon appartenance à Christ, mais je sais que celle-ci fait partie de mon cheminement de chrétien. N’oublions pas l’histoire de Joseph, de Job ou du Maître lui-même, Jésus. Je crois que nous devons nous rappeler que tous les disciples en Jésus-Christ passent par des persécutions, sans quoi le verset  que je vous ai partagé est un non-sens. Mais voici la promesse à laquelle nous devons nous attacher : le Seigneur nous délivre de toutes nos souffrances.

La souffrance et la gloire de Dieu

Il se trouve que vendredi dernier, le thème central de notre groupe de jeunes était la souffrance dans la vie du disciple. Paul nous dit ceci en Romains 8.18 : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » Cela peut nous paraître au premier abord évident, cependant, quelle est notre réaction quotidienne ? Réfléchissons un instant… imaginez-vous la gloire à venir ? Avez-vous goûté à celle-ci ? Si ce n’est pas le cas, priez, suppliez votre Père qui est aux cieux de vous délecter en Dieu. Réjouissez-vous tous les jours, chaque matin en lui. Je vous l’ai dit, tout disciple de Christ passe par la souffrance, alors faites comme Paul et Silas en prison : louez le Dieu vivant pour son grand amour manifesté à la croix !

La souffrance et le péché

Lorsque j’étais petit, j’avais mémorisé 1 Pierre 4. Je me souviens des premiers versets et ils sont très utiles pour moi. « Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi, armez vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, afin de vivre non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair. » (1 Pierre 4.1-2)

Soyons cependant clair, pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté : mon but n’est pas de vous inciter à la recherche de la souffrance, mais d’estimer que les souffrances que vous vivez sont des échelons qui vous permettent d’arriver à une certaine maturité spirituelle, par le Saint-Esprit. Ainsi, cette agression a joué un rôle dans ma lutte contre le péché. Je crois que cela m’a appris de diverses façons la confiance en Dieu, la persévérance dans la prière pour mes ennemis et pour les chrétiens persécutés, la patience, l’humilité et bien d’autres réalités bibliques. Je connais mes faiblesses, et vous connaissez les vôtres. J’ai subi et j’ai eu peur dans cette situation, vous pouvez également la vivre. Mais je vois aussi tout ce que cela m’a apporté. Dieu a changé le mal en bien. Comment ne pas s’approcher de Dieu dans ces situations ? Comment ne pas le glorifier ?

La souffrance et la prière

La prière est une des disciplines que Dieu me met à cœur de plus en plus dans ma vie. Je suis persuadé que le XXIe siècle manque d’hommes et de femmes qui supplient Dieu chaque matin, chaque jour. Je le sais parce que j’ai eu très longtemps honte de ma vie de prière et que je me suis penché sur le sujet auprès d’autres personnes. Dieu, depuis un certain temps me donne de nouveaux désirs. Certains disent que le temps passé dans la prière n’est pas important, si le cœur y ait c’est bon, même une petite prière par jour. Je suis d’accord sur le fait que le cœur vaut infiniment plus que le nombre de minutes passées avec Dieu. Mais laissez-moi vous dire que vous ne pourrez pas prier avec du cœur sans que votre amour pour Dieu augmente, et en conséquence le temps que vous lui consacrez aussi. « Lorsqu’on aime, on ne compte pas » dit-on… Prier sincèrement est le fondement, passer du temps découle du bonheur trouvé dans le trésor de la prière. Si quelques phrases vous suffisent juste avant d’aller au lit, réfléchissez à votre amour pour Dieu. Criez à lui pour qu’il change vos désirs.

Nous sommes conscients que la souffrance nous pousse à venir vers Dieu. Certains le rejettent à cause de celle-ci. Mais pour nous, enfants de Dieu, la souffrance devrait être un moyen d’expérimenter la bonté de Dieu par la prière. Je me permets en ces temps difficiles, de vous demander si vous priez pour nos amis chrétiens persécutés, souffrant à cause de leur foi ? Savez-vous que ces personnes font partie du corps de Christ, et que par conséquent, « lorsqu’un membre souffre, c’est tout le corps qui souffre » (1 Corinthiens 12.26) ? Je suis reconnaissant des prières qui ont été élevées suite à mon agression, afin que Dieu me donne sa paix. Je l’ai vécue. Laissez-moi donc vous encourager aujourd’hui à prier pour l’Église persécutée… Bénissez aussi leurs ennemis, pour que leurs cœurs soient brisés lorsqu’ils s’aperçoivent de l’impact surnaturel du Saint-Esprit.

Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. (Jacques 1.2-3)