La quête du prince charmant…

prince charmant

Post de Gilbertine Ikili, 24 ans, étudiante à Grenoble.

Affalée sur mon canapé avec une boîte de chocolat noir, je regarde un film romantique. Film dans lequel sont décrites : la peur de la solitude ; l’attitude à adopter durant la recherche du prince charmant ; les stratégies à élaborer pour reconnaître son « âme sœur » ; l’angoisse à surmonter durant l’attente ; les critiques… Soudain, je réalise la place que la quête du « prince charmant » peut occuper dans la vie d’une jeune femme.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous les gars, mais pour nous les filles, quel que soit notre âge, notre niveau scolaire ou social, nous rêvons toutes de rencontrer un jour notre « prince charmant ». Ce fameux prince, qui va nous aimer pour ce que nous sommes.

Pour diverses raisons, cette période de recherche ou d’attente peut être mal vécue pour la plupart d’entre nous. Ces raisons peuvent correspondre : soit aux remarques auxquelles nous pouvons être confrontées telles que notre physique, notre âge, notre horloge biologique ou notre caractère ; soit à cause de la présence des couples autour de nous qui sont souvent bras-dessus, bras-dessous ; soit à cause de la pression sociale… Quoi qu’il en soit, nos choix et notre attitude à l’égard de Dieu sont influencés.

Nous pouvons à la longue, considérer que trouver un amoureux soit essentiel à notre survie au point d’y consacrer une grande partie de notre énergie et de notre temps.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mes sœurs, mais pour ma part, le Seigneur m’a permis de réaliser que ce que je souhaitais en réalité c’était un amour parfait de la part de ce  » prince charmant « . J’ai compris que mon besoin d’intimité (qui est tout à fait légitime), était lié à des motivations égoïstes. En effet, ma quête était principalement motivée par le besoin de me sentir comblée et épanouie. Bref, il me fallait trouver un bien-être personnel au travers de l’amour de cet homme.

Bien enfoui dans mon être résidait le rêve d’un prince parfait. Ce prince qui, par sa seule présence, serait capable de me faire prendre conscience de mon unicité, de ma valeur et de ma beauté. Ce dernier jouerait le rôle de protecteur et de chevalier servant à l’armure étincelante, qui accourrait à chaque fois que je serai submergée par les tracas du quotidien. Cette façon égoïste d’aborder une relation amoureuse et donc le mariage est une bonne recette pour favoriser son échec.

Ma fixation sur la recherche de mon bien-être était telle que j’en avais oublié l’auteur de l’amour parfait. Comprenez-moi bien, je ne dis pas que l’amour d’un homme ne peut pas nous rendre heureuse. Mais je souhaiterais que nous nous rendions compte que seul Christ est capable de nous combler. Lui seul connait nos besoins et nos désirs les plus secrets. Lui seul peut bâtir notre identité, guérir nos blessures, combler nos manques. Et nous permettre de devenir des femmes épanouies et satisfaites de notre présente condition (à savoir le célibat). A Ses yeux, nous sommes Ses princesses et nous méritons ce qu’il y a de meilleur.

Et s’Il ne répond pas tout de suite à notre prière de rencontrer celui pour lequel notre cœur languit, c’est parce qu’Il désire avant tout que nous nous focalisions sur sa personne. Même si la situation est inconfortable, Dieu veut nous donner une vie en abondance, avec ou sans « prince charmant ». Il est bon en tout temps, même quand nous ne le comprenons pas.

Bien que le désir de rencontrer le prince charmant persiste en chacune d’entre nous, j’aimerais nous encourager à regarder dans la bonne direction et à nous refocaliser sur notre Seigneur et Sauveur. Il s’agit de consacrer davantage notre énergie et notre temps à servir le Seigneur où nous sommes (au sein de sa famille, à l’église, au travail, à l’université…). Cela implique donc de nous rendre disponible ; de sorte que le Seigneur puisse façonner notre caractère afin de porter du fruit (amour, patience, service, humilité…). Rappelons-nous que l’un des commandements du Seigneur est que nous soyons sel et lumière de ce monde (Matthieu 5.13-15). Nul besoin d’être mariée pour commencer à cultiver le caractère de la femme qui est décrite dans Proverbes 31.

Du même auteur Comment honorer ses parents ? (Partie 1) / Comment honorer ses parents ? (Partie 2) / L’écoute pour les nuls / L’usage de la langue pour les nuls / Suivre le modèle de Jésus / Quelle est ma vraie valeur ? / Même pas peur !

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Gilbertine I.

Gilbertine, 24 ans, est étudiante en systèmes d’information et d’organisation à Grenoble.

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17 Commentaires

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  • Je trouve ton article trés interessant, il donne effectivement matiére à se remettre en question.
    Cependant, je pense qu’il ne faut pas non plus tomber dans la culpabilité de vouloir se marier. Je penses pour ma part que se marier c’est construire quelquechose sur cette terre, c’est honorer une institution sainte donné par YHVH, c’est servir son mari, servir YHVH, je pense que la famille est un ministére, dans lequel il faut être appelé pour servir, non pour être servie. Je pense qu’il est aussi possible d’avoir comme projet de se marier, sans avoir des motivations égoistes; ce n’est pas parce qu’on a ce projet là, que l’on a pas conscience que c’est Yeshoua qui nous donne accés auprés du Pére de tout ce dont on a besoins? Et que c’est Lui seul qui nous comble!! Voilà, je voulais simplement dire, attention de ne pas tomber dans la culpabiblité. ;)

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  • Salut Camille, merci pour ton commentaire.
    Je suis d’accord avec sur le fait qu’il ne faut pas se culpabiliser de vouloir se marier. C’est à mon avis, légitime d’avoir ce désir. Je suis aussi d’accord avec toi pour affirmer haut et fort que le mariage et donc la famille sont une bénédiction de Dieu d’autant plus que c’est une de Ses institutions. Et, il faut qu’il y est des mariages chrétiens pour que le monde voit la différence entre un mariage dont Christ est souverain et un mariage sans Lui. D’autant plus que le mariage représente le parallèle entre le Christ et l’Eglise. Mon intention au travers de cet article est juste d’attirer l’attention des jeunes femmes qui pensent que le seul moyen pour être comblée est d’avoir un petit ami ou de se marier et ce à tout prix. En effet, les conséquences peuvent être dramatiques dans certains cas, lorsque cette condition veut être absolument remplie. C’est d’autant plus difficile de tenir ferme quand dans notre société et même dans certaines de nos églises, les jeunes femmes ou les femmes plus mûres célibataires sont jugées négativement et regardées de façon assez « bizarre » que cela soit fait de façon explicite ou implicite. Et donc, il ne faudrait pas que l’on se sente maudite ou quoi ce soit parce qu’on a pas de petit ami ou de mari. Certaines d’entre nous seront peut être appelées à servir le Seigneur en tant que célibataire. Ma prière est que quelque soit notre condition, que le Seigneur nous donne l’amour et la passion que le Fils a pour le Père pour que nous puissions Le servir avec beaucoup de Fougue. Que le Seigneur te bénisse

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  • L’article est en effet très interessant, et ce que tu dis, c’est vrai qu’on me le répète souvent. J’aurai tendance à prendre le fait d’être célibataire comme une punition et ça me fait souffrir. Mais ce que je ne comprends pas c’est :  » Pourquoi pas moi ? Et les autres oui ?  »
    C’est vrai ! Les autres, ne connaissent pas Dieu et sont ( pseudo ) comblé d’affection, tandis que de l’autre côté, je les regarde être heureux, j’essaye de chercher Dieu et je n’ai rien. Pourquoi ? Pourquoi est – ce que les gens sans Dieu ont une vie amoureuse alors que les gens avec Dieu n’en n’ont pas le droit ? ( enfin je le ressens comme ça )

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  • Je suis TOUT A FAIT D’ACCORD avec ton article. Il n’y a que Dieu qui peut nous combler! Nous avons une attitude tellement négative vis-a-vis du celibat. Par contre, dans l’histoire de l’église, il y a eu des femmes telles que Corrie Ten Bom, Mary Slessor, Army Carmichael, Gladys Aylward, etc. Elles étaient célibataires, mais leurs passions, leurs bravoures et leurs dévouements au service du Seigneur Jesus Christ inspirent encore des milliers et des milliers de jeunes femmes de partout au monde. Le célibat n’est pas du tout une imprécation, mais c’est une période où nous devrions servir Jesus passionnément :)
    Amicalement en Christ

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  • Si je peux me permettre une petite intrusion en territoire féminin (les filles ne s’en sont pas privées dans un article pour les hommes : http://www.larebellution.com/2011/05/16/devenir-un-homme-selon-jesus/ )

    Je te répondrai Aurélie que je ne suis pas sûr que beaucoup de femmes non-chrétiennes soient heureuses en amour. Elles le sont peut-être pendant un temps, mais le taux de divorce, de couples brisés, d’amourettes qui finissent au bout d’un mois ou deux montrent que ce bonheur n’est qu’un bonheur passager.

    D’un autre côté, et de façon plus importante, si tant est qu’elles ont trouvé l’amour, elles n’ont pas trouvé l’amour parfait qui chasse toutes les peurs que toi tu as trouvé…

    Dernière chose sur le célibat : c’est peut-être facile pour moi de le dire du « haut » de mon statut d’homme marié, mais je tiens à le dire parce que c’est important : « célibataires de tous ages et de tous sexes, profitez de votre célibat. »

    « De même la veuve et la jeune fille n’ont pas d’autre souci que les intérêts du Seigneur, pas d’autre désir que de se dévouer à lui corps et esprit. La femme mariée, elle, se préoccupe des affaires de ce monde, pour plaire à son mari. » (1 Co 7.34)

    Lorsque j’étais en Guinée pour 6 mois, en mission, à 17 ans, le gars avec qui je travaillais m’a fait remarquer que c’était bon que je profite de mon célibat pour l’oeuvre du Seigneur : le mariage et les enfants auraient rendu un tel séjour très compliqué.

    Et pour finir, un bon morceau de sagesse que j’ai reçu de mon ancien pasteur : « concentre-toi sur ce que Dieu est en train de faire, pas sur ce qu’il n’est pas en train de faire ». Dieu n’est-il pas en train de te donner un époux pour maintenant ? Soit ! Mais il est en train de te donner tant d’autres choses. Concentre-toi sur le remercier pour ces choses là et d’avancer là-dedans.

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    • Merci beaucoup pour ce complément, je trouve ça génial ce qu’on t’a dit dans ton Église, merci pour ces paroles !
      « Concentre-toi sur le remercier pour ces choses là et d’avancer là-dedans. »
      Je pense qu’il est toujours un peu difficile de ne pas vivre en couple parce qu’on va à contre courant de la société, mais c’est ça qu’est beau, c’est comme ça qu’on s’affirme et que l’on peut avoir le meilleur témoignage auprès des célibataires autour de nous. Merci encore !

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  • j’aime beaucoup ton article, sa me parle beaucoup parce que justement avant j’étaie fixer sur le mariage et du coup j’étaie malheureuse et quand j’ai compris cette phrase qu’un professeur de l’institut biblique ma dit: « ta relation avec Dieu doit être la chose la plus importante de toute ta vie ». j’ai abandonner sa a dieu et je n’y est plus penser et ensuite Dieu ma fait le cadeau de me donner quelqu’un, je ne dit pas que c’est la formule magique mais j’ai juste compris que Dieu veut avant tout, notre cœur toute entier :-)

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  • Chère Aurélie,
    je comprends ce que tu veux dire. Car je m’étais plusieurs fois posée ces mêmes questions . Et, je n’ai pas trouver la réponse. Car nul ne peut connaitre parfaitement les raisons pour lesquelles le Seigneur peut permettre certaines choses. « 

    Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, Et mes pensées au-dessus de vos pensées.

     » Esaïe 55:8-9

    Voici ce que je peux te conseiller si tu me permets:
    -Au lieu de te poser la question pourquoi eux et pas moi? Demande plutôt au Seigneur de te montrer quelle est Sa volonté pour toi maintenant. Certainement, Il connait le désir de ton cœur et certainement Il sait quoi te répondre.

    -Au lieu de te focaliser sur cette souffrance qui émerge à chaque fois que tu repenses à ces questions; cherche la face du Seigneur au travers de la lecture et de la méditation de Sa parole, au travers de la prière, et si possible confie toi à une des femmes (qui connait la parole du Seigneur) de ton église.

    J’avais bien aimé la prédication de John Piper sur le célibat donc si jamais t’a l’occasion de l’écouter, il suffit d’aller sur desiringgod.org et chercher la prédication intitulée: How can I long to be married without obsessing about it?
    Que le Seigneur te bénisse

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  • Je profites de cet article pour vous demandez votre avis sur une situation particuliére, il n’y a pas si longtemps que ça, j’étais assez inquiéte concernant le mariage, je me posais pleins de suestions, ect. Et puis grâce à la priére, YHVH m’a montrer qu’il était vaiment pleinement suffisant, et IL a changé mon coeur, a tel point que maintenant le mariage n’est plus une préoccupation pour moi, je suis tellement comblé. Et à tel point que je me suis demandé si ça voulait dire que je ne devais pas me marier?! Est ce que peut importe notre situation on doit être comblé par Dieu?

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  • Je te répondrai Aurélie que je ne suis pas sûr que beaucoup de femmes non-chrétiennes soient heureuses en amour. Elles le sont peut-être pendant un temps, mais le taux de divorce, de couples brisés, d’amourettes qui finissent au bout d’un mois ou deux montrent que ce bonheur n’est qu’un bonheur passager.

    —> ah oui c’est sur mais également dans le milieu chrétien ! et il ne faut pas l’oublier pour ceux qui croit que vu qu’on est chrétien « on aura pas de problèmes, c’est super tralala » d’ailleurs je crois que le monde évangélique est un milieu particulièrement touché par les divorces
    Le seul amour sur qui on peut compter et qui est sur c’est sur que c’est l’amour de Dieu.
    Perso je me fais pas trop d’illusions…

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  • Bonjour vous toutes !!
    Bon, je lance le second pavé masculin dans la mare féminine (si vous me permettez également !)
    Permière impression: vous n’êtes pas les seules à rechercher votre prince charmant. Je veux dire, « Où se trouve ma princesse ???? ». Et comment se fait il que, si l’élan de chacun des deux genres célibataires est effrénément à la recherche de l’âme soeur, il y ai si peu de rencontre effective, et de constructions solide?

    Nous nous cherchons dans des réalités parallèles.

    L’homme doit être tendre, aimant, serviable, accourant, mais aussi fort, capable de protéger, drôle, beau, riche, attentif, etc.
    Oups.
    Du coup, je vous partage un texte que j’avais écris il y a une petite année… et qui est toujours vrai pour moi:

    Chercher l’âme soeur… Critères de choix ?… sigg, si je devais être exhaustif, personne ne pourrait tous les remplir. Il y a le fait d’être chrétienne, de ne pas fumer (ben… oui, d’un point de vue pratique, ca serait pas… pratique !), d’avoir une grande douceur (en particulier dans les moments de désaccords), d’être très droite (tu dis A et tu fais A ; n’as qu’une seule parole), etc.

    Je n’ai listé ici que les principaux, les critères « essentiels ». A cela s’ajoute une série de critères pratique du type, « est à peu près au même endroit géographique » (sinon, comment se voir et construire?), « est physiquement attrayante pour moi » (sinon, il y a peu de chance que j’apprenne à la connaitre (c’est triste, mais je suis un homme !)), d’être à peu près du même niveau intellectuel (pas au niveau scolaire, mais pour que l’un ne rame pas lorsque l’autre s’ennui dans les discussions), etc, etc, etc.

    Que de critères !!! Je dois admettre qu’ils sont tous importants à mes yeux, certains ayant un ordre de priorité sur les autres, d’autres émettant directement un véto.

    D’un point de vue extérieur, il peut sembler que ces critères sont une bonne chose : ils me permettront de trouver une « bonne » personne pour moi, quelqu’un avec qui je pourrais vivre, quelqu’un que je pourrais aimer, dont je pourrais être fier, etc.

    Ces critères sont-ils bons ? Je ne sais. Mais je sais qu’il serait facile d’être tenté de les « spiritualiser », histoire de mieux les justifier. Ritournelle de critères, tous mieux justifiables les uns que les autres. Trouver de bons critères et les appliquer. Mais ce problème de choix (on a le choix !!) est-il nouveaux ?

    Je ne peux m’empêcher de considérer à quel point notre fonctionnement social est différent de celui de nos parents (ou plutôt de nos grand-grand-grand parents ?)

    Il fut un temps où les parents choisissaient le conjoint de leur enfant. Il fut un temps également où les époux se mariaient pour remplir un rôle (la femme pour avoir des enfants, l’homme pour avoir un foyer). Il fut un temps où le mariage ne semblait pas tant que cela basé sur les émotions. Où le mariage ne pouvait se rompre si facilement. Et c’est là où je veux en venir. Notre société nous permet, nous propose, nous impose de chercher dans le conjoint un bienêtre émotionnel. On se marie par et pour les sentiments : je l’aime, je la garde. Je ne l’aime plus, je la jette. Le mariage émotionnel a fragilisé la construction des couples, et par là même la construction sociale. Les familles mono parentales sont de plus en plus nombreuses.

    J’imagine que tu seras bien d’accord avec moi pour dire qu’il ne devrait pas en être de même pour les chrétiens. Aux sentiments amoureux s’ajoute également la volonté d’aimer, le respect de l’engagement pris devant Dieu. Nous essayons donc, en tout cas moi, d’allier de cette manière l’impératif social (se marier pour les sentiments, impératifs que nous avons accepté et intégré dès notre enfance) en réparant la fragilité intrinsèque à cette idée par le patch de la volonté. Et pour aider la volonté, il y a tous ces critères qui, s’ils sont remplis, devraient nous rendre la vie plus facile ! C’est facile d’aimer quelqu’un qui est parfait.

    Finalement, ces critères que nous brandissons… ne seraient-ils pas une excuse pour ne pas aimer ? Une excuse pour ne pas avoir à lutter justement pour continuer à aimer l’autre ? Finalement, tous mes critères ne sont que des aveux de ma propre faiblesse. De ma propre difficulté à aimer. « A non, si il/elle ne range pas les choses à leur place, je ne vais pas pouvoir le supporter ». Chaque critère me renvoie l’une de mes faiblesses. La douceur que je lui demande fait écho à ma fragilité intrinsèque face au rejet. La droiture fait écho à mon intolérance face aux gens qui n’ont que les paroles mais pas les actes. La beauté… à ma faiblesse d’homme qui est attiré par ce qui frappe les yeux. Des critères pour rendre l’autre facile à aimer. Oui, sauf que… l’amour, il me semble, c’est quelque chose de plus profond, de plus beau que cela. C’est également connaître les défauts de l’autre et les accepter. Accepter de ne pas les rabâcher, de les enterrer, de ne même pas les regarder. C’est effacer l’acte de condamnation perpétuel. Alors, comme nous savons cela au plus profond de nous même, nous cherchons à faire en sorte qu’il soit facile d’effacer cet acte. Et nous devenons comptable pour que la balance penche dans le bon sens. « Il a plus d’atout que de défauts, je l’envisage. Il a moins d’atouts que de défauts, je n’y prends même pas garde. »

    Au final, je me rends compte à quel point tout ce raisonnement est typique d’une société de consommation : chacun recherche le meilleur pour soi-même. Nous vivons malgré nous avec un radar allumé, un radar pour voir si-il n’y aurait pas à porté de main quelque chose de mieux que ce que nous avons actuellement. Quelque chose que nous pouvons nous offrir. C’est un fonctionnement que nous avons appris pour les objets, pour les abonnements… et je me demande si nous n’appliquons pas malgré nous ce même mode de fonctionnement à la recherche du conjoint ; à la vie de couple. Un homme regarde si il ne pourrait pas séduire une femme plus jeune et plus jolie. Une femme « meilleure » pour lui, un nouveau trophée de chasse. Une femme pourrait vouloir monter socialement en épousant un homme plus riche…

    Je crains que notre radar du « mieux pour moins cher » ne reste allumé malgré nous, même chez les chrétiens. Ce radar est particulièrement sensible au début des relations. « J’ai rencontré Adeline, elle est pas mal. Mais Gertrude à l’air plus vive, elle serait peut-être mieux. » Le marché des conjoints, les sites de rencontres. Pas celui-là, il est moche. Pas celui-là, il est bête. En espérant que cette démarche rationnelle soit mise un jour à mal par les émotions : pour que ces émotions effacent les appréhensions, fassent oublier tous ces critères qui sont mal remplis et rendent la relation elle-même possible. Jusqu’à ce que, faute de volonté, les émotions cachent de moins en moins les défauts de l’autre. L’adrénaline retombe ; l’autre redevient à mes yeux celui qu’il est vraiment… ou pire que ce qu’il est vraiment (« Diantre, j’ai été trahi ! »). Faute de volonté, faute de sentiments, le radar se rallume bien souvent au bout de quelques années, lorsqu’il y a des enfants. La recherche « d’une meilleure personne pour moi » recommence alors, tout en reprochant jour après jours à l’autre ces manquements que nous avions oubliés pendant un temps. Le chrétiens font contre mauvaises fortune bon cœur et luttent pour conserver les choses tant bien que mal, pour sauver les apparences. Les autres divorcent et recommencent.

    Mais il y a aussi ceux qui trouvent une personne qui leur correspond, qui gardent le radar éteint, qui travaillent à rendre la tâche d’aimer plus facile à l’autre. Qui cherchent à plaire et à donner plutôt qu’à prendre. Des personnes qui, dans le cadre de leur couple, sortent de notre saleté de société de consommation.

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    • merci nathanael pour ton texte qui m’a fait réfléchir à des questions que je n’avais jamais remis en question … justement. à propos de critères qui peuvent paraître légitimes voire approuvés par Dieu!

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  • Salut Camille,

    A mon avis tout dépend d’abord de ce que tu entends par « être comblée ». Et pour être comblée, il faut dépendre de Dieu.
    Pour ma part, être comblée signifie que le Seigneur a su m’apporter à profusion l’amour dont j’avais besoin pour me sentir valorisée, acceptée, estimée, confiante, belle… ; et donc je peux au travers de cet amour trouver la force de traverser les moments difficiles quel qu’ils soient et chercher Sa face en priorité.
    Comprendre que Dieu veut mon cœur avant tout me permet donc d’établir un lien de dépendance à Son égard. (Cette compréhension ne doit pas juste être intellectuelle, mais elle doit aussi être « concrète » dans notre âme, dans notre cœur).

    Cependant, je ne pense pas qu’ être comblée soit la seule condition qui détermine si on doit être célibataire mais ça peut y contribuer largement puisque cela voudrait dire qu’on dépend d’abord et principalement du Seigneur. (Voir 1 Corinthiens 7:1-40; Mathieu 19: 1-12 pour plus sur le mariage et le célibat.)

    Je pense également que cela peut largement favoriser le bon fonctionnement d’un couple marié. C’est-à-dire que chacun des conjoints entrera dans le mariage avec la certitude que c’est d’abord vers le Seigneur qu’il faudra se tourner pour trouver son équilibre ensuite vers son conjoint. De ce fait, cela éviterai de faire porter à l’autre un fardeau qu’il ne peut supporter ou d’avoir des attentes démesurées vis à vis de l’autre. N’oublions pas que cet autre, jusqu’à preuve du contraire est un être humain imparfait comme nous et animé plus ou moins par les mêmes désirs. Cela dit, ça doit être difficile, j’imagine, à appliquer et à gérer pour les couples mariés.

    Ce qu’on oublie parfois, c’est qu’un couple marié peut ou ne pas finir ces jours ensemble. Qu’adviendra-t-il alors de celui/ celle qui aura perdu son partenaire soit à cause d’une maladie ou d’un grave accident ? Ou encore que le conjoint ne répond pas aux attentes qu’on aimerait bien qu’il réponde?
    On pourrait imaginer différents scénarios ou l’un des conjoints n’est pas à même de remplir son rôle. Cela démontre davantage pourquoi l’on devrait d’abord dépendre du Seigneur. Au moins nous sommes sûre que même la mort ne pourra pas nous séparer de Son amour.

    C’est grâce à cette dépendance vis à vis du Seigneur que l’épouse pourra jouer son rôle d’épouse sans sentir supérieure ou inférieure à son mari ; de même le mari saura comment aimer sa femme puisque sa source de vie est Jésus ; et enfin le célibataire saura trouver sa place au sein de l’église et de la société en général.

    Pour conclure, je répondrai Oui!! nous devrions être comblées par le Seigneur quelque soit notre situation. Pas par nos propres forces mais la puissance qu’IL nous donne par Son Esprit qui habite en nous.

    PS : Cela ne veut pas dire que tout sera toujours rose.

    Voilà j’espère avoir pu répondre à ta question.

    @Nathan, ça sera bien si tu peux nous donner ton avis en tant que homme marié.

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  • Gilbertine, tu m’as tendu la perche ; j’accours! Je te dirais, Camille, que d’avoir en Jesus ton trésor absolu n’est pas une marque que tu es appelée au célibat ; loin de là. J’estime, comme toi, n’avoir besoin de rien d’autre que Dieu pour être Heureux du vrai Bonheur pour lequel j’ai été crée. Mon épouse et ma fille de 6 semaines me rendent plus heureux que tout ce qui est faisable sur cette terre, hormis d’avoir pour Père celui qui m’a adopté, d’avoir pour ami celui qui a donné sa vie pour moi, d’avoir pour Seigneur celui qui a toute autorité aux cieux et sur la terre et d’avoir pour Dieu celui qui m’a appelé hors des ténèbres dans son admirable lumière. Tout pourrait m’être ôté et je redirai « que le nom du Seigneur soit béni ». Voilà. Que ton cœur soit comblé est simplement le reflet de la personne que tu es : un être humain créé de telle sorte à n’être comblé par ton créateur, et le fait que tu es venu à cette réalisation est le don précieux de sa grâce dans ta vie.

    Maintenant, ce cœur comblé est la base la Plus solide sur laquelle tu pourras construire un mariage robuste (aidé par les principes émis par Nathanaël dans son merveilleux texte ci-dessus) ou un célibat bien assumé. Si tu crois être appelée au célibat, alors fonce et réjouis toi de ce don que Dieu te fait. Mais si ta seule base pour te sentir appelée au célibat est que tu ne ressens pas le besoin de te marier parce que Christ est tout-englobant dans ton cœur, alors sens toi libre de te marier : je ne verrais vraiment pas là un appel de Dieu, mais plutôt une expression de la vie chreitenne normale. Un appel est marqué par une conviction interne et des confirmations externes (paroles prophétiques, signes clairs, rêves etc) et doit être testé sérieusement.

    Une chose : dans le célibat (et je parle ici à tout le monde), ne cherchez pas à faire de Jesus votre « amoureux de remplacement » en attendant de trouver votre mari. Ce genre de relation soupeuse au Christ n’est pas biblique, et on doit faire très attention à nos cœurs en chantant avec tendresse d’être dans ses braaaaas d’amour, tout près de lui, contre son cœur etc. Ce genre de chants ne reflète pas comment Jesus veut être en relation avec vous. Il est votre Seigneur, votre Sauveur, il vous appelle ses amis mais certainement pas ses amants! L’Eglise est son épouse (dans le sens où il lui est fidèlement dévoué à l’exclusion de tous autres et en toutes circonstances), mais les individus composant cette Épouse ne sont pas ses amants à titre individuel. Le mariage est une façon de refléter l’amour de Christ pour son Eglise et celle de son Eglise pour Jésus, mais ne confondons pas tout ! L’adoration est une relation de Serviteur à Seigneur, pas d’amant à amant… Il est très facile dans notre jeunesse et luttant avec le célibat, de tomber dans un tel rapport à Jésus, mais vous n’en trouverez aucun exemple dans la Bible et beaucoup d’exemples dans la spiritualité mystique orientale et New-Âge (fusion avec Dame Nature et autres idioties païennes!). Par contre, à l’instar de Camille, et avant elle de John Piper, CS Lewis, Jonathan Edwards, St. Augustin, Paul, Jésus, Jérémie, David ou Moïse, faites de l’Eternel vos délices, réjouissez de sa presence si chèrement acquise au prix du sang de son Fils. Méditez sur le poids de sa grandeur, l’ampleur de sa sainteté, l’extraordinaire paradoxe de son amour sans relâche pour chacune de ses minuscules créatures et exhortez votre cœur à louer le Seigneur, réprimandez-le lorsqu’il est abattu en vous et languissez après votre Dieu comme un biche après un ruisseau. Alors votre recherche du prince charmant passera à sa juste place: une recherche importante, assez pour y mettre de l’effort mais secondaire de sorte à ne pas y penser plus que ça, à rester confiant en la souveraineté de Dieu et à le remercier pour chaque don excellent, qui vient d’en haut, du Père des lumières.

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    • « L’adoration est une relation de Serviteur à Seigneur, pas d’amant à amant… Il est très facile dans notre jeunesse en luttant avec le célibat, de tomber dans un tel rapport à Jésus »
      nathan peux-tu développer encore ton idée? devons nous bannir tout rapport « affectif » avec Jésus? comment alors reconsidérer ce genre de chants que tu cites ?
      effectivement (je ne veux choquer personne) je me suis surprise à penser que si nous devions entretenir cette relation affective avec Jésus, en tant que fille ça peut « passer » si je puis dire, mais comment alors un mec doit gérer ça? j’aimerai connaître des avis masculins sur la question

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  • Tous vos commentaires sont très encourageants, c’est super qu’on puisse parler de ce sujet avec des gens qui ont le même espoir que nous mais qui ont un avis  » neutres  » sur la question. Enfin je m’explique : Vous ne faites pas parti de notre famille de chair et donc vous nous donner vos avis sans nous « ménagez » …
    Je suis d’accord avec ce que vous dites, tous, et je reçois avec joie tous les conseils que vous donnez…

    Mais parfois, à l’église quand on entend de prédication sur le mariage, j’ai parfois l’impression que l’on veut banir le mariage… Que c’est une mauvaise idée… Mais c’est vrai, le mariage est une démarche très importante, qui marque un tournant et qu’il est important d’avoir la bonne personne, et je préfère dans ce cas attendre X années pour être sûr de vivre  » heureux jusqu’à ce que la mort nous sépare » et ne pas à avoir passer par la case  » divorce  » et recommencer à la case départ sans rien…

    Ah, pauvre jeunesse que nous sommes, qui ne comprenons pas la chance que nous avons ! Mais, pourquoi nous avons une telle envie d’amour comme ça ? Vous allez me répondre : parce que Dieu est Amour et qu’il nous aime ! … Je suis d’accord mais… aimer c’est (beaucoup trop) souvent souffrir… alors pourquoi prendre le risque d’aimer et de souffrir ?

    Bon, bien sûr je ne veux pas tout remettre la faute dessus mais aussi, aujourd’hui on n’est pas vraiment aidé avec la société qui nous rabâche de leur  » amour  » et où le célibat est synonyme d’échec…. et un exemple tout bête, pour bien illustrer le titre de l’article….  » les histoires de princes charmant  » : UN SEUL homme, UNE SEULE femme dans le monde, un jour ils se voient, il ne se connaissent ni d’adam ni d’ève ( et c’est bien le cas de le dire « ) et comme par hasard, ils tombent amoureux…. C’est tellement faussé et on inculque ça aux petites filles… ça devrait être interdit….

    C’est vrai que ça serait plus facile si la personne de notre vie avait une pancarte avec :  » Je suis l’homme(la femme) de ta vie que Dieu veut pour toi  » …. mais bon ça ne marche pas comme ça….

    Mais j’ai compris et ça se résume avec ça :  » Chercher d’abord le royaume de Dieu, le reste vous sera donner ensuite. « 

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  • Bonjour tous et toutes !
    Aurélie: je suis d’accord avec toi, le mariage, ou l’idée de mariage n’est pas à banir. Quel l’apôtre Paul nous invite à considérer le célibat comme une opportunité de servir le Seigneur sans réserve est un fait, qu’il y ait des difficultés dans toutes relation intime en est un autre. Quand on est côte à côte (pour rester dans la genèse), les coudes de l’autre ne sont jamais loin.

    Par contre, je ne crois pas qu’il y ai UNE et UNE seule option décidée par Dieu. Tout simplement parce que, l’homme étant pécheur, si je me plante, je la planterais elle (l’unique destinée). Je ne crois pas que Dieu ait fait les choses ainsi, que la faute de l’un conduise la vie de l’autre dans un mur affectif. Je crois que Dieu a son plan, plan d’amour et de bénédiction pour tous ceux qui veulent le suivre. Amen !!

    Mais j’aimerais aussi souligner deux choses:
    Premièrement, que, lorsque Dieu créa la femme, il « vit que cela était TRES bon ». De ma compréhension personnelle, ce « très » n’est pas associé juste à la femme, mais à l’ensemble de la création, enfin complète. Je crois que, en cet instant, Dieu avait créé l’amour !

    Ensuite, et c’est mon second point, je vois que Dieu a créé la femme différente de l’homme. Que la société me pardonne, je crois que ces différences sont profondes. Il me semble incroyable que Dieu ait voulu que nous soyons si différent de notre vis-à-vis. Mais il doit y avoir une sagesse incroyable dans cela.
    Je ressens les choses comme dans un chant à deux voix. Que nous ne cherchions pas à ce que l’autre chante la même ligne mélodique, mais, au contraire, recherchons l’harmonie ! La différence peut faire peur. Mais elle n’en est pas moins belle, et donne toute sa dimension à la relation. Si nous voulons chanter la même chose… autant chanter seul.

    J’aime ta citation Aurélie… mais je la compléterais bien des versets précédents: Pourquoi vous inquiétez vous et dites vous: Que mangerons nous? Que boirons nous? De quoi seront nous vêtus? (Et je rajoute, Qui épouserais-je?). Car ces choses là, ce sont les païens qui les recherchent. Cherchez premièrement le royaume de Dieu et toutes ces choses vous seront données pardessus.
    Amen !

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