Dieu et la culture pop (3/3) – #Cheerleader décrypté

Notre série continue ! Après avoir vu que notre culture était… perdue, nous avons vu hier les étapes pour le décryptage et réencodage. Aujourd’hui, nous allons appliquer notre réflexion à un chant R&B qui est 2e au TOP 50 français et 5e au TOP 50 mondial de l’application Spotify, Cheerleader de OMI : un refrain entraînant avec trompette et djembé, qui ne quitte plus nos oreilles, même après une seule écoute. C’est parti, décryptons Cheerleader et réencodons ensuite !

Avant de lire la suite, je t’invite à visualiser ce clip.

 

Identifier le fragment

Essayons de répondre aux questions, en se basant à la fois sur le scénario du clip et sur les paroles – paroles et traductions disponibles ici. Attention, j’ai un peu exagéré sur certaines réponses :

Qu’est-ce qui est beau ?

  • La cheerleader, actrice principale du clip
  • La voiture dans laquelle l’acteur et l’actrice roulent
  • Le style vestimentaire des acteurs
  • Le paysage autour de la route (c’est personnel)
  • Les tresses de la cheerleader
  • Le fait que la maman de l’acteur apprécie sa future belle-fille et approuve le choix de son fils
  • Le dalmatien à la fin (2:29)

Qu’est-ce qui est vrai ?

  • Les hommes aiment les belles femmes et l’argent (les belles femmes aiment aussi l’argent)
  • Les hommes sont facilement tentés par l’infidélité (cf. paroles)
  • On a besoin de complices pour monter un coup

Qu’est-ce qui est moralement bon ?

  • Le chanteur précise que même quand il est tenté par d’autres femmes, il reste fidèle à sa cheerleader
  • L’homme conduit à l’aller, la cheerleader conduit au retour : égalité des sexes !
 

Identifier l’idole

Qu’est-ce qui est laid ?

  • Les deux homme-employés de la banque (lol)
  • Le décor de la banque, je la trouve vraiment moche (avis personnel)
  • La façon dont est filmée le clip, en « saccadé », un peu ça va, mais il y en a constamment durant le clip

Qu’est-ce qui est faux ?

  • La scène où l’employé fait entrer la cheerleader, sur simple « demande »
  • La scène du vol après avoir berné le gardien des clés est irréelle : où sont passés les autres employés de la banque ? Comment peut-on sortir d’une banque comme d’un moulin avec des sacs chargés de liasses de billets ?

Qu’est-ce qui est pervers ?

  • Le fait d’avoir trompé ces employés et d’avoir volé cette banque
  • Le fait de considérer la femme, non pas comme une reine, mais comme un atout, utilisée pour gagner de l’argent de manière illégale
  • Le fait de jeter de l’argent par la fenêtre (au sens propre du terme) avec un zoom et un ralenti sur les billets : « on les a bien eus, on a de l’argent et on roule dans une belle caisse ! »
  • Plus que tout, même les paroles : le chanteur énonce les raisons pours lesquelles il lui reste fidèle et pourquoi elle est sa cheerleader : elle reste forte, elle est toujours près de lui, quand il la veut, elle est toujours là quand il a besoin d’elle, elle marche comme un top-model, elle exauce tous ses vœux parce qu’il est le sorcier avec sa baguette magique, elle lui apporte de l’amour et de l’affection. Il conclut que pour finaliser tout ça, il va la demander en mariage.
  • En somme, le chanteur l’apprécie pour tout ce qu’elle FAIT, pour tout ce qu’il peut tirer d’elle. Sa valeur, son identité ne réside pas dans ce qu’elle est (d’ailleurs les seuls attributs la caractérisant sont « reine » et « elle reste forte »), mais dans ce qu’elle fait, pour lui.
 

De quel monde s’agit-il (réalité, humanité, moralité, spiritualité) ?

  • Un monde avec une réalité fausse : fantasme de la femme idéale et concept de la banque-moulin. Fantasme parce que cette femme est appréciée à cause de ce qu’elle fait et de ce qu’elle incarne pour le chanteur. Banque-moulin parce qu’on entre et on sort de la banque, comme dans un…moulin !
  • Un monde avec une humanité égocentrique : tu me plais parce que tu m’apportes quelque chose. On est bien loin de la volonté de se donner sans compter, de servir son prochain, de chercher ce qu’il y a de mieux pour lui. Tout est centré sur soi. On pourrait pousser jusqu’à l’égoïsme.
  • Un monde avec une moralité perverse : voleur et heureux. A l’issue de ce clip, sans prendre de recul du tout, on peut se dire : « Sympa ! Ils ont bien eu les employés, c’est abusé… mais c’est aussi abusé de jeter de l’argent comme ça, mais bon, après tout ils sont heureux et amoureux ! Après, c’est du R&B, le son est bon mais le clip est vraiment basique ! » Voilà ! Mais en creusant, on est en train de minimiser le scénario, de ne rien retirer du tout sur le plan moral, mais en plus de l’approuver, parce que le son est bon ! Ça y est, on s’est fait lobotomiser le cerveau !
  • Un monde avec une spiritualité inexistante : monde matérialiste. Ce qui me rend heureux, c’est ma copine, l’argent que j’ai pu avoir grâce à elle, et ce qu’elle fait pour moi (cf. paroles).

Nous avons vu qu’il y avait des éléments du fragment de l’Histoire : la fidélité du chanteur (cf. paroles), le lien entre la cheerleader  et sa belle-mère, la beauté des protagonistes, etc.

Ça c’est la coquille qui entoure l’idole. Mais au final, quelle est cette idole acceptable, voire bonne, véhiculée par ce divertissement ?

BINGO, tu as trouvé, c’est le matérialisme : désir de se sentir en sécurité, lancé dans une course effrénée vers la sécurité matérielle, physique et statutaire. Les 2 acteurs sont donc dans l’acte 2 : Quitte la maison. Tu verras avec l’expérience, que dans la majorité des divertissements, les acteurs sont dans l’acte 2. A quelques exceptions près (Film « Invincible » d’Angelina Jolie qui est  presque à l’acte 3).

 

Ce qu’il faut retenir

J’ai écrit cet article, non pas pour que nous arrêtions de regarder des divertissements. C’est impossible, à part en vivant dans une grotte ! Je l’ai écrit dans le but de nous aider à savoir prendre du recul face aux divertissements. Et peut-être que cette simple analyse t’aidera à choisir de regarder un certain divertissement plutôt qu’un autre, ou même de moins regarder de divertissements !

Personnellement, j’aime beaucoup les films de super-héros. Mais grâce à cette méthodologie proposée par Raphaël Anzenberger, je prends conscience qu’on est en plein dans l’humanisme. L’humanité est sauvée par l’homme, ou un surhomme. Mais toujours quelqu’un qui n’est pas Dieu. Donc une idole.

 

Un défi pour toi

J’espère que cette série t’a plu et surtout édifié ! Ce que je te propose, c’est de te mettre à pratiquer cette méthodologie lorsque tu regarderas les prochains clips vidéos, les prochains films, les prochaines séries, en te posant les questions clés : qu’est-ce qui est beau, vrai, bon ? Qu’est-ce qui est laid, faux, pervers ? Quelle est l’idole ?  C’est encore plus intéressant de le faire avec tes amis en sortant du cinéma ! Ca peut même susciter de bonnes discussions, avec soit de l’édification dans le cas d’amis chrétiens, soit de l’évangélisation dans le cas d’amis non-chrétiens selon le déroulement de la discussion.

N’hésite pas à nous faire des retours en commentaires de tes applications (orales ou écrites) pour encourager d’autres ! N’oublie pas, il faut choisir la pilule rouge et pas la pilule bleue. Sors de la matrice !

Attachez-vous aux réalités d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Colossiens 3.2
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Clément Dv

25 ans, Rébellutionnaire, ingénieur dans l'environnement, meneur de louange à l'Eglise de Saint-Maur (AECM)

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3 Commentaires

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  • Merci pour cette série d’articles très juste !
    Tu parles de toutes sortes d’expressions artistiques (cinéma, musiques, littérature) sur lesquelles nous devons garder un œil chrétien critique.
    Cependant, plus en amont, il y a le problème de la culture du divertissement. C’est-à-dire que nous sommes encouragé à consommer des films, livres, de la musique en grande quantité.

    Cette consommation de la culture pop se fait au détriment du temps passé pour Dieu, et avec Dieu ! (Qu’importe le regard critique ou non) :)

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  • J’ai eu du mal à comprendre l’article avant de me rendre compte qu’il y avait deux clips (je l’ai reçu par mail, je n’avais pas vu la vidéo en tête).
    Dans l’autre clip, les tenues sont un peu plus « sexy », mais il n’est plus question d’un quelconque vol.

    Cela dit pour un chant RnB, je trouve quand même que la morale est plus élevée que la moyenne :-)

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  • Je plussoie totalement la réflexion suivante « Personnellement, j’aime beaucoup les films de super-héros. Mais grâce à cette méthodologie proposée par Raphaël Anzenberger, je prends conscience qu’on est en plein dans l’humanisme. L’humanité est sauvée par l’homme, ou un surhomme. Mais toujours quelqu’un qui n’est pas Dieu. Donc une idole. » Avec la palme à superman qui est un espèce de Jésus à peine déguisé en maillot de corps rouge…. Oo

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