Interview de Mike Evans, Partie 1/2

Interview conduit par Joël H.

Présentation

D’origine britannique, Mike Evans est venu en France en 1963 pour travailler avec une œuvre de jeunesse (Opération Mobilisation) dans une campagne d’évangélisation durant un mois ! Ce mois a changé tout son parcours, car suite à ses études il s’est engagé à plein temps avec cette même œuvre, et en 1967 il a conduit les premières équipes permanentes de ce mouvement en France. Il y a passé 20 ans. Ensuite, il a organisé la campagne d’évangélisation Mission France avec Billy Graham en 1986. Avant de devenir le directeur de l’Institut Biblique de Genève en 1992, il a passé quelques années à l’Institut de Nogent-sur-Marne.

Depuis octobre 2006, Mike a quitté son poste de directeur de l’IBG et veille sur la transition administrative de l’Institut.

Suite à sa retraite « officielle », depuis janvier 2009, il continue à se consacrer à l’enseignement au près comme au loin, à la création d’une école de prédication, sans oublier de jouer avec ses petits-enfants, jouer au golf et lire…

Interview

Qu’est-ce qu’un chrétien ?

Essentiellement, un chrétien est quelqu’un qui se rend compte que Dieu, créateur du monde, l’a créé pour vivre en communion avec Lui, mais qu’il a raté le but. En ratant le but, il a finalement suscité de la part de Dieu une sanction juste. Un chrétien est quelqu’un qui se repent d’avoir raté le but, offensé Dieu, refusé son autorité normale sur sa vie et qui entre à nouveau en relation avec Dieu. Comme le péché le sépare de Dieu, il croit que le sacrifice de Jésus-Christ à la croix lui permet d’être à nouveau réconcilié avec Dieu. Donc, en quelques mots, c’est quelqu’un qui a compris ce qu’on peut appeler la mauvaise nouvelle : il a offensé Dieu et cette offense suscite une sanction que Dieu lui-même, en envoyant son Fils unique mourir sur une croix pour l’humanité entière, a prise sur lui ! Dieu incarné en Christ a satisfait sa justice !

Qu’est-ce qui différencie un chrétien d’un non chrétien ?

On pourrait dire plusieurs choses, mais je n’en mentionne que deux. D’abord, le chrétien a une espérance. Il a compris les grandes questions existentielles de la vie : D’ où vient-il ? Pourquoi est-il là et où va-t-il ? Car le simple fait d’avoir une espérance, de savoir que son avenir est assuré, qu’il sera éternellement auprès de Dieu et qu’il est réconcilié avec Dieu, change sa perspective. Ensuite, ce qui le différencie, c’est sa manière de vivre. Il ne vit plus pour plaire à lui-même, mais il vit pour plaire à Dieu. Devenir chrétien n’est pas simplement acquérir une assurance tout risque pour ne pas être sous la sanction de Dieu, mais c’est aussi accepter un changement de propriétaire : Dieu devient le maître. Donc, désormais un chrétien travaille, œuvre, vit pour plaire à Dieu et non plus à lui-même.

Y-a-t-il une différence entre un chrétien et quelqu’un qui pratique une autre religion ?

Pratiquement, toutes les autres religions du monde ont un dénominateur commun, à savoir que leur accès auprès de leur dieu est basé sur les œuvres, sur ce que je peux faire pour être agréable à ce dieu, ce que je peux faire pour hériter la faveur de ce dieu, pour apaiser la colère des dieux. Que ce soit donc dans le contexte de l’islam, du bouddhisme ou même dans le contexte de l’animisme en Afrique, il y a toujours cette notion d’apaiser les dieux, il faut œuvrer, travailler pour gagner leur faveur et leur être agréable. Tandis que dans le christianisme, Dieu nous donne le salut. Il nous donne le pardon, il nous donne la vie éternelle et en tant que chrétien, je ne travaille pas pour mériter sa faveur, mais je travaille parce que je suis l’objet de sa grâce imméritée (faveur qu’on ne mérite pas).

Est-ce important pour un chrétien d’aller à l’église ?

Est-ce important pour un enfant nouveau-né de vivre dans une famille ? Est-ce qu’un enfant nouveau-né peut vivre indépendamment de sa famille ? C’est une analogie et la réponse, bien sûr, est: oui ! Dans le contexte de la Bible, la vie chrétienne, la conversion, la nouvelle naissance sont indissociables de la vie de famille. D’ailleurs, plusieurs images de l’Écriture touchant à l’Église tournent autour de l’idée du rassemblement. L’Église est appelée la famille de Dieu, l’épouse de Christ, le corps de Christ. Inévitablement, toutes ces images parlent d’un genre de rassemblement, d’une vie en interdépendance. La réponse courte à ta question est non, ce n’est pas possible de vivre en chrétien et de refuser de s’intégrer à la vie de l’Église. St Augustin a dit que si nous acceptons Dieu comme notre Père, il faut accepter l’Église comme notre mère ! (traduction libre).

Et toi rebellutionnaire, quelles questions aimerais-tu poser à Mike ?

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Mike Evans

D’origine britannique, Mike est arrivé en France en 1963 pour travailler avec Opération Mobilisation. Il a organisé la campagne d’évangélisation Mission France avec Billy Graham en 1986. Après avoir passé quelques années à l’Institut de Nogent-sur-Marne, il est devenu le directeur de l'Institut Biblique de Genève. Marié avec Sylvia, ils ont 5 enfants, tous mariés et ils sont les heureux grands-parents de 17 petits enfants ! C'est aussi le président d'Évangile 21, notre partenaire.

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3 Commentaires

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  • Comment le Seigneur t’a formé pour ton ministère ? Qu’est-ce que le Seigneur a utilisé pour te former ?

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  • Bonjour Ricardo,

    Je constate que la formation du Seigneur comporte de multiples composants. Je les énumère en vrac, mais sans établir une hiérarchie d’importance!

    1. Un contexte familial chrétien favorable au service.
    2. Une période de deux ans à l’hôpital qui m’a laissé avec un handicap physique, ce qui m’a permis de réfléchir sur les valeurs importantes de la vie.
    3. La rencontre avec George Verwer, fondateur d’OM lorsque j’avais 19 ans. Cela a changé toute mon orientation. J’ai rencontré quelqu’un qui prêchait et vivait un christianisme radical qui correspondait à ce que je comprenais de la Bible.
    4. L’intervention de plusieurs responsables chrétiens – pasteur, anciens…- qui m’ont fortement encouragé à réfléchir à un engagement à temps comple dans le service.
    5.L’engagement à OM (20 ans en tout!) a permis à Dieu de travailler plusieurs traits de mon caractère qui devaient être modifiés, transformés.
    6. Une formation théologique qui m’a permis d’acquérir une structure de pensée et une vue d’ensemble. De surcroît, j’ai appris comment utiliser des outils bibliques pour chercher des réponses aux questions qui m’étaient posées dans le contact avec d’autres.
    7. Le contact avec des hommes plus âgés qui m’ont encouragés par leur exemple et qui m’ont accompagnés dans ma vie chrétienne.

    Voilà quelques éléments,

    Mike

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  • Après maintenant quelques années, cela fait du bien de relire ta réponse tout en écoutant ton message : « Termine bien la course ». J’encourage tous les autres jeunes à l’écouter : http://vimeo.com/75789300

    « Pour bien terminer, il faut bien commencer … »

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