Hommes et femmes dans un ministère rémunéré: Nathan Lambert, équipier avec JPC

Tu envisages de travailler dans un ministère rémunéré à temps-plein ou temps partiel ? L’idée t’a peut être effleuré l’esprit mais tout cela te fait peur ? La Rébellution a décidé d’interviewer plusieurs hommes et femmes qui ont sauté le pas… en espérant que ça en motivera certains ;-). Après Anne, et Marion nous te présentons Nathan (que tu connais déjà sûrement car il est co-éditeur de ce blog).

Qui es-tu ? Quel est ton arrière-plan et comment es-tu devenu chrétien ?

Je suis né dans un foyer chrétien. Plus que ça : je suis fils de pasteur. Plus encore : mes parents étaient missionnaires. Je suis né en Angleterre, et j’ai passé deux des trois premières années de ma vie en institut biblique (!!!), et alors que ce sont mes parents qui étaient formés théologiquement et pour la mission, moi je me formais à ramper et à marcher.

Ayant déménagé en France pour que mes parents puissent implanter des Églises ici, j’ai fait mes premiers pas avec Dieu à l’école du dimanche (où, pour une raison ou une autre, on nous parlait toujours de Moïse…). J’ai commencé à faire les camps Fabricants de Joie à l’âge de 10 ans. À pratiquement chaque camp FJ, je vivais des choses très fortes avec Dieu, et j’y ai vécu mes premières vraies convictions de péché, une compréhension naissante de la croix, et j’y ai donné (plusieurs fois !) ma vie à Jésus. À 13 ans, je donnais mon premier témoignage dans la rue lors de nos sorties d’évangélisation, et je suis devenu responsable ado (ce qui veut dire, chez les FJ, qu’on est un leader à part entière). J’ai commencé à aller régulièrement à Soul Survivor en Angleterre, où j’ai vécu des choses extraordinaires avec le Saint-Esprit, et j’allais à l’Église que mon père implantait à Paris, au sein de l’Église Anglicane. À 16 ans, lors d’un week-end d’Église, j’ai vraiment saisi la grâce de Dieu, et je me suis fait baptiser, dans une piscine dans mon jardin. C’était trop bon, mais honnêtement, je ne sais pas pourquoi j’ai attendu aussi longtemps avant de me faire baptiser : dans le Nouveau Testament, on voit que les gens se font baptiser au moment de leur conversion. J’aurais sans doute dû faire de même, mais bref ; nos traditions ecclésiales ne suivent pas toujours ce que le Nouveau Testament nous montre, malheureusement !

Comment et quand as-tu su que tu voulais aller dans le ministère à temps plein ? 

À l’âge de 17 ans, je venais de passer mon bac, et de façon miraculeuse, Dieu m’a très très très clairement montré qu’il voulait que je parte en Guinée pendant six mois. Paroles prophétiques, et confirmations miraculeuses, ainsi qu’une parole de connaissance apportée par un prédicateur au milieu de sa prédication, ça motive à répondre à l’appel de Dieu ! Et c’est à ce moment-là que, de jeune homme très épanoui avec une foison de centres d’intérêts et d’envies différentes et incertaines en ce qui concernait le choix du métier que je voulais exercer, je suis passé à un jeune homme avec une seule envie : celle de me mettre à plein temps comme responsable d’une Église. C’est comme si Dieu m’était tombé dessus, qu’il avait mis son doigt sur moi alors que je ne m’y attendais pas, et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à voir ce que d’autres personnes voyaient depuis longtemps (on me disait tout le temps : « Nathan, tu seras pasteur plus tard ; ça se voit trop ! » Moi je ne voulais surtout pas !) : j’étais appelé par Dieu à me mettre à son service comme responsable d’Église…

Quels ont été tes plus gros(ses) galères/sacrifices et bénédictions/joies dans le ministère ? 

Le plus gros sacrifice aura été d’apprendre la patience. Je savais très bien que je n’allais pas devenir pasteur à 18 ans (n’est pas C.H. Spurgeon qui veut…), et qu’il allait me falloir bien des années de préparation pour ce à quoi Dieu m’appelait. Toutes les activités que j’exerce depuis me frustrent d’une certaine façon, parce que bien qu’elles soient fascinantes et que j’aie de la chance de les exercer, elles ne sont pas en plein dans le mille de ce que je sens que Dieu veut pour moi. La fac de théologie, c’était génial. De travailler comme pasteur de jeunes à Versailles, c’était vraiment cool. Je suis honoré de faire ce que je fais aujourd’hui à Jeunesse pour Christ. Je suis aussi conscient que toutes ces choses sont une partie intégrante de ma formation, et qu’elles vont contribuer à un ministère fructueux plus tard, mais cela reste frustrant d’avoir tant à attendre avant d’atteindre le cœur de l’appel de Dieu. J’aurais très bien pu faire mon rebelle à 18 ans et aller implanter une Église « sauvage » tout de suite, et je sais que des gens qui m’auraient suivi. Mais j’ai choisi de laisser Dieu m’apprendre la patience, et j’en suis très reconnaissant.

Une des plus grosses joies est de savoir que je fais ce que Dieu me demande, et que ce qu’il demande de moi est si funky. Lorsque je m’arrête pour voir les portes qu’il m’a ouvertes, les gens qu’il m’a permis de rencontrer et les choses dans lesquelles j’ai l’occasion de m’impliquer, je ne peux être que rempli d’une profonde humilité et d’une profonde reconnaissance.

Que conseilles-tu à un jeune qui envisage le ministère à temps plein ? 

Prends le temps de laisser Dieu te former. Ne te hâte pas. Dieu n’est pas pressé. Ne le sois pas non plus. Si je n’avais pas attendu si longtemps avant d’entrer dans le cœur de mon appel, je serais rentré dedans sans savoir la valeur de la prière, sans savoir comment prier pour la guérison et écouter Dieu, sans avoir une formation continue à la prédication, sans avoir un bagage théologique conséquent, sans avoir compris correctement la mission, ni même forcément l’Évangile, ni même comment être un bon leader. Et je sais que dans mes prochaines années, Dieu a encore des choses à m’enseigner. J’espère qu’il m’apprendra encore comment être un peu plus carré, organisé et comment gérer mon temps de manière adéquate.

Et deuxième conseil : choisis bien ton conjoint/ta conjointe. Ne cherche pas forcément quelqu’un qui a le même appel que toi : vous pouvez avoir des implications différentes. Mais fais attention de ne pas choisir quelqu’un qui ait un appel contradictoire au tien (l’un est appelé à être en Chine et l’autre au Pérou, par exemple…), et surtout ne choisis pas quelqu’un qui ait un caractère contraire à ton appel, mais qui plutôt sera derrière toi pour bénir et encourager ton appel.

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Nathan L

http://nathanlambert.net/

26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

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4 Commentaires

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  • Nathan !! well done ! J’espère qu’avoir travaillé dans un bureau avec deux filles la plupart du temps et surtout moi, t’a permis d’apprendre des trucs sur les nanas (petit coucou à Beki d’ailleurs). En tous cas, moi j’ai beaucoup appris et je suis très reconnaissante d’avoir fait équipe avec toi car le Seigneur m’a enseigné plus que ce que j’aurais pu imaginer ;-).

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  • Merci !!!!

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  • je retiens: » Dieu n’est pas pressé. Ne le sois pas non plus ». comme on aimerait boulverser les choses parfois! (je parle surtout pour moi) quand on sait l’appel qu’on a reçu et qu’on voit déjà les retombées et les bénédictions dans la vie des gens. C’est si clair! C’est si profond en nous et si intense… mais Dieu fait toutes choses bonnes en SON temps. Lui, il est le ROI du timing, et j’aime ça chez lui ;-)
    Bon courage Nathan, et bon apprentissage en attendant ce que tu sais et que tu sens déjà venir

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  • Merci pour le témoignage!
    C’est toujours encourageant d’avoir le témoignage de ceux qui sont dans le ministère.
    Que Dieu te bénisse dans ce qu’Il t’a confié !

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