Battle théo : Alex répond à Nathan

Crédits Photo : britannica.com
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Après avoir introduit la série mardi (ici), nous avons considéré la défense de la position charismatique par Nathan mercredi (ici), avant de considérer la défense de la position non charismatique par Alex avant-hier (ici). Ensuite, Nathan a répondu à Alex (ici), et nous laissons maintenant Alex répondre à l’article initial de Nathan.

En termes de charismes et de services, pourquoi ne pas penser que tout ce que le Nouveau Testament destine à l’Église primitive, il le destine aussi à toute l’Église ? Malgré l’apparente cohérence de son article, Nathan se trompe principalement pour trois raisons :

1. Il sous-estime le caractère très particulier de la période qu’a connue la première génération de chrétiens.

Nathan affirme d’emblée sa « croyance principale » qui informe sa position sur les charismes et les services : pour lui, ce que les premiers chrétiens ont vécu ne diffère pratiquement en rien de ce que nous sommes censés vivre aujourd’hui. Mais curieusement, ce principe fondamental, il l’annihile lui-même en affirmant par la suite qu’il y a… une énorme exception ! En effet, la première génération de chrétiens a connu une période unique dans l’histoire, pour au moins une raison – et pas des moindres – que Nathan reconnaît lui-même : c’est qu’à cette époque, Dieu a parachevé sa révélation spéciale, sous la forme du Nouveau Testament, livrant aux générations suivantes une règle de foi complète, fiable, et suffisante. Il y a donc au moins une différence très significative entre le contexte des premiers chrétiens et le nôtre, non ? On pourrait en mentionner d’autres, mais celle-là suffit à montrer que l’Église primitive a connu un épisode « à part » de l’histoire du salut, où un fondement nécessitait d’être posé, une fois pour toutes, pour toute l’Église chrétienne. Cette mission incombait aux apôtres, suscités exprès, dans ce but précis, pour la durée de ce processus, avec des prérogatives spéciales (Jn 16.13 ; Ac 2.43 ; Ép 2.20 ; Ép 3.5 ; Hé 2.3-4 ; 2 Pi 3.2…). C’est donc une période qui présente des particularités tellement significatives historiquement et théologiquement qu’elle ne peut pas, par son seul exemple, constituer le modèle de notre pratique aujourd’hui.

2. Il se méprend sur les moyens que Dieu compte employer pour la croissance de l’Église et le déploiement de son règne.

Pour Nathan, les charismes qui consistent à réaliser habituellement des miracles sont destinés par Dieu à être employés comme des « armes » ou des « outils » particulièrement utiles pour l’avancement de son royaume, surtout dans des contextes pionniers. Mais la Bible affirme plutôt que la puissance que Dieu a mise à notre disposition, c’est celle de sa Parole, qui pénètre, juge, instruit, restaure, réjouit, éclaire, convainc, redresse, console, sous l’effet souverain du Saint-Esprit (Ps 19.8-9 ; Ps 119 ; És 55.11 ; Rm 1.16 ; 1 Co 1.18 ; 2 Tm 3.15-16 ; Hé 4.12, etc.). En tant qu’épée de l’Esprit, elle représente même la seule arme offensive parmi les armes de Dieu destinées à lutter contre les esprits du mal (Ép 5.12-17). Voilà pourquoi dans les épîtres pastorales, Paul n’incite jamais les responsables d’Églises à exercer des charismes qui consisteraient à réaliser des signes et des prodiges, mais il les somme bien plutôt d’enseigner les Écritures (1 Tm 4.13-16 ; 2 Tm 2.15 ; 2 Tm 4.1-2 ; Ti 1.9). Bien sûr que les chrétiens prient pour des miracles, mais contrairement à ce que prétend Nathan, le charisme qui consistait à les réaliser habituellement est révolu, car il servait à attester les enseignements aujourd’hui consignés dans le Nouveau Testament (Mc 16.20 ; Hé 2.4). Ce sont ces enseignements, maintenant au complet, qui sont la puissance de Dieu, semblables à un feu, à un marteau qui fait éclater le roc (Jr 23.29) !

3. Il a une compréhension erronée de la nature de certains charismes ou services mentionnés dans le Nouveau Testament.

Il y a dans l’article de Nathan un présupposé : c’est que les manifestations (prétendues) de l’Esprit que l’on observe aujourd’hui et que l’on appelle « langues » et « prophétie », sont conformes aux manifestations du même nom dans le Nouveau Testament. Or, le mot traduit par « langues » (glossais) désigne ordinairement en grec des langues existantes, et l’expression « autres langues » (heterais glossais) des langues étrangères, alors que les « langues » d’aujourd’hui consistent plutôt en un langage mystique, inconnu. De même, le mot « prophétie » ne semble avoir qu’une seule acception dans la Bible, à savoir le fait de s’exprimer infailliblement, en qualité de porte-parole de Dieu (2 Pi 1.21), alors que la « prophétie » d’aujourd’hui consiste plutôt en l’expression de fortes intuitions, sans prétendre à l’infaillibilité. Dans la Bible, il n’y a que deux types de prophétie : la vraie et la fausse (Dt 18.20). La vraie n’est plus utile aujourd’hui puisque la révélation infaillible de Dieu nous a déjà été communiquée de manière suffisante en la Bible. Bien sûr que les charismes doivent être exercés selon les recommandations du Nouveau Testament ; mais ne faudrait-il pas commencer par éprouver leur nature avant d’essayer de comprendre leur fonction ?

Quoi qu’il en soit, l’article de Nathan révèle son désir de voir l’Église de Jésus-Christ assumer pleinement et efficacement sa vocation. Cette préoccupation est admirable, car elle procède d’un amour manifeste pour Jésus, pour sa Parole et pour son œuvre. Puissent tous les croyants être animés de ces mêmes sentiments !

A vous de continuer le débat dans les commentaires, avec la même attitude de respect mutuel ;).

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Alexandre Sarran

Alexandre est pasteur d’une Église réformée évangélique à Lyon.

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28 Commentaires

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  • Merci Alex pour cette réponse très pertinente à mes yeux. Je trouve que la qualité première du point du vue cessationiste c’est évidemment d’élever de manière unique, la Parole de Dieu écrite qui est la révélation canonique pour toute l’Eglise de tous les âges ! je suis convaincu que c’est d’elle, sa compréhension, son étude profonde et application à tous les domaines de l’existence dont nous avons le plus urgemment besoin.

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  • Je trouve la position somme toute convaincante et défendable. Seulement une chose me gêne, il me semble, ou du moins on m’a toujours appris que les langues dont il est question dans les Actes et celles dont il est question en 1 Corinthiens sont un langage différent. Celles des ACtes sont les langues humaines et montrent la manifestation divine, en voyant des jeunes hommes parler dans toutes les langues d’Europe alors qu’ils n’ont rien d’érudit. Et justement, la langue céleste dont parle Paul est une langue incompréhensible à l’Homme, mais pour laquelle l’Esprit intercède pour nous d’après un passage en Romains.
    Donc voilà Alexandre, que fais-tu donc de cette dissociation ?

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    • Bonjour Lionel,

      Je ne fais pas cette distinction. Tout ce que dit Paul dans 1 Corinthiens 14 sur le caractère inintelligible des langues s’applique très bien à des langues terrestres existantes, mais inconnues de l’auditoire. Dans 1 Corinthiens 13.1, la mention des langues « des anges » est à mon sens une hyperbole, à mettre en parallèle avec « science de tous les mystères », « transporter des montagnes » et « livrer mon corps pour être brûlé » dans la suite du passage. Paul ne sous-entend pas qu’il parle la langue des anges ; il sous-entend le contraire ! Enfin dans Romains 8.26-27, les « soupirs inexprimables » de l’Esprit n’est pas une allusion au don des langues. Ils sont justement « inexprimables », ces soupirs. C’est une allusion à l’intercession perpétuelle de l’Esprit-Saint en faveur des croyants, oeuvre spirituelle et invisible.

      Amicalement.

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  • Bonjour Alex. Merci pour tes réponses à mon exposé. Je vais répondre point par point à tes assertions. Je le ferai point par point, sur plusieurs commentaires, pour pouvoir espacer le débat sur les différents « champs de bataille » du débat. J’espère que tu auras le temps de continuer le débat ici .Autrement, ces commentaires seront pour le bénéfice de nos lecteurs, pour qu’ils puissent bien comprendre la position charismatique et peut-être (j’espère), s’en trouver convaincu.

    Tu avances le fait que la finalisation de l’Ecriture du Canon est un changement énorme. Le changement de régime et de mode de fonctionnement de Dieu dans l’histoire du salut ne s’opère qu’après une des grandes interventions de Dieu dans l’histoire. Sans enlever quoi que ce soit au miracle qu’est la révélation de Jésus-Christ en la forme inerrante des paroles du Nouveau Testament, je ne suis pas d’accord que c’est une chose qui emmène un changement d’ère ou de régime dans l’histoire du salut : le peuple est-il entré dans l’ère de la loi une fois que toutes les lois avaient été données, ou était-ce au moment où la première loi a été donnée ? C’est bien au moment où la première loi a été donnée qu’Israël est entré dans cette ère, et il n’y a pas eu de changement significatif dans l’histoire du salut après que tout ait été donné. Le changement apparait au début de la nouvelle « ère » de l’histoire du salut.

    Toute nouvelle ère de l’histoire du salut vient avec une grande intervention de Dieu, et ce dès le début de cette intervention. Promesse (Abraham agit selon la promesse dès la première de celles-ci, et non pas seulement après les avoir toutes reçues, et il ne change une fois que toutes les promesse ont été données, à part le fait qu’il voyait plus clairement ce que Dieu voulait faire à travers sa descendance). Loi (Israël est tenu d’obéir aux 10 commandements avant d’avoir reçu tout le reste des révélations de Sinaï, et rien ne change après que Dieu ait tout dit, sauf qu’ils avaient une compréhension plus complète. On ne peut douter qu’Israël se trouve dans le temps de la loi de Sinaï, déjà, alors qu’elle n’est que partiellement donnée). Incarnation (Jésus ne dit pas : « le Royaume sera parmi vous seulement une fois que j’aurai fait tout ce que j’ai à faire »). Crucifixion (la mort de Jésus est instantanée, donc la chose ne ressort pas ici). Résurrection (acte instantané également). C’est l’avènement de la chose qui produit le changement d’ère, et non pas sa complétion.

    L’ère dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui est la même que celle dans laquelle vivaient les apôtres du Nouveau Testament. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas eu de grande action de Dieu depuis la Pentecôte dans l’histoire du Salut. L’inspiration de l’Ecriture découle de cette grande œuvre, et fait partie des œuvres qui viennent avec cette nouvelle ère. Il serait très difficile d’argumenter, au vu du reste des données bibliques, que la complétion de l’inspiration de l’Ecriture constitue une telle « grande œuvre ».

    Pourquoi considérerions nous qu’alors que Jean pose sa plume après avoir fini d’écrire le Nouveau Testament nous entrerions dans un changement d’ère ? Il me parait clair que l’absence de grande action de Dieu dans l’histoire du salut depuis Pentecôte nous montre que nous sommes aujourd’hui dans l’ère de l’Esprit et de l’Eglise, comme l’étaient les chrétiens du premier siècle. Rien n’indique que nous ayons changé d’ère.

    Pour entériner ce point, le prophète Joël dit bien que c’est dans les « temps de la fin » que les jeunes gens prophétiseront, que les vieillards auront des songes, que l’Esprit sera déversé sur toute chair. Pierre interprète les évènements de la Pentecôte à la lumière de ce texte, affirmant que nous sommes bien dans ces temps de la fin. La position cessationiste reviendrait donc à dire : « dans les temps de la fin, je répandrai mon Esprit sur toute chair, et ils prophétiseront et auront des songes ; et dans les temps après cela, ils ne le feront plus, et n’en auront plus. » L’ère eschatologique de Joël aurait été bien courte. Nous serions aujourd’hui dans une ère « post-eschatologique ». Ce qui me parait profondément absurde…

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    • Nathan a dit : « Il me parait clair que l’absence de grande action de Dieu dans l’histoire du salut depuis Pentecôte nous montre que nous sommes aujourd’hui dans l’ère de l’Esprit et de l’Eglise, comme l’étaient les chrétiens du premier siècle. Rien n’indique que nous ayons changé d’ère. » Concernant ce point, J’attire l’attention sur l’importance et la signification théologique de la destruction du Temple de Jérusalem en l’An 70, comme annoncé par le Seigneur Jésus en Matthieu 24. Le fait que Jesus ait pris la peine de prédire cet évènement dans sa grande prophétie devrait nous porter à lui donner plus de poids dans nos systèmes d’interprétation car je suis d’accord avec toi Nathan, la compréhension des temps et périodes dans le dessein de Dieu est cruciale.

      Avant l’an 70 existait un chevauchement de l’ancienne et de la nouvelle alliance. Apres la destruction du temple qui était le signe que le « Fils de l’homme « était désormais dans le ciel assis à la droite du Père (l' »ancien des âges « ..cf Dan, Ps110), nous entrons exclusivement dans la période de la nouvelle Alliance qui correspond aussi à celle de l’Avènement du Royaume de Dieu — certes la base de tout cela c.est bien la vie, la mort et la résurrection de Jesus-Christ intervenus quelques décennies auparavant et il est vrai que la plénitude du Règne de Dieu est à venir mais la destruction du temple en l’an 70 est un évènement MAJEUR dans le plan de Dieu. Il est la proclamation officiellement que désormais le Règne de Dieu est définitivement présent puisque Christ règne maintenant à la droite du Père.

      Or il se trouve que la date d’écriture du dernier livre de la bible, l’apocalypse de Jean, a pu être établie en 68-69 après JC par des recherches exégétiques et historiques très pointues, (voir le livre de Kenneth Gentry- « before Jerusalem Fell » en chargement gratuit ici- http://www.entrewave.com/freebooks/docs/2206_47e.htm).

      La destruction du Temple de Jerusalem en l’an 70 qui « officialise » providentiellement la fin de l’ ancienne Alliance et l’établissement de la nouvelle, correspond donc également à la fin de la période d’écriture du canon contenant la révélation apostolique néo-testamentaire

      Ma conclusion c’est que contrairement à ce que tu dis Nathan, il y a eu effectivement un évènement a signification théologique majeur entre le début de l’ère apostolique et nous, Eglise du XXI siècle.

      Bien que globalement négligé, l’exploration à venir des implications de cet évènement nous amènera certainement à revoir nos perspectives non seulement sur le point qui nous importe ici mais sur d’autre champs comme celui de l’eschatologie par exemple.

      Merci encore à tous les deux pour ce débat cordiale.

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      • Ulisses.

        Je n’avais encore jamais entendu cet argument, et parmi tous les débats qu’il y a eu ces derniers jours, sur la Rébellution, mais aussi en réaction à la conférence Strange Fire de MacArthur, je n’avais entendu rien de neuf ou de surprenant venant de la part de mes divers interlocuteurs cessationistes. Donc merci. J’ai trouvé ton commentaire intéressant et intrigant au plus haut point.

        MAIS… Tu ne me convaincs pas ;-)

        La raison principale est celle-ci : Je suis d’accord que la chute du (second) Temple est bien un événement majeur dans notre compréhension de l’histoire du salut, et que ça a bien des conséquences de taille sur comment nous considérons notamment la question d’Israël national et du sionisme. Je suis aussi d’accord qu’on se trouvait encore dans une sorte d’entre deux où l’ancienne alliance avait encore une part d’actualité, et que la nouvelle alliance à connu une avancée progressive, décrite dans le livre des Actes, notamment avec la question de l’entrée des non-Juifs etc…

        Mais pour moi, de dire que la nouvelle alliance prend toute la place devrait dire « plus de miraculeux ». Pas moins.

        Cela revient toujours à Joël et la Pentecôte. Si dans les derniers jours, l’Esprit de Dieu sera déversé sur toute chair, avec les signes qui accompagnent cette venue, il serait plus qu’étonnant qu’alors que ces « derniers jours » deviennent de plus en plus actuels, avec l’ancienne alliance qui s’effrite peu à peu, que les signes que nous sommes bien dans ces derniers jours s’amenuisent…

        Rajouté à cela, tu sembles affirmer que le Royaume est donc maintenant là en plénitude, lorsque tu dis : « il est la proclamation officiellement que désormais le règne de Dieu est définitivement présent puisque Christ règne maintenant à la droite du Père »

        À mon sens, la vision du Royaume que nous offre le Nouveau Testament est celle d’une nation (un royaume), où le juste roi (Dieu) est installé sur le trône – il a retiré les clés d’entre les mains de Satan, et battant la maladie, le péché et la mort par sa vie, sa mort et sa résurrection, respectivement. Mais il demeure dans le royaume certains rebelles, qui sont sujets à Christ et à son Eglise, mais qui œuvrent bien toujours. La maladie, le péché et la mort existent toujours. Ils n’ont plus le droit de cité, mais ils sont encore là. Ils ne disparaîtront que lorsque Christ revient les bannir tous, lors de son retour. C’est là que le Royaume sera là en plénitude.

        Et pour finir, je n’ai pas lu le lien que tu nous as mis, mais je dois dire que ça demandera un coup de maître pour me convaincre que Jean, l’Apocalypse et sans doute un ou deux autres n’ont pas été écrits après 70… Et même si je viens à en être convaincu, ça ne change rien à mes deux points ci-dessus.

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    • Cher Nathan,

      J’ai seulement dit qu’il y avait au moins une différence significative entre la situation des premiers chrétiens et la nôtre, et tu l’as toi-même souligné dans ton article : une différence due au caractère encore incomplet de la Bible. Je ne dis pas que l’achèvement du canon équivaut à un changement d’ère.

      Le parallèle avec le don de la Loi est intéressant, car justement, l’ancienne alliance (alliance mosaïque) est inaugurée au Sinaï, mais une fois que la Loi a été donnée, il n’y a pas eu d’autre Moïse pour continuer de faire des aller-retours entre le sommet de la montagne et le peuple. Cette fonction ayant été remplie, le but ayant été atteint, personne n’a prétendu que ce ministère devait perdurer. Et pourtant, le peuple a été soumis à la Loi pendant de nombreux siècles après cela. Ça rejoint ce que je disais sur le Tabernacle : sans parler de changement « d’ère », l’histoire du salut est ponctuée d’épisodes particuliers avec des besoins particuliers nécessitant des ministères particuliers.

      Pour ce qui est de Joël 3 et Actes 2, je ne pense pas que ces textes laissent forcément entendre que les signes et les prodiges vont perdurer pendant toute la période qui a été inaugurée à la Pentecôte. Ce qu’ils peuvent aussi bien dire, c’est que ces signes et ces prodiges coïncident avec l’inauguration de cette période. Souvent dans l’histoire du salut, Dieu accompagne ses actes de signes particuliers et ponctuels destinés à faire reconnaître ce qu’il est en train de faire. Donc dans le contexte du premier siècle, la prophétie, les songes, les visions, les prodiges annoncent l’avènement de Jésus à la droite du Père, le déversement de l’Esprit, le jugement d’Israël et l’ouverture du Royaume aux nations.

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  • Deuxièmemen, concernant le fait que la Parole est la seule arme offensive dans l’arsenal du chrétien, je crois que tout la réalité biblique (affirmée également par les cessationistes) tenant à dire que les miracles servaient à authentifier le message de l’évangile, semble indiquer que les signes et prodiges sont en fait un atout de taille, en plus de l’exposé oral du message de l’évangile. Te sentirais-tu mieux armé dans l’évangélisation si tu avais un message sur Christ ressuscité, accompagné de preuves visibles de sa résurrection à l’œuvre, ou des mots seuls, aussi puissants soient-ils ? Je sais que, si on me donne le choix, je choisis le premier. D’ailleurs, Ep 6 se veut-il exhaustif ? Comme beaucoup des listes de Paul, il nous faut conclure que non. Le reste des Écritures montre que Paul pensait bien que la démonstration de puissance accompagnant ses paroles annonçant un évangile de folie étaient un atout dans sa prédication de l’évangile…

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    • Le signes et les prodiges du livre des Actes attestaient l’authenticité du message en manifestant « l’accréditation » divine des messagers, dans la mesure où ces messagers annonçaient des « mystères » autrefois voilés mais maintenant révélés en plein jour. Maintenant que l’autorité de ces messagers a été établie, et que leur message a été consigné dans l’Écriture sainte, les signes et les prodiges ne peuvent tout simplement plus remplir la même fonction.

      Paul parle de la puissance des miracles qu’il a accomplis (lui-même en tant qu’apôtre) pour amener les païens à la foi (Rm 15.19), ce qui correspond à son ministère particulier d’apôtre des païens, qui avait besoin d’être attesté. Mais pour Paul, la puissance qui transforme des personnes et des communautés, c’est surtout celle de l’Évangile (Rm 1.16), de la prédication de la croix (1 Co 1.18), de la parole de vérité (2 Co 6.7). Cette puissance se manifeste par la transformation qu’opère le Saint-Esprit par le moyen de la Parole (1 Th 1.5-7, par ex.), qui est vivante et efficace (Hé 4.12, etc.) indépendamment des signes et des prodiges qui pourraient l’accompagner.

      Je vois dans les épîtres (notamment pastorales) une insistance sur le fait de prêcher, de diffuser, de transmettre, de soutenir, de défendre la Parole de Dieu, mais pratiquement rien sur le fait d’accomplir en même temps des signes et des prodiges.

      Ceci ne veut pas dire que les « cessationnistes » ne croient pas au miracles ! Bien sûr que nous prions pour des guérisons, et pour toutes sortes d’interventions surnaturelles de Dieu.

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  • Troisièmement :
    Je n’annihile pas mon propos, qui est de dire que tout continue, au niveau des dons et des charismes. Ne continuent que les choses qui n’ont pas encore été complétées. L’inspiration de l’Ecriture, et le but que sert le Nouveau Testament (c’est à dire de rendre un témoignage fidèle, écrit et inerrant à Christ) ont été achevés. Mais la mission de l’Eglise, et les outils qui viennent avec cette mission, en la personne des « ministères Ep 4 » et des charismes, sont toujours des besoins. Il n’y a rien d’achevé dans ces choses. Donc elles continuent. Y’aurait-il encore des choses utiles à salut qui n’aient pas encore été révélées ? Si oui, Dieu continuerait à inspirer l’Ecriture aujourd’hui. Y’a-t-il encore besoin d’avancer l’évangile de Christ ? Oui, donc nous sommes toujours appelés à le faire, selon le même mode que dans le Nouveau Testament.

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    • Tu as pourtant introduit ton article avec une affirmation fondamentale : « Rien de ce qui était vécu au temps du Nouveau Testament ne s’est arrêté ». Ton article laissait entendre que c’était là le principe essentiel qui informait ta position sur les charismes. Mais il suffisait que tu fasses une exception pour que cette affirmation ne tienne plus en principe. C’est pourquoi j’ai dit que tu l’avais « annihilée ».

      Je considère moi aussi que le ministère des apôtres et des prophètes continue d’être bénéfique à l’Église aujourd’hui, étant donné qu’ils ont posé une fois pour toutes le fondement de l’Église chrétienne (Ép 2.20) et qu’ils nous ont légué le Nouveau Testament. Mais nous n’avons aucune raison d’attendre de nouveaux apôtres ni de nouveaux prophètes.

      Ce désaccord s’explique en partie par le fait que nous n’avons pas la même compréhension de la nature des fonctions d' »apôtre » et de « prophète » dans le Nouveau Testament.

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  • Quatrièmement :
    Tu sembles dire que ce ne sont que les apôtres qui opéraient des miracles, en parlant de leurs « prérogatives spéciales » (c’est en tous cas ce que tes versets de référence semblent suggérer). C’est en tous cas un argument fréquent des cessationistes. Or Etienne et Philippe en accomplissent, et ils ne sont clairement pas apôtres. On pourrait dire que l’inclusion de « faiseurs de miracles » dans la liste des dons donnés en 1 Co 12 pour le bien commun (c’est à dire pour l’édification des Eglises locales) parait être un argument que, même dans des Eglises qui ne comportent pas d’apôtres, il y a une attente de miracles.

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    • Je suis d’accord. Désolé si j’ai donné l’impression qu’il n’y avait que les apôtres qui faisaient des miracles ; ce n’était pas mon intention. En tout cas Mc 16.20 et Hé 2.4 semble bien révéler quelle était la fonction de ce charisme particulier qui consistait à opérer habituellement des signes et des prodiges. Encore une fois, même si nous croyons que ce charisme particulier est révolu, cela ne veut pas dire que nous ne prions plus pour des interventions surnaturelles de Dieu !

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  • Cinquièmement :
    Par rapport au fait que les jeunes responsables ne sont jamais sommés d’œuvrer en charismes, il n’est en effet jamais recommandé particulièrement qu’ils fassent des signes et prodiges. Peut-être parce que c’est un ministère du corps entier. On voit beaucoup dans la culture charismatique « LE guérisseur » (nous traduisons : le pasteur [la notion « du pasteur » est en elle-même doubtable bibliquement… C’est un autre débat]). Paul dit que tous devraient ardemment désirer ce don. En revanche, l’enseignement est le domaine des anciens, ainsi que la prière. C’est pour cela que Paul somme ses leaders d’enseigner la Parole : c’est leur fonction au sein du corps. Je ne sais pas d’où vient cette notion que c’est les responsables qui doivent avoir le ministère de guérison… Sans doute de l’idée plus générale que de toute façon, le pasteur fait tout. La vision de l’anciennât au sein d’un corps dont le super-berger est Christ sera très différente.

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    • Où Paul dit-il que tous les chrétiens devraient ardemment désirer le don d’opérer des miracles ?

      Ce que Paul dit dans les épîtres pastorales révèle quand même ce que Paul estime être le plus déterminant dans la mission de l’église locale, à savoir l’enseignement de la Parole (1 Tm 1.16 ; 2 Tm 4.1-2, etc.). Il inclut dans ces épîtres beaucoup de recommandations destinées aux membres de ces églises (hommes, femmes, esclaves, maîtres, veuves, jeunes, vieux, etc.). Jamais rien, apparemment, sur le fait d’opérer des miracles.

      Pour le reste, je suis d’accord, je crois à la gestion collégiale de l’église locale par des anciens.

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  • Sixièmement :
    Concernant glossais heterais, la question est : y avait-il un mot pour parler d’un langage extatique dans le grec koinè ? Parce que s’il n’y en a pas (et je n’ai jamais vu de personne ayant pu me convaincre qu’il y en avait), le fait de parler d’autres langues pour décrire ce que l’on désigne maintenant par le terme technique de « parler en langues » serait tout à fait naturel… Si tu n’as pas de mot pour désigner quelque chose, tu décris la chose en utilisant une série de mots de tous les jours. Ton argument est similaire à dire : « Jésus ne croyait pas au Diable, parce que diabolos signifie simplement « le tentateur », et que Satan veut dire tout bonnement « l’accusateur » et non pas cette chose que nous appelons aujourd’hui « diable » ou « Satan ». Jésus croyait plutôt à deux personnes : une qui nous accuse, et une qui nous tente. » J’ai déjà étendu dans mon second article l’argument qui est de dire que les langues décrites dans 1 Co 14 sont inconnues.

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    • À mon avis, ce que Paul dit dans 1 Corinthiens 14 au sujet des langues s’applique sans difficulté à des langues terrestres, inconnues de l’auditoire. Je ne nie pas en théorie la capacité que Dieu a de faire parler des croyants dans une langue extatique s’il le souhaite, mais cette idée me paraît peu cohérente avec le parallèle que fait Paul avec la prophétie d’Ésaïe : « des hommes d’une autre langue » et « des lèvres d’étrangers » (1 Co 14.21). Voir aussi ce que dit Paul au v. 11 dans ce contexte.

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  • Septièmement : J’ai déjà défendu dans mon deuxième post l’idée que le prophétique vécu dans le contexte charismatique est celui qui est vécu dans les Eglises au temps du NT. J’ai déjà répondu à 1 P 1.21, disant qu’il fait référence aux prophéties de l’AT, de façon assez claire (celles qui annoncent Jésus) ; encore une fois, tu cites Deutéronome, qui parle des prophètes pleinement oints de l’AT, et non pas du prophétique au sein du corps de Christ.

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    • Je comprends ton point de vue, mais je nie qu’il y ait une différence de nature entre la prophétie dans l’Ancien Testament et dans le Nouveau. Le Nouveau Testament emploie le terme de « prophète » sans jamais le redéfinir. Ce terme est directement issu de l’Ancien Testament. Quand Joël dit, par exemple, que vos fils et vos filles « prophétiseront », il emploie le terme habituel en hébreu. Pourtant, tu t’appuie sur ce passage, entre autres, pour défendre la continuation de la prophétie aujourd’hui, tout en affirmant qu’il s’agit d’un genre différent de prophétie.

      Ce que j’affirme, c’est que la prophétie désigne toujours dans la Bible le fait de parler (ou de prétendre parler) de la part de Dieu, sous l’inspiration du Saint-Esprit. Il n’y a que deux types de prophétie en effet : la vraie et la fausse. C’est précisément pour cette raison que dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau, la prophétie doit être éprouvée.

      Ce n’est pas parce que Paul emploie les termes de « prophète » et de « prophétie » pour désigner ce qui se passe dans l’église de Corinthe qu’il sous-entend que tous ceux qui se présentent comme prophètes le sont réellement. Ainsi, un douanier pourrait dire très naturellement : « On va examiner ces Rolex pour voir si ce sont des contrefaçons. » Ce qui est sous-entendu, c’est que certaines Rolex ne sont pas authentiques.

      Paul peut donc utiliser le terme de « prophète » et de « prophétie » pour désigner des choses imparfaites ou contrefaites, tout comme Dieu les utilise dans Deutéronome 18.20 : « Le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai pas commandé de dire, ou qui parlera au nom d’autres dieux, ce prophète-là sera mis à mort. »

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  • Merci pour ce débat très intéressant.

    Plusieurs questions à Alex Sarran :

    1) Quand fixes-tu la fin de la période apostolique ? Quand fixes-tu la clôture de la constitution du canon (et je parle bien de la constitution du canon et non de la rédaction des textes bibliques) ? Et si ces deux dates diffèrent : qu’est-ce qui garantit l’infaillibilité de la constitution du canon ?

    2) Si toutes les prophéties de l’AT sont infaillibles, comment expliques-tu les modifications introduites par les auteurs du Nouveau Testament lorsqu’ils citent celles-ci ?

    Par exemple Jacques (Actes 15) qui cite Amos 9 (mais on pourrait prendre le discours d’Etienne ou les citations de Paul) :

    « Jacques prit la parole, et dit: Hommes frères, écoutez-moi! Simon a raconté comment Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom. Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit: Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente de David, J’en réparerai les ruines, et je la redresserai, Afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, Ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, Dit le Seigneur, qui fait ces choses »

    A comparer avec le texte original :

    « En ce temps-là, je relèverai de sa chute la maison de David, J’en réparerai les brèches, j’en redresserai les ruines, Et je la rebâtirai comme elle était autrefois, afin qu’ils possèdent le reste d’Edom et toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué, Dit l’Eternel, qui accomplira ces choses. » Amos 9 : 11-12 (™)

    Pour une explication plus détaillée : http://philochristos.wordpress.com/2012/12/02/amos-9-et-la-conversion-des-nations/

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    • Bonjour David,

      Ce sont de bonnes questions.

      1. Je n’ai pas de date à t’offrir pour la fin de la période apostolique ni pour l’achèvement du canon biblique. Je pense que cette « phase » primitive où le canon était en train d’être constitué (et reconnu) a passé progressivement, au fur et à mesure que les écrits apostoliques se diffusaient. Il me semble que c’est au concile de Carthage, à la fin du IVe siècle, que la liste des 27 livres du Nouveau Testament apparaît pour la première fois, mais je n’en suis pas sûr. En tout cas, lorsque l’Église finit par délimiter officiellement le canon biblique, je pense qu’elle ne fait qu’entériner un état de fait. Dieu a guidé l’achèvement du canon par sa providence.

      2. Je pense que la façon dont les apôtres citent, interprètent et appliquent les prophéties de l’Ancien Testament nous montre que nous avons peut-être une perception du concept « d’infaillibilité » qui n’est pas celle des apôtres. Un texte peut être infaillible et contenir une faute d’orthographe ou de syntaxe, par exemple, dans la mesure où le texte est infaillible dans ce qu’il enseigne. On peut paraphraser, reformuler, et même traduire, sans perdre la véracité du propos. On peut employer le discours direct ou le discours indirect, le langage littéral ou le langage figuratif, l’hébreu ou le grec, pour dire une chose vraie.

      De plus, à mon avis, le langage prophétique n’est pas le même que le langage dogmatique. Pour moi, Agabus ne s’est pas trompé dans Ac 21.11, pas plus qu’Ésaïe lorsqu’il dit que le Messie s’appellera « Emmanuel » (És 7.14). À mon avis, donc, la liberté que prend Jacques avec Amos demeure fidèle à l’intention et au message d’Amos et ne remet pas en question l’infaillibilité de sa prophétie.

      Mais je réponds avec beaucoup de précaution car je ne suis pas expert de la question (ni de la première, d’ailleurs).

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  • Premièrement, merci d’avoir pris le temps d’exposer vos arguments.

    Il me semble que la question de Nathan reste sans réponse, alors je me permets de la poser de nouveau:

    « Pour finir, je lancerai cette question à tous les cessationistes : ne vous paraît-il pas étrange que toutes les choses qui, selon vous, ont cessé sont des choses de l’ordre du surnaturel et du miraculeux ? Êtes-vous absolument certains que c’est par biblisme et non par rationalisme que vous tenez votre position ? »

    Je ne connais pas la réalité en France, mais en Belgique nous avons des écoles bibliques avec une doctrine bien marqué. Et malheureusement, la faculté de théologie (la seule faculté protestante universitaire) est libérale et tante à réduire par la logique et la rationalisation l’aspect surnaturelle de Dieu en le limitant à notre compréhension.

    J’ai connu les deux tendances et la question que j’adresse à Alex, serait de savoir comment on peut expliquer des actes miraculeux soit encore médicalement constaté ? Quid de la prophétie ou une parole de connaissance ? Je ne parle ici d’une parole général de type « tu as besoin du Seigneur, reviens à lui toi qui est fatigué » mais quelque chose de ciblé avec un nom, un trait de caractère etc.

    Je suis un étudiant (dans un tout autre domaine) et je constate que nos études nous éloignent de la réalité. On passe du temps sur les bancs de l’école à théorisé sur un modèle de gouvernance théorique sans lever les yeux en constatant que la réalité est tout autre.

    Il me semble pouvoir résumer les propos d’Alex de 2 façons:

    1. Dieu à donné les dons charismatique pour suppléer à l’absence de la Bible
    2. Tout ce que nous pouvons connaitre est maintenant révélé dans la Parole

    Ces deux hypothèse ont leur part de vérité mais comment alors interpréter ce verset Jean 14.12 ? Et comment interpréter la réalité des démoniaques si présentent dans le NT ? Ces choses seraient-elles révolues ?

    Et enfin, pour terminer, il est certains que certains qu’il y a une réalité situationnelle aux dons que Dieu à donné. Mais de façon général, pour ne traiter que de la prophétie, Dieu s’est adressé à de très nombreuses personnes via des prophètes alors que les destinataires du message avait une connaissance exigu des écrits (Paul) et une proximité avec Dieu (David). Dans certains cas, Dieu utiles se moyen pour nous parler et nous adresser un message spécifique dont l’information ne pourrait nous être transmise pas la simple lecture des écritures.

    Pour situer ma pensée, je la résumerai en deux points:

    1. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit (1. Cor 12:14)
    2. Même si il a une évolution, la réponse d’Alex rejette, à mon sens, le passage en Acte 2 « 2:17 Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos jeunes gens auront des visions, Et vos vieillards auront des songes.
    2:18 Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, Dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit ; et ils prophétiseront.
    2:19 Je ferai paraître des prodiges en haut dans le ciel et des miracles en bas sur la terre, Du sang, du feu, et une vapeur de fumée ;
    2:20 Le soleil se changera en ténèbres, Et la lune en sang, Avant l’arrivée du jour du Seigneur, De ce jour grand et glorieux.
    2:21 Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. »

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    • Bonjour yohan.
      Je me permets de répondre a la première partie de ta question….La question de Nathan n’est pas objectivement exacte, c.est peut être la raison pour laquelle il n’y a pas encore eu de réponse. La réalité est que tout cessationiste comme tout chrétien croit à la puissance surnaturelle de l’Esprit de Dieu pour convaincre, pour regenerer, pour convertir puis pour sanctifier…c’est certes parfois moins spectaculaire mais cela reste les actes les plus puisśants et surnaturels qui soient …sans lesquels d’ailleurs il ne saurait y voir de christianisme…Si la question est pourquoi les « cessationistes » ne croit pas à toutes les manifestations surnaturelles ou extraordinaire…alors la réponse pourrait être que tout ce qui est surnaturel n’est pas de Dieu (miracle de lourdes, phénomènes occultes) et ce qui semble extraordinaire n’est souvent du qu’à de l’exagération ou de la manipulation, tout à fait naturelles celleci par contre …

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      • Ulisses, c’est vrai que j’ai mal posé ma question. La voici reformulée : pourquoi se fait-il que les cessationistes ne rejettent que des charismes surnaturels, et aucun charisme « naturel » ? Et comment se fait-il que dans le vécu quotidien d’un cessationiste, il n’y ait pas d’attente de chose qui, au vu d’un empiriste, ne paraisse pas surnaturel ? La conversion, après tout, ne frappe pas le naturaliste comme étant surnaturel, car il n’en voit pas les réalités spirituelles derrière. Il ne voit, lui, qu’un changement d’avis. Il ne pourrait jamais voir une parole de connaissance précise, ou un parler en langues interprété, ou une guérison miraculeuse et instantanée comme étant naturelles… Se pourrait-il que la position théologique cessationiste vienne, pour certains d’entre vous :
        – soit d’une crainte de passer pour un illuminé aux yeux de ce monde sophistiqué
        – soit d’une pensée teintée d’empirisme, vous empêchant d’accepter les choses plus manifestement surnaturelles
        plutôt que d’une réelle conviction tirée uniquement de la Parole ?

        C’est en tous cas une question à se poser, avec franchise et honnêteté, de la même manière que le charismatique doit se poser les questions suivantes, en permanence :
        – suis-je en recherche de choses surnaturelles par volonté de satisfaire une soif de sensationnel dans mon cœur, alors que je devrais tirer toute satisfaction de Christ seul ?
        – est-ce que pour moi, la croix de Christ est toujours la chose centrale dans ma foi, où est ce que j’ai laissé ma recherche de manifestations surnaturelles prendre le pas sur la croix de Jésus ?

        Charismatiques, souvenons-nous en : les dons sont donnés pour montrer Christ ressuscité, non pas pour le voiler.

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        • Je pense que nous sommes sur une longueur d’onde commune Ulisses.

          Lorsque tu dis « Les cessationistes ne croit pas à toutes les manifestations surnaturelles » alors je serai ce qu’on appel un charismatique cessationistes. Personnellement, je me qualifie de charismatique modéré.

          Il existe des dérives et j’en suis aussi beaucoup affecté. Je dois reconnaitre qu’il m’arrive me m’interroger sur ce qui se passe devant moi (« Mais non, c’est le fruit de l’émotion, de l’instant ») mais je dois reconnaitre que Dieu oeuvre aussi de sa façon, façon surnaturelle dans le sens de « qui va au-delàs de la compréhension humaine ».

          L’interrogation allait bien plus loin, vers ceux qui rejette AUJOURD’HUI la TOTALITE des dons qui étaient présent dans la Bible. Cela me titille un peu. Si toutes ces pratiques n’étaient voués à un temps (révolu et plus à venir), pourquoi nous en parler ?

          Je pense que le débat à apporter de bon éléments et je ressente qu’il y a aussi des nuances dans les propos, ce qui se voit et se ressent dans la jeunesse de nos jours. Et cela me réjouis.

          Au plaisir,
          Y.V.

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        • Nathan,

          Quand tu dis : « Comment se fait-il que dans le vécu quotidien d’un cessationniste, il n’y a pas d’attente de chose qui, au vu d’un empiriste, ne paraisse pas surnaturel ? », je comprends que telle puisse être ton impression. Pourtant, c’est un procès d’intention. Qui te dis que nous ne prions pas pour des guérisons miraculeuses ni pour d’autres interventions miraculeuses de Dieu ? Nous le faisons. La question est celle des charismes ou des ministères, pas de la prière ou des miracles.

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        • C.est interessant car cela mets en lumière un des présupposés qui je crois guide ton interpretation sur ce sujet… tu semble faire équivaloir surnaturel et spectaculaire, or il n’y a pas de base biblque à cette asertion, un acte surnaturel peut être spectaculaire certes ou ne pas l’être du tout. Par ex, la resurection du Seigneur le fût et encore dans sa deuxième phase publique lorsqu’il s.est montré aux disciples, mais sa conception dans le sein de Marie à était plutôt discrète, elle n’en a pas moins été puissemment surnaturelle ( incarnation de Dieu ) !

          je reprends aussi l’exemple de la régénération car là encore c’est l’un des acte de Dieu les plus puissant du point de vue surnaturel car il redonne la vie a un être qui était spirituellement mort dans l.incapacité totale de remédier a la situation, et qui ne dépent que de la puissance surnaturelle de sa Parole qui est vivante or cette rénégération est tellement non-spectaculaire que souvent on ne sait pas dire quand ellle a précisement eu lieu. (Seuls les effets se font visibles avec le temps ).

          Et puis, s.il est vrai que le danger du « rationalisme »a pu être trés présent au 19 et debut du 20éme siécle avec le libéralisme triomphant je crois qu.aujourd’hui le danger viendrait plutôt de l’irrationalisme porté par le post-modernisme qui est une forme du libéralisme et qui résume la foi comme étant justment « un saut dans l’irrationel ». Je pense que tu à du lire Francis Schaeffer dans « démision de la raison », mais je le mentionne à toutes fins utiles pour ceux qui suivent le débat.

          Pour le reste, je trouve que c’est un jugement de valeur plutôt mal venu, car je crois que nous avons tous le soucis de rester fidèles à l’Ecriture et de tirer d’elle l’essentiel de notre point de vue, sans jamais totalement y arriver je te le concède…

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    • J’aimerais juste laisser un commentaire sur le discours de Pierre dans Actes 2. Il semble parfois être utilisé pour justifier la continuité des prophétisations, et des miracles, à cause de la formule ‘dans les dernier temps’.

      Il me semble que cette interprétation tord le sens premier du texte. Ici, Pierre rebondit sur l’étonnement des gens qui entendent parler dans leur propre langue pour certains et dans une langue qu’ils ne comprennent pas pour d’autres. L’objectif de Pierre est que les gens se repentent et soient pardonnés de leur péchés (v38), et il utilise le signe qui est en train de se produire pour indiquer que la prophétie de Joël s’est réalisée et que l’ère du salut pour tout homme à commencer.

      – ‘Dans les dernier jours’ (v17) peut aussi bien s’appliquer à un évènement ponctuel ou long qui a lieu dans cette période.
      – Les versets 17 et 18 semblent directement correspondre à ce que les auditeurs ont devant les yeux, et c’est bien pour cela que Pierre cite cette prophétie.
      – Au verset 19, les prodiges et miracles se réfèrent certainement à ceux pratiqués par Jésus lui-même pendant les trois années qui viennent de s’écouler. Jésus attirait des foules. L’auditoir en a sûrement entendu parler au minimum, et on peut-être été témoins de ces prodiges.
      – Il me semble que les détails suivants font référence à ce qui s’est passé deux mois plus tôt lors de la crucifiction de Jésus. Le sang est son sang, le feu et la vapeur font peut-être référence aux tremblements de terre qui ont eu lieu (Mat. 27, v51-54), le soleil en ténèbres et la lune en sang font sûrement référence aux ténèbres pendant la crucifiction (Mat. 27 v45).
      – Ces derniers détails sont parfois attribués à la seconde venue de Christ. Mais sincèrement, je ne vois pas comment l’auditoir de Pierre verrait un accomplissement de prophétie dans ce cas. Au contraire, n’importe qui ayant vécu les évènements décrit par Matthieu pendant la crucifiction deux mois plus tôt doit encore en être bien marqué, et le fait de citer cette prophétie doit leur faire ’tilt’.
      – Il découle de mon point précédent que le jour du Seigneur ne fait pas non plus référence à sa seconde venue, mais à sa résurection, sa glorification, son ascension et le fait que tous pouvoirs lui ont été donnés à ce moment.
      – Vient maintenant le petit mot de liaison ‘alors’. Celui-ci vient marquer l’enchainement logique et temporel. Le salut est ouvert à quiconque, maintenant que cette prophétie est réalisée et puisque cette prophétie est réalisée. Ce petit mot renforce l’interprétation que le jour du Seigneur ne correspond pas à sa seconde venue mais à un évènement déjà passé.

      Voilà, j’ai fini ma petite remarque. Ce point de vue n’est ni cessationiste, ni continuatiste. Je ne pense tout simplement pas qu’on puisse utiliser ce passage pour justifier un fonctionnement normal et habituel des dons spirituels dans l’église aujourd’hui.

      Sam

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