La technologie nous connecte-t-elle vraiment ?

Post de Sherry Turkle, psychologue et professeur à MIT, paru dans le NYTimes.
Traduction d’Emy B., 17 ans, Rébellutionnaire. 

Nous attendons de plus de en plus de la technologie et de moins en moins les uns des autres. Nous semblons de plus en plus attirés vers les technologies qui apportent l’illusion de la compagnie sans l’impératif d’une relation.

Ces appareils technologiques que nous portons toujours sur nous créent trois fantasmes puissants :

  1. Nous serons toujours entendus
  2. Nous pouvons porter notre attention où nous voulons qu’elle soit
  3. Et nous ne serons jamais seuls

En effet, ces nouveaux dispositifs ont fait d’être seul un problème qui peut être résolu.

Lorsque les gens sont seuls, même pour de courts instants, ils s’agitent et recherchent ces choses. Ici la connexion fonctionne comme un symptôme, pas un traitement. Et notre soucis constant, réflexe qui nous pousse à nous connecter, façonne une nouvelle façon d’être.

Nous pensons comme cela : « Je partage, donc je suis. » Nous utilisons la technologie pour nous définir nous-mêmes en partageant nos pensées et sentiments au moment où nous les ressentons. Avant, nous avions l’habitude de penser : « J’ai un sentiment : Je veux passer un coup de fil. » Maintenant, notre impulsion nous pousse à faire ceci : « Je veux avoir un sentiment : J’ai besoin d’envoyer un message. »

Alors, dans le but de ressentir plus, et de nous sentir plus nous-mêmes, nous nous connectons. Mais dans la précipitation, nous fuyons la solitude, notre capacité à être isolés et à nous recueillir. En passant à côté de notre capacité à être seuls, nous nous tournons vers d’autres gens, mais ne les prenons pas tels qu’ils sont. C’est comme si nous les utilisions, avions besoin d’eux en pièces détachées pour soutenir notre être bien fragile.

Nous pensons que la connexion incessante nous fera nous sentir moins seuls. L’opposé est vrai. Si nous sommes incapables d’être seuls, nous sommes en réalité probablement beaucoup plus seuls. Si nous n’apprenons pas à nos enfants à être seuls, ils ne connaîtrons que la solitude.

Rébellutionnaire,
as-tu parfois du mal à te déconnecter ?
Que fais-tu pour t’assurer de ne pas devenir dépendant
de ce besoin de connexion constante ?

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Sherry Turkle

Sherry est psychologue et professeur au MIT.

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