Tim : L’homme qui quitta sa ferme

Post de Timothée Paton, missionnaire au Cambodge auprès des enfants des décharges et des bidonvilles.

C’était un jour comme les autres. Un jeune homme s’en allait au champ pour labourer. Il conduisait son attelage de bœufs. Un travail qu’il connaissait depuis des années. Un jour Elisée reprendrait sûrement l’entreprise de son père. Sa vie n’avait rien d’extraordinaire.

Mais ce jour là, tout allait basculer. Sa vie ne serait plus jamais la même.

Tout s’est passé très vite.

Un vieil homme, avec un nom semblable à celui du jeune fermier traversa le champ. Elie, prophète de Dieu, s’approcha d’Elisée et jeta son manteau sur lui. Ce même jour, Elisée prit la paire de bœufs, organisa un grand barbecue, invita ses amis, embrassa ses parents et s’en alla à la suite du vieil homme.

Elisée aurait pu rester dans sa ferme le reste de sa vie.

Pierre, André, Jacques et Jean auraient pu rester sur les rives du lac de Galilée. Ils ont décidé d’abandonner leurs filets, leur bateau et suivre Jésus.

David Wilkerson aurait pu rester confortablement chez lui. Il décida de se rendre, seul, prêcher l’Evangile aux gangsters les plus redoutés de New York.

Sœur Emmanuelle aurait pu s’installer paisiblement dans un couvent. Elle décida de vivre au cœur des bidonvilles du Caire, partager l’Amour de Dieu parmi les plus pauvres des pauvres.

La Bible dit que « Elisée prit une paire de bœufs et l’offrit en sacrifice. » Comment s’appelle votre paire de bœufs ? Qu’est ce qui vous retient à vous engager pleinement pour Jésus ? Une vie confortable ? Une dépendance ? Un échec ? Si vous ne tuez pas votre paire de bœufs, vous ne pouvez pleinement servir Dieu. N’essayez pas de garder même un veau au fond d’une étable. Aussi petit et innocent soit- il. Si pendant votre marche avec Dieu, les choses deviennent difficiles, vous serez alors tentés de retourner à vos bêtes. Pas de compromis. Brûlez vos ponts et suivez « le vieux prophète. »

Dans 2 Rois 2, on trouve Elie et son jeune disciple en voyage. Dans la ville de Guilgal, le prophète se tourna vers Elisée et lui dit : « Reste ici, l’Eternel m’ordonne d’aller a Béthel. » Le jeune homme répondit : « Pas question. Je ne te quitterai pas. » Et les deux hommes reprirent la route. A Béthel même scénario. Elisée suivra son maître jusqu’à Jéricho. A Jéricho, Elisée annonça, pour la troisième fois : « Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que tu es toi même en vie, je ne te quitterai pas. J’irai avec toi jusqu’au Jourdain. » Voilà quelqu’un qui en veut ! Il ne s’arrêtera pas à mi-parcours. Il sait que c’est au bord du fleuve que se trouve l’onction de Dieu.

Vous avez décidé de brûler votre paire de bœufs, de quitter votre ferme ? C’est bien. Mais après quelques années de marche avec Dieu, vous vous trouvez confortablement installés à Guilgal, ou Béthel. Vous lisez fidèlement un ou deux chapitres de la Bible par jour. Vous priez avant les repas. Vous témoignez à vos voisins. Vous allez le dimanche à l’église. Mais votre passion pour Jésus n’est plus ce qu’elle était.

Je connais des chrétiens qui après avoir servi le Seigneur plusieurs années se sont trouvés bloqués quelque part a Guilgal. Ne finissez pas votre vie à Guilgal. Dieu a tellement plus pour vous. Ne vous arrêtez pas sur la route qui mène au Jourdain ! Quelqu’un a dit un jour : « Le plus grand danger, pour la plupart d’entre nous, n’est pas d’avoir notre but fixé trop haut, hors de notre atteinte, mais au contraire, de l’avoir fixé trop bas et de l’atteindre. » Dans son livre Et si je ne gâchais pas ma vie, John Piper raconte l’histoire d’un couple, lui âgé de 59 ans, son épouse de 51, qui ont décidé de prendre une retraite anticipée afin de pouvoir passer le reste de leur vie en Floride, ramasser des coquillages, jouer au beach-volley et se retrouver à bord de leur yacht de croisière.

L’auteur écrit : « Quelle tragédie : voilà un couple qui se trouvera devant Dieu un jour pour rendre compte de leur vie. Ils diront : « Seigneur, la deuxième partie de notre vie, c’est sur les plages de Floride que nous l’avons passée. Regarde tous ces beaux coquillages que nous avons ramassés ! »».

A chaque étape sur la route du Jourdain, Elisée est confronté par des ‘fils de prophètes.’ Au lieu de l’encourager, ils l’agacent en lui rappelant que le vieux prophète ne va pas tarder à quitter ce monde. Alors que vous quittez Guilgal, Béthel ou Jéricho, vous allez rencontrez les ‘fils de prophètes.’ Ils essayeront de vous décourager. Ils tenteront de vous raisonner. Ils vous diront : « Tu es trop jeune pour partir servir Dieu dans un camp de réfugiés. » Ils vous diront : « Ton niveau d’études ne te permet pas d’ouvrir une église à Paris. » Ils vous diront : « C’est trop dangereux de vouloir témoigner dans les banlieues. »

L’autre jour, je prêchais à une Ecole Internationale Chrétienne à Phnom penh (à 10 minutes en voiture de chez moi). A la fin du message, j’ai invité les élèves à s’engager pour le service de Dieu. Un jeune coréen d’une quinzaine d’années est venu me voir après la réunion. « Monsieur Timothée, dans quelques années, je partirai comme missionnaire en Arabie Saoudite ! » (En voilà un qui ne prévoit pas de s’installer en Floride !).

Où vous trouvez-vous aujourd’hui ? Encore à labourer les champs ? A Guilgal ? Ou sur la route qui mène au Jourdain ?

Du même auteur Occupe-toi de ton brancardDonnez-lui ce que vous avez / Il est temps de quitter la plage / L’homme qui quitta sa ferme

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Timothée Paton

Timothée est missionnaire au Cambodge auprès des enfants des décharges et des bidonvilles.

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1 Commentaire

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  • … Je suis en train de lire « Et si je ne gâchais pas ma vie », John Piper.
    Ne gâchons pas nos vies.
    Merci Frère!

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