Tim : On vous attend à Lo-Debar

Post de Timothée Paton, missionnaire au Cambodge auprès des enfants des décharges et des bidonvilles.

David est roi. Installé dans son palais à Jérusalem, il se souvient de son ami d’enfance, Jonathan.  Jonathan n’est plus, mais le respect et l’amitié de David pour lui sont toujours bien vivants.  Il appelle l’un de ses serviteurs, Ziba, qui était au palais du temps du roi Saül, père de Jonathan : « Sais- tu s’il reste encore quelqu’un de la famille de Saül ? lui demande David. Je voudrais lui témoigner de ma faveur comme je l’ai promis devant Dieu. » Ziba répond : « Oui il existe un fils de Jonathan, un seul. Mais il est estropié des deux jambes.
Comment s’appelle-t-il ?
-Mephiboseth.
Et où vit- il ? ajoute le roi.
A Lo-Debar.
– Ziba, poursuit David, je veux que tu partes pour Lo-Debar. Quand tu trouveras Mephiboseth, tu lui diras que je l’invite à venir vivre avec moi au palais. »

 

Mephiboseth

De par le monde, ils sont des multitudes comme Mephiboseth. Estropiés, brisés, malades et perdus. Mephiboseth, c’est le détenu derrière ses barreaux. Mephiboseth, c’est la jeune femme qui soir après soir vend son corps. Mephiboseth, c’est cet enfant qui souffre d’une maladie incurable. Mephiboseth, c’est aussi ce peuple encore non atteint par l’Evangile : l’ethnie Afghani Tadjik (4 millions d’entres eux), par exemple.  Ils ne savent pas que le roi des rois les invite à son royaume. Il y a pour chacun d’eux une place à sa table.

 

Lo-Debar

La plupart des chrétiens ne prendront jamais la peine au cours de leur vie de savoir où se trouve Lo-Debar. Lo-Debar c’est ce bidonville en Thaïlande où tout le monde est entassé les uns sur les autres. Lo-Debar c’est cette ville au Turkménistan difficile d’accès où la lumière de Christ n’a encore jamais brillé. Lo-Debar c’est cette commune en Belgique où le chômage, la drogue et la délinquance ne cesse de sévir.

Il est toujours plus facile de rester dans le confort du palais que de prendre la route pour Lo- Debar.

Ziba

Le serviteur n’a pas cherché d’excuses. Il n’a pas demandé à quelqu’un d’autre de le remplacer. Il a répondu à l’appel du roi. Ziba me fait penser au prophète Esaïe qui a écrit : « J’entendis le Seigneur dire : Qui enverrais-je ? Qui sera notre messager ? » Et Esaïe de répondre : « J’irai. Envoie-moi. » Il me fait penser à Jackie Pullinger qui, dans les années 60, a quitté le confort de l’Angleterre pour partir à bord d’un bateau à l’autre bout du monde. J’ai reçu hier une lettre de nouvelles de sa part. Voilà bientôt un demi-siècle que Jackie et son équipe travaillent sans relâche à secourir à Hong Kong les jeunes pris dans les griffes de la drogue. Pour Jackie, Hong Kong, c’est son Lo-Debar.

Avez- vous trouvé votre Lo-Debar ? Avez-vous répondu à Son appel ?

Hier, je me suis rendu avec Maira, une collègue missionnaire, dans un bidonville ne regroupant pas plus d’une douzaine de familles, toutes extrêmement pauvres. Maira a découvert cette communauté tout récemment. Personne n’est jamais venu apporter une aide à ces familles. Les enfants qui, pour la plupart, n’ont jamais été à l’école, gagnent leur vie à travailler dans les ordures. Maira, comme Ziba, vient de rencontrer Mephiboseth à Lo-Debar.

Il y a des chrétiens qui s’imaginent que Mephiboseth va arriver comme ça, tout seul, à la porte du palais. Jésus n’a jamais dit que les perdus viendront d’eux mêmes. « Allez ! », nous a-t-il dit. « Allez par tout le monde prêcher la Bonne Nouvelle ! »

Vous vous souvenez de celui ou de celle qui vous a partagé la première fois la Bonne Nouvelle ? Ce collègue de travail, ce voisin, ou cet évangéliste qui vous a invité au palais ? Vous vous souvenez du jour où malgré votre misère, Jésus lui-même vous a accueilli à sa table, cette grande table qui s’étend à l’infini ? Assis tout autour, on trouve des hommes, des femmes, des enfants, de toutes races, de toutes langues. Quelqu’un, un jour est allé les chercher à Lo-Debar. Ils ne sont plus orphelins. Aujourd’hui, comme vous, ils appartiennent à la grande famille de Dieu.

Mais autour de cette table il y a aussi beaucoup de places vides. On ne peut pas vraiment faire la fête tant que tous ceux au loin n’ont pas encore répondu à la grande invitation.

Hudson Taylor, l’un des premiers missionnaires à aller en Chine, raconta un jour l’histoire de ce jeune chrétien chinois tout juste converti qui, rempli de joie dans sa foi toute neuve, lui posa cette question : « M. Taylor, depuis combien de temps, dans votre pays, connaissez-vous cette merveilleuse nouvelle ?
– Dans mon pays, nous connaissons la merveilleuse nouvelle de l’Evangile depuis très longtemps, répondit-il, depuis des centaines d’années.
– Des centaines d’années ? S’exclama le jeune chinois. Et vous n’êtes jamais venu nous en parler ! Mon père a cherché la vérité, ajouta-il avec tristesse, il a cherché longtemps et il est mort sans la trouver. Oh, pourquoi n’êtes vous pas venu plus tôt ? »

Rebellutionnaire, que Dieu te bénisse, à Lo-Debar.

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Timothée Paton

Timothée est missionnaire au Cambodge auprès des enfants des décharges et des bidonvilles.

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2 Commentaires

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  • Amen! Très touché par tout ce que t’as écris frère, que Dieu nous ouvre les yeux, nous remplisse d’amour pour que nous pussions accomplir le « allez »!

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  • Merci pour cette tres haute dimension d’analyse de la parole de Dieu. J’en suis tres edifie. Seul meme apres avoir mille fois parcouru ce passage jamais je ne suis parvenu a y tire ce genre de lecon.Lo Debar, Mephiboset…Que le Seigneur te benisse

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