Qu'est-il arrivé à cette génération ?

“Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand serai–je avec vous ; jusques à quand vous supporterai–je ?” (Matthieu 17.17). Il y a 2000 ans, Jésus s’indigna devant l’incapacité chronique de ses disciples à chasser un démon, et ce malgré tout ce qu’Il leur avait enseigné. Aujourd’hui, quand j’observe l’état de cette jeunesse, je m’interroge, et me demande ce que Jésus aurait dit à son propos. Oui, en regardant notre génération actuelle, je me pose bien des questions.

Qu'est-il arrivé à cette génération ? Elle est devenue mollassonne. Une génération endormie. Il faut sans cesse la motiver, l’encourager, avant qu’elle ne pose le moindre pas. Il faut sans cesse la booster, à la limite la supplier, pour qu’elle vive une vie consacrée et engagée (une vie chrétienne normale quoi !). Sa complaisance et son inactivité sont déroutantes. Elle ne réalise plus la beauté de la grâce qui lui a été accordée en Jésus-Christ. Elle ne réalise plus la faveur du salut, cette faveur qui devrait la pousser à se lever et à se consacrer. Au contraire, elle se complaît dans l’immobilisme avec des paroles du style : “Dieu m’aime inconditionnellement. Même si je ne fais rien”. Doit-on encore préciser que même si Dieu nous aime inconditionnellement, Il ne se réjouit vraiment qu’envers ceux qui vivent de manière consacrée et fidèle ? (Matthieu 25.21) Nous ne faisons pas de faveur à Dieu en étant chrétien, c’est plutôt Dieu qui nous accorde une faveur de l’être.

Qu'est-il arrivé à cette génération ? Elle est devenue douillette. Une génération hypersensible. Interdiction de reprendre, interdiction de recadrer ou de dénoncer le péché. Essaie de le faire, et on crie tout de suite au scandale. On crie à l’intolérance, au légalisme et au pharisaïsme ! Pourtant, la Bible ne demande-t-elle pas de dénoncer le péché et les œuvres infructueuses de la chair ? (Éphésiens 5.11) Pourquoi donc s’offenser dès qu’on parle de péché ? Non, cette génération ne veut plus être reprise. “Il ne faut surtout pas culpabiliser les gens”, crie-t-elle. “Il ne faut surtout pas sortir de parole sévère. Tu risquerais de blesser quelqu’un.” Au contraire, il faut toujours câliner et cajoler, toujours cautionner et caresser dans le sens du poil. Il faut toujours encourager, mais jamais corriger. Or Jésus ne procédait pas ainsi. Ce n’était pas un bisounours qui souriait tout le temps et cautionnait tout pour ne blesser personne. Non. Certes, Jésus était l’incarnation de l’amour. Il nous a aimés jusqu’à mourir pour nous. Mais il n’hésitait pas à reprendre sévèrement quand il le fallait. Les pharisiens, et même les disciples pourraient vous en glisser quelques mots.

Qu'est-il arrivé à cette génération ? Elle est devenue irrévérencieuse. Une génération irrespectueuse. Elle veut qu’on lui parle de l’amour de Dieu, uniquement de l’amour. Mais jamais de la justice de Dieu. Elle veut qu’on lui parle d’un Dieu ami et doux, mais jamais d’un Dieu saint et digne d’être craint. Résultat des courses : on obtient des chrétiens qui banalisent et dédaignent le Dieu trois fois saint, et qui portent le nom de Christ en vain. On obtient des jeunes qui n’ont plus aucun respect pour la personne de Dieu. Enfin si, juste un tout petit peu plus qu’ils n’en accordent à leurs copains de fac !

Qu'est-il arrivé à cette génération ? Elle est est devenue consommatrice. Une génération égocentrique. Toujours prête à demander, mais jamais à donner. Tout doit être fait pour elle. Et bien fait. À l’Église, la musique et la louange doivent être de qualité. Les lumières bien réglées, la climatisation à la bonne température. Le prédicateur doit être sympa, et le message au top chaque dimanche. Attention, aucun écart n’est toléré ! À la moindre insatisfaction, on boude. Parce que tout doit être bien fait, pour sa satisfaction personnelle. Cette génération est toujours prête à critiquer, mais lente à collaborer. Toujours prête à indexer, mais lente à se positionner. Toujours prête à s’asseoir et à consommer, mais lente à se lever et à travailler pour le Roi. Une génération qui oublie bien souvent que l’Église n’est pas censée être centrée sur elle.

Heureusement, il y a encore des jeunes motivés pour Jésus. Des jeunes qui en veulent. Des jeunes qui ont soif de plus de Dieu dans leur vie, et qui sont prêts à en embraser d’autres avec eux. Heureusement, il y a encore des jeunes chauds bouillants et non mollassons, prêts à obéir et à se consacrer entièrement. Heureusement, il y a encore des jeunes qui refusent la fragilité, et qui aspirent à la maturité, prêts à accepter les corrections et les réprimandes pour mieux avancer. Heureusement, il y a encore des jeunes qui ont la crainte de Dieu, et qui réalisent que la grâce ne supprime pas le respect et l’adoration. Heureusement, il y a encore des jeunes qui sont acteurs dans l’Église et pas seulement consommateurs, des jeunes qui réalisent que l’œuvre de Dieu doit être faite par eux et non pour eux.

Seigneur, pardonne-nous toutes ces fois où nous avons agi en mollasson et en consommateur. Accorde-nous la grâce de pouvoir nous lever et nous consacrer, et aide-nous à réaliser toute la grâce que nous avons d’être appelés “chrétiens”.

25 ans, Rébellutionnaire, ingénieur en systèmes d'information à Paris, et leader de groupe de jeunes à l'église Phila

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