La pauvreté… et moi ? (2)

Article en lien avec mon voyage en Haïti avec le SEL

 

Dans le premier article, j’ai parlé de ce sentiment d’impuissance qui nous empêche souvent d’agir vis-à-vis de la pauvreté. J’ai également évoqué le fait d’oser prendre des risques en saisissant des occasions et en apprenant à nous détourner de nous-même pour un engagement social. Dans la continuité, je vais poursuivre sur le sujet de la pauvreté en faisant référence à un autre type de pauvreté. Celle qui nous amène à nous oublier nous-même, qu’on soit riche ou pauvre, pour pouvoir être disponible pour Dieu et notre prochain.

Mes réflexions ci-dessous vont tout particulièrement de paires avec le paragraphe « Poussés par l’amour », que j’ai abordé dans le premier article.

 

Une disposition de coeur … 

Il existe différents types de pauvreté. Habituellement, la pauvreté est avant tout comprise comme le manque de biens matériels de base nécessaires pour la vie. Aux yeux du monde, les pauvres ne peuvent fonder aucun espoir sur leur avenir. Et pourtant, cette carence matérielle s’accompagne souvent d’une humilité et d’une sensibilité aux choses spirituelles. Cette prise de conscience de leur propre besoin amène souvent les démunis à se montrer extrêmement réceptifs au message rempli d’espoir que Dieu apporte.

Aussi, on ne peut pas limiter la définition du mot « pauvre » au domaine économique. Elle est beaucoup plus étendue que cela. La Bible met l’accent sur l’humilité d’une personne, une humilité spirituelle qui conduit celle-ci à se fier au Seigneur pour obtenir de l’aide et du réconfort. Le pauvre est celui qui ressent ses besoins et qui éprouve la nécessité de demander de l’aide. Il se rend compte que sans la présence de Dieu dans sa vie, il est perdu.

Le sujet de la pauvreté, n’est pas un propos isolé, mais reflète un état d’esprit traversant l’ensemble de toute la Parole. Les pauvres ont vraiment une place particulière dans le cœur de Dieu. Pourquoi cette place accordée aux pauvres ?

 

« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux » Matthieu 5.3

Cette affirmation va à l’encontre de la pensée du monde. Dans tout milieu, il vaut mieux être riche que pauvre. Et l’on dirait donc plutôt : « Heureux êtes vous si vous êtes riches car vous faites l’envie des hommes ».

Dans la Parole, Dieu nous parle donc des « pauvres en esprit ». Je me suis souvent demandé ce que cela voulait réellement dire. En m’arrêtant à « Heureux sont les pauvres » je n’arrivais pas à comprendre. « Dieu aimerait-il plus les pauvres que les riches ? Pourtant nous savons bien que Dieu aime tous les hommes sans exception.. ». Comme si Dieu faisait ici acte de favoritisme. « Et puis si être « pauvre en esprit » consistait à se minimiser, à écraser sa personnalité ou à faire de grands sacrifices, je ne verrai pas comment l’on pourrait être libre et heureux ».

J’ai fini par comprendre que la pauvreté en esprit est une disposition intérieure que l’on trouve chez les gens qui ont conscience de leur fragilité humaine et qui par conséquent s’en remette entièrement à Dieu. Et que finalement la force de l’état de pauvreté c’est qu’il implique le dépouillement de toute prétention. Bien sûr, les richesses matérielles ne t’empêchent pas forcément d’accéder à cet état de coeur à partir du moment où Dieu t’aide à gérer ces richesses à sa gloire.

Nous ne sommes pas tous appelés à aller au fin fond d’un pays pour aller aider un peuple démuni, mais j’ai toujours eu beaucoup de respect pour les personnes qui ont incarné le changement dans leur quotidien au travers de leur humanité, de leur engagement social et de leur cœur. Je crois que nous avons beaucoup à regarder, à écouter, à recevoir de leur foi et de leur espérance. « Ils nous apprennent que le bonheur est simple. Vivant en étroite communion avec Dieu, ils savent prendre la vie du bon côté et accueillir la joie qui ne vient pas de l’avoir mais de l’être. C’est la joie de la rencontre et du partage, la simple joie d’exister et de donner… ».

« Ecoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu’ils soient riches dans la foi, et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? » Jacques 2.5

 

« Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » La pauvreté commence par cette disponibilité intérieure qui consiste à lâcher notre désir de maîtriser notre vie, et à faire confiance au Seigneur. C’est un choix. Sommes-nous vraiment libres, ou sommes-nous attachés à des choses, ou même à telle activité qui nous empêche peut-être d’aller vers les autres ? Avec qui sommes-nous en relation ? Voilà le critère. Quelque part, sommes-nous assez libre pour nous laisser bousculer par Dieu ? C’est sûr ! Le Seigneur nous veut libres pour, petit à petit, apprendre à aimer comme il aime.

Alors que notre attitude de dépendance à Dieu, incarne le changement que nous voulons voir dans le monde !

 

Je t’invite à écouter ce chant qui illustre bien ce que j’ai voulu exprimer dans cet article.

Sources et conseils de lectures :

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Déborah S

Déborah S

24 ans, rébellutionnaire, harpiste et étudiante au Cfmi de Sélestat.

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6 Commentaires

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  • Ce chant est magnifique dommage que nous ne puissions pas le partager. Merci pour ce beau moment de louange offert à Notre Dieu !!!

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  • Ca y est je l’ai trouvé sur you tube et je partage!!

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  • Bonjour ! Excellente deuxième partie !
    Et en effet, la question est bien : « Sommes-nous vraiment libres, ou sommes-nous attachés à des choses, ou même à telle activité qui nous empêche peut-être d’aller vers les autres ? Avec qui sommes-nous en relation ? » Voire même, à qui appartenons-nous ?
    Beau chant, que je découvre, aussi !

    Fraternellement,
    Pep’s

      Déborah S
    • Merci Pepscafé de suivre la série :) !

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  • Avec plaisir ! J’attends la suite !

    A propos, avec l’idée d’élargir la réflexion, puisque tu cites « Vivre comme un simple radical » Shane Claiborne et « Just people ? »
    à la fin de ta première partie, voici un autre test à proposer : https://pepscafeleblogue.wordpress.com/2015/05/29/testez-vous-nommez-ces-marques-nommez-ces-plantes/
    Les résultats sont souvent révélateurs de qui nous sommes et à qui nous appartenons (et donc de nos motivations, concernant ce que nous estimons être notre posture dans ce monde : ce n’est pas sans rapport avec notre thème, je trouve ) ! ;-)

    Fraternellement et bon courage,
    Pep’s

  • […] publiés par Déborah « Haïti, la pauvreté et… moi » : partie 1, partie 2 et partie […]

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