Une vie au-delà de toute limite ?! (2/3)

Crédits Photo : Barcroft Media

Série de Nick Vujicic, auteur du livre La vie au-delà de toute limite. Tu trouveras son témoignage en vidéo ici, et le premier article de la série ici.

Il m’a fallu beaucoup de temps pour voir les bons côtés de ma condition. Je suis l’aîné. Ma mère avait 25 ans lorsque j’ai été conçu. Etant sage-femme et infirmière pédiatrique en salle d’accouchement, elle prenait soin de centaines de mères et de leurs bébés. Elle avait ce qu’elle devait faire pendant la grossesse : surveiller son alimentation, faire attention aux médicaments, ne pas consommer d’alcool, d’aspirine ou d’autres antalgiques. Elle est allée consulter les meilleurs médecins qui lui ont dit que tout se déroulait à merveille.

Malgré toutes ces précautions, elle ne cessait d’être inquiète. Peu avant l’accouchement, elle a dit plusieurs fois à mon père : « J’espère que le bébé va bien. » Deux échographies ont été pratiquées durant la grossesse, et les médecins n’ont rien remarqué d’anormal. Ils ont précisé à mes parents que j’étais un garçon mais ont gardé le silence sur les membres manquants ! Lorsque je suis né le 4 décembre 1982, ma mère, ne me voyant pas, a tout de suite demandé au médecin si le bébé allait bien.

Tout le monde a gardé le silence. Les secondes passaient, et elle ne voyait toujours pas son enfant. Elle a encore plus senti que quelque chose n’allait pas lorsqu’ils ont appelé un pédiatre et sont partis dans le coin opposé de la pièce pour m’examiner et discuter entre eux. Elle a été soulagée de m’entendre pousser mon premier cri. Par contre, mon père, victime d’un malaise, a dû être conduit hors de la pièce. Pendant l’accouchement, il avait vu qu’il me manquait un bras.

Les médecins, choqués à ma vue, m’ont rapidement enveloppé. Ma mère n’était pas dupe. Elle avait assisté à des centaines de naissances. Lisant l’angoisse sur le visage du personnel, elle a su que quelque chose de grave se passait. Elle a demandé au médecin ce qui n’allait pas avec son bébé. Comme il ne répondait pas, elle a insisté et a fini par entendre juste le terme médical : phocomélie. Elle savait qu’il s’agissait d’une malformation ou atrophie des membres du foetus, et elle a eu du mal à accepter la réalité.

Pendant ce temps, mon père, étourdi, était dehors, se demandant s’il n’était pas en train de rêver. Lorsque le pédiatre lui a expliqué aussi délicatement que possible que son fils n’avait ni bras ni jambes, il s’est affaissé sous le choc et l’angoisse. Il est resté assis, sonné, momentanément incapable de parler, puis son instinct protecteur s’est réveillé et il s’est précipité dans la salle d’accouchement pour parler à ma mère avant qu’elle ne me voie. A sa grande consternation, le personnel l’avait prévenue. Elle était couchée et pleurait. Elle avait refusé de me prendre dans ses bras et avait demandé qu’on m’emmène loin d’elle.

Tout le monde pleurait: les infirmières, la sage-femme, et… moi ! Ils m’ont finalement mis à côté d’elle, encore enveloppé. Mais elle ne pouvait pas supporter la vue de son enfant dépourvu de membres. « Emportez-le, a-t-elle dit. Je ne veux ni le voir ni le toucher. »

Aujourd’hui encore, mon père regrette que le personnel soignant ne lui ait pas laissé le temps de préparer ma mère à cette nouvelle. Plus tard, pendant qu’elle dormait, il est allé me voir, et de retour vers elle il lui a dit que j’étais un beau bébé. Il lui a encore demandé, à ce moment-là, si elle voulait me voir. Toujours secouée, elle a refusé. Il l’a comprise et a respecté ses sentiments. Au lieu de célébrer ma naissance, mes parents et toute leur église étaient en deuil. Ils se demandaient comment un Dieu d’amour pouvait permettre une telle chose…

A suivre…

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Nick Vujicic

Nick est auteur du livre La vie au-delà de toute limite. C'est aussi un évangéliste international.

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