Doit-on avoir peur du diable ? – Alain Nisus

Merci a Nathanaël pour l’illustration !

A l’occasion de la sortie du livre de Alain Nisus « Mais délivre nous du mal« , édité par La Maison de la Bible, nous publions quelques extraits de l’ouvrage paru en janvier. Apres avoir parlé des démons, voici aujourd’hui deux extraits sur le diable, le tentateur par excellence…

Extrait 3 : Le nom de Satan dans le NT

S’il est relativement discret dans l’Ancien Testament, le diable devient assez présent dans les textes du Nouveau Testament. Il est parfois appelé Bélial ou Béliar (littéralement en 2 Corinthiens 6.15). Le mot belia’al est très souvent employé dans l’Ancien Testament, mais pas comme un nom propre. Ce n’est pas un être particulier qu’il désigne, c’est une qualité : la perversité. L’expression « hommes fils de Bélial » veut dire « vauriens ». Dans 3 Règnes 20.13 (= 1 Rois 21.13), ils sont appelés par la Septante « hommes de transgressions » et « hommes d’apostasie », et par la Vulgate viri filii diaboli et viri diabolici, respectivement « hommes fils du diable » et « hommes diaboliques ».

D’autres noms caractérisent cette créature : Béelzébul (Matthieu 12.24), « le serpent » (2 Corinthiens 11.3 ; Apocalypse 12.9 ; 20.2), « le mauvais » (ou « le Malin », mais on peut aussi traduire « le mal » en Matthieu 5.37 ; 6.13 ; 13.38 ; Jean 17.15), « l’adversaire » (2 Thessaloniciens 2.4), « l’ennemi » (Matthieu 13.39), « le père du mensonge » (Jean 8.44), « l’accusateur » des élus au tribunal de Dieu (Apocalypse 12.10 ; 1 Pierre 5.8 : « l’adversaire » se dit antidikos, terme désignant d’abord l’adversaire dans un procès).

Le mot « diable » est souvent utilisé. Il vient du grec diaballein, qui signifie « diviser, attaquer, calomnier, salir ». Les traducteurs de la Septante avaient rendu le satan de l’Ancien Testament par diabolos.

Il est également à plusieurs reprises appelé « Satan » dans le Nouveau Testament.

En revanche, l’Écriture ne désigne jamais le diable par le nom de « Lucifer ». Il lui a été attribué plus tard par des auteurs chrétiens latins. Le mot signifie « porteur de lumière » et vient de la traduction proposée par la Vulgate en Esaïe 14.12. Ce passage ayant souvent été compris comme faisant allusion à Satan (même si cette interprétation est discutable, nous l’avons vu), Lucifer est devenu un nom pour le désigner.

Extrait 4 : Une des actions du diable : La tentation

L’action ordinaire de Satan consiste à inciter les hommes à pécher, à se rebeller contre Dieu. Il est à l’origine du péché (Jean 8.44 ; 1 Jean 3.8). Il a recours à la ruse, à la tromperie, au mensonge (Jean 8.44 ; Apocalypse 12.9). […] Il se sert des faiblesses humaines, du péché qui habite l’homme. Il est rusé, habile, apte à se déguiser, à se dissimuler. Il trompe les hommes, les aveugle et les garde ainsi en esclavage (Galates 4.8). Il attise en eux les désirs (de possession, de pouvoir, de savoir, etc.) et les détourne de leurs buts.

Le diable tente au moyen de suggestions d’ordre psychologique, analogues à celles que les hommes exercent les uns sur les autres dans leurs relations mutuelles ou par la publicité. Il peut aussi agir sur la raison, l’enténébrer, envoyer une puissance d’égarement afin que l’on croit au mensonge et que l’on consente au péché. Il agit sur la volonté par l’attrait, en provoquant l’émotion qui conduit à la colère ou au mauvais désir. Il agit par la persuasion, les instigations, les impulsions, les suggestions, les incitations, les inclinations. Il peut exciter la passion.

Rusé et pervers, le démon déforme les perspectives et donne l’illusion que le « meilleur moyen de chasser la tentation, c’est d’y céder » (A. Gide). Il agit sur la pensée des hommes, distille le doute, fait des suggestions, manipule (cf. 2 Corinthiens 11.3). Dans l’ordinaire, les démons n’agissent pas directement sur l’esprit humain, mais ils le font au travers de l’imagination, des pensées, des désirs, des appétits, des émotions.  […]

Le chrétien doit démasquer le tentateur, lui résister et repousser la tentation. Celui qui y succombe est coupable : il a fait un choix ou, du moins, il s’est abstenu de choisir le bien… Ce choix répété se fixe, et il se retrouve captif, esclave.

Pour retrouver les 2 autres moyens principaux d’action du diable : l’accusation et l’oppression, procure-toi l’intégralité de l’ouvrage, par ici !

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Alain Nisus

Alain est vice-doyen de la FLTE et professeur de théologie systématique. Il est également auteur de quelques ouvrages de référence dans la foi évangélique.

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1 Commentaire

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  • Ca me fait pas mal penser au livre de C.S. Lewis, Tactiques du diable, que je trouve vraiment excellent !

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