Ce qui fait ta valeur…

Article de Clément Dv, 26 ans, rébellutionnaire, jeune marié, ingénieur dans l’environnement, responsable dans l’Église de Saint-Maur (AECM).

L’estime de soi. Élément essentiel pour réussir dans la vie selon une multitude de blogs de psychologie… Heureusement, sur internet, tu peux facilement trouver plein de quizz pour tester, conserver, développer ton estime de soi. Certains en ont beaucoup trop, d’autres, pas assez…  Mais toi, d’où puises-tu la valeur que tu as ? Est-ce qu’elle dépend de toi-même, de tes activités, des gens qui t’entourent ?

J’ai retrouvé mon journal intime de quand j’étais ado, et, en 2004 (à mes 16 ans), j’avais un réel problème d’estime de moi-même.

1. J’ai de la valeur…si je suis en couple ?

A 16 ans, je commençais à fréquenter une Eglise évangélique, suite à la conversion de ma maman. J’y allais davantage pour me faire des amis et pour me faire une culture sur la foi chrétienne, moi qui n’avais jamais été en contact avec des chrétiens pratiquants auparavant.

Cependant, comme tout jeune de cet âge, l’objet de mes pensées était … les filles ! Je voyais des jeunes autour de moi se mettre en couple, et je ressentais que ma valeur était dans le fait d’être en couple avec une fille, d’être aimé et de ressentir l’affection d’une fille. Malheureusement pour le jeune “moi”, j’ai essuyé plusieurs échecs sentimentaux successifs, de filles qui n’étaient pas intéressées par moi. Après un énième échec, j’écris le 24/10/2004 à  22h54 : “J’ai donc décidé d’aller vers la voie du NO LIFE, c’est-à-dire que je vais être accro aux jeux vidéo, en l’occurrence Warcraft 3 et aux études pour faire de mon mieux possible, et donc par la même occasion, éventuellement laisser tomber les filles.”

Chers frères et sœurs, combien d’entre vous avez essuyé un échec sentimental, remettant en cause son estime de soi ? A ce moment-là de ma vie, je pensais que ma valeur était dans le fait d’être en couple avec une fille, que je me sentirais mieux ainsi.

2. J’ai de la valeur…si je suis bon en jeux vidéo et en sport ?

A peine cette décision prise, je suis rentré dans un rythme de geek, avec une durée de jeu quotidienne de 3h les jours de cours, et de bien plus les WE. Plus je gagnais de parties à Warcraft 3, plus je sentais avoir de la valeur. Si mon ratio victoire/défaite était négatif, je me considérais comme faible, comme ayant moins de valeur.  Je faisais même partie d’une des équipes nationales les plus cotées qui jouait une compétition de haut niveau : la WGtour. Je me sentais davantage respecté et avais plus d’estime pour moi-même. Sauf qu’en cas de défaite, je retombais dans mes travers…

Le même système de pensée s’est appliqué au tennis de table. Je faisais du tennis de table en compétition toutes les 2 semaines, jouant entre 3 et 4 matchs par WE. Si je gagnais, je remerciais Dieu et sentais augmenter ma valeur. Si je perdais, j’en voulais à Dieu (je découvrais encore la foi chrétienne…) et sentais que j’avais moins de valeur.

Dans ces deux cas, ma valeur tenait dans mes victoires. En contrepartie, c’était très éreintant de passer mes journées à ressasser mes défaites …

Après ma conversion en février 2005 et mon baptême en mai 2005, je n’ai pas cessé pour autant de mettre ma valeur dans ces 3 domaines. J’ai commencé à avoir une copine, ce qui m’a permis d’être moins dépendant des jeux vidéo et du tennis de table. Mais j’ignorais encore à ce moment-là, ce qui faisait réellement ma valeur…

3. J’ai de la valeur… si je suis entouré d’amis ?

Plus le temps passait, plus je mettais ma valeur dans d’autres choses. De 2007 à 2009 (19 à 21 ans), mon idole était le temps passé avec des amis. Je n’aimais pas être seul, mais lorsque j’étais entouré de plusieurs personnes, je ressentais une meilleure estime de moi-même. Une idole en remplace une autre : la petite amie a laissé place aux jeux vidéo et au sport, les jeux vidéo et le sport ont laissé place au temps passé avec des amis.

Je parle d’idole, mais qu’est-ce que c’est ? Je propose de considérer la définition qu’en donne Timothy Keller dans son livre Les idoles du cœur, page 13, aux éditions CLÉ : “C’est tout ce qui est plus important que Dieu dans votre vie. C’est tout ce qui captive votre cœur et votre imagination, et tout ce qui remplace les biens que Dieu seul peut donner.”

Toutes ces idoles successives ont pris la place de Dieu dans ma vie. J’étais chrétien, mais j’étais soumis à ces diverses idoles, comme tout non-chrétien en fait !

Timothy Keller rajoute : “Une idole contrôle votre cœur d’une façon telle que vous pouvez lui consacrer la plus grande part de votre passion et votre énergie, de vos ressources financières et émotionnelles, sans y réfléchir à deux fois.”

C’est exactement ça ! Je mettais mon temps premièrement dans la recherche de l’âme sœur, puis l’essentiel de mon temps dans les jeux vidéo, jusqu’à en devenir accro, et enfin mon temps dans l’organisation de rencontres avec des amis chrétiens. Mais toutes ces idoles ne me comblaient pas, je sentais tout de même un vide dans mon cœur, qu’aucune de ces idoles ne pouvait combler…

4. J’ai de la valeur parce que Dieu m’aime !

Ce n’est qu’en août 2010, lorsque je suis parti pour un semestre d’échange à Montréal, que j’ai commencé à changer. J’aime dire à mes frères et sœurs, que nous réalisons vraiment la teneur de notre foi, lorsque nous sommes en dehors de notre cocon, c’est-à-dire lorsque nous partons pour une autre ville en France, ou dans le monde entier. En effet, si j’arrêtais d’aller à l’Eglise de Saint-Maur, les membres de l’Eglise m’auraient relancé concernant mon absence. En revanche, lorsque j’étais à Montréal, du fait du décalage horaire et de l’absence de contact visuel, j’avais moins de comptes à rendre et aurais pu être disposé à prendre du recul dans ma foi. J’aurais pu suivre mes camarades de promo en boîte de nuit, dans des soirées arrosées, etc.

A mon arrivée à Montréal, j’avais de la famille du côté paternel pour me loger et m’aider matériellement, mais je n’avais pas encore trouvé d’Eglise locale. Je ne connaissais pratiquement personne. J’ai commencé à apprécier à passer du temps seul. Je m’entraînais à la guitare tous les jours, afin de pouvoir louer Dieu de manière plus libre, je lisais ma Bible comme jamais auparavant, je mémorisais chaque jour des versets bibliques, etc. C’est véritablement là que j’ai appris l’importance du culte personnel. Je comprenais ENFIN que ma valeur n’était pas dans des idoles, mais en Dieu. Depuis toute éternité, Dieu m’a tellement aimé qu’il a donné sa vie pour me sauver, en envoyant Jésus-Christ, mort à MA PLACE, pour mes péchés ! Le message de la Croix était devenu tellement plus clair, plus palpable… Je n’ai pas de la valeur devant Dieu à cause de ce que je fais, mais à cause du sang de Jésus versé en rançon pour moi.

Chers amis qui me lisez, arrêtez de vous estimer en fonction d’étalons, car vous ne cesserez jamais de chercher un autre étalon, puis un autre, et encore un autre. Vous serez enfermés dans un cercle vicieux…

Comprenez bien que votre valeur devant Dieu ne dépendra jamais de ce que vous faites, mais uniquement de ce que Dieu a fait pour vous à la croix. Il vous a justifié et sanctifié. Justifié, déclaré juste une fois pour toute. Sanctifié, mis à part, pour être rendu semblable à son Fils Jésus, dès le jour de votre conversion et ce jusqu’à la fin de votre vie sur terre !

NB : Les idoles ne sont pas forcément néfastes par nature. Le sport, les jeux vidéo, les réunions de groupes de jeunes ne sont pas des mauvaises choses en soi. Mais si elles prennent plus d’importance dans mon cœur que Dieu, ces choses deviennent un péché dans ma vie.