Battle théo: Reynald défend la position compatibiliste (1/2)

Crédits Photo : salafiaqeedah.blogspot.com
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Après avoir introduit la série lundi, et donné la parole à Guillaume pour défendre la position incompatibiliste (1/2, 2/2), donnons maintenant la parole à Reynald Kozycki, ex-enseignant en informatique, pasteur à Paris d’une Église CAEF et président du réseau FEF, pour la première partie de la défense de la position compatibiliste.

Depuis la fin du XIXe, certains chrétiens se braquent farouchement contre « les théories de l’évolution », affirmant que les programmes scolaires et l’immense majorité des déclarations des scientifiques sur la question n’est qu’une supercherie massive. Ont-ils raison ?

LECTURE LITTERALE OU NON DE GENESE 1-3 ?

Un nombre considérable de livres a été écrit sur la question. Je vais donc effleurer les deux principales lectures possibles des récits bibliques de la création.

Disons d’emblée que le choix entre ces deux approches n’est pas considéré en général comme essentiel. Le courant évangélique auquel j’appartiens (le Réseau FEF) et auquel se reconnaît ce site n’a pas jugé utile d’en faire un point dans sa confession de foi.

Lorsqu’on parle de lecture littérale de la Genèse, cela signifie, par exemple, qu’on additionne les âges des patriarches pour aboutir à l’apparition du monde en moins de 10.000 ans. Ou encore que chaque « espèce », au sens contemporain, serait apparue indépendamment des autres, par un acte de création directe de la part de Dieu. La lecture littéraire n’entre pas dans ces considérations.

Survol historique

La lecture littérale de la Genèse était majoritaire jusqu’au XIXe siècle. Le développement des moyens d’observation d’une part, et d’autre part le progrès des idéologies scientistes et matérialistes du XIXe ont bousculé la lecture biblique. Début XXe, face à des dérives libérales en théologie protestante (comme la « haute critique »), l’aile évangélique, notamment aux États-Unis, a rappelé, dans une série de 12 volumes, ses « Fundamentals », comme l’inerrance de la Bible, la divinité de Jésus, sa naissance virginale… Plusieurs articles se sont penchés sur la question des origines. Quelques auteurs s’affichaient « évolutionnistes modérés » comme G. Wright ou J. Orr1. Suite à ces publications, on a d’ailleurs commencé à traiter les évangéliques de « fondamentalistes ».

Le débat s’est durci au XXe siècle avec une frange évangélique plus radicale qui a rejeté catégoriquement « la théorie de l’évolution ».

Depuis environ deux siècles, dans le protestantisme « non évangélique », et depuis environ 70 ans dans le catholicisme, la question ne se pose plus vraiment, puisqu’il a été adopté majoritairement, au moins parmi les « spécialistes », une lecture « historico-critique » (ou ses dérivées). Dans cette logique, même les récits d’Abraham, du peuple d’Israël dans le désert, voire la naissance virginale de Jésus, les miracles… sont perçus davantage comme des légendes ou des mythes. Ne parlons pas d’Adam !

Dans nos cercles évangéliques, reconnaissant une pleine inspiration divine de la Bible et son inerrance, tous constatent des styles différents dans la Parole de Dieu. Les paraboles de Jésus ou les livres poétiques ne s’interprètent pas comme les Actes, par exemple. Lorsque Jésus dit : « Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » (Mt 5.30), peu de personnes le prennent littéralement (il y aurait beaucoup de manchots !). Le Ps 22 prophétise la mort du Christ par des paroles littérales (« ils ont percé mes mains et mes pieds » v. 17), mais aussi des paroles symboliques (« des taureaux de Basan m’environnent » v. 13). Le diable lui-même joue sur une lecture littérale du Ps 91 pour inciter à Jésus à se jeter du haut du temple (Mt 4.6).

Quels critères retenir pour faire le choix ou non de la littéralité ?

On pourrait dire qu’un peu de bon sens peut nous aider à faire ce choix.

De grandes sections de la Bible sont généralement reconnues comme historiques, tels Josué, Juges, Rois… Derrière le mot « historique », il faut y voir une sélection d’événements racontés pour en donner une portée théologique. Genèse 12-50 est accepté sans difficulté dans cette catégorie. En revanche, l’appréciation est plus délicate pour Ge 1-11 résumant en quelques pages des millénaires d’histoire. Le style, notamment des trois premiers chapitres, serait plutôt « cosmogonique ». C’est un type de récit, très courant à l’époque, racontant l’origine du monde. Plusieurs interprètes évangéliques lisent « littéralement » ces chapitres, et d’autres plus symboliquement, tout en reconnaissant une trame historique évidente, comme l’existence d’Adam et Ève, reprise largement dans le Nouveau Testament.

Ce n’est pas « la Science » qui doit imposer sa lecture. Pour le chrétien, comme pour Paul en Ro 3.4 : « Que Dieu soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur ». De plus, il n’y a pas de « vérité infuse » dans les sciences, mais des modèles explicatifs se succédant régulièrement. Pourtant on ne peut pas balayer trop vite les observations des « scientifiques », parmi lesquels se trouvent aussi des croyants.

Avant Copernic ou Galilée, l’observation à l’œil nu de la nature et une lecture littérale de la Bible conduisaient assez naturellement à affirmer que la terre est au centre de tout. N’est-il pas écrit souvent : « Le soleil se leva » (Ge 19.23) ?C’est en particulier sur ces bases que l’Église catholique de l’époque condamna Galilée.

Si, au niveau purement théologique, les lectures littérale et littéraire peuvent tout à fait se justifier, même pour le géocentrisme d’avant Galilée, il en est tout autre, si on tient compte d’un « certain bon sens scientifique » et si nous entrons en débat avec des non croyants. Il est des domaines, parce que les textes bibliques sont clairs, où nous devons affirmer nos convictions, avec respect, même si elles ne sont pas « à la mode », notamment sur des questions éthiques comme l’homosexualité, l’avortement… Pour ce qui est des origines, nous devrions adopter une attitude beaucoup plus prudente devant les non croyants. Affirmer aujourd’hui que le monde a moins de 10 000 ans, c’est créer un blocage total chez des personnes un peu informées du débat des origines. Les conférences innombrables, les articles et livres de pratiquement toutes les sommités scientifiques en astronomie, géologie, paléoanthropologie, biologie… condamnent de manière quasi absolue le créationnisme (mot signifiant très souvent la lecture littérale de Ge 1-3). Cela devrait nous faire réfléchir. Ne serait-ce pas le minimum de « bon sens scientifique » qui pourrait nous donner quelques indices pour l’interprétation des récits de création ?

Pour ma part, il me paraît beaucoup plus cohérent de voir dans Ge 1-3 un texte totalement inspiré, mais écrit dans un style poétique-cosmogonique et littéraire.

À suivre…

________

NOTES

1. Georges F. Wright, pasteur et géologue, était connu pour sa collaboration avec Asa Gray, professeur d’histoire naturelle à Harward, pour concilier un certain darwinisme avec la foi évangélique, avec la nuance que derrière le « hasard » et la sélection naturelle ; ils discernaient une action divine. James Orr était aussi réputé pour sa position de « création progressive » et ne rejetait que certaines facettes des théories de l’évolution. On peut télécharger les Fundamentals par exemple à cette adresse.

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Reynald Kozycki

Reynald Kozycki est marié et père de deux jeunes adultes. Il est pasteur dans une Église CAEF en région parisienne. Il exerce son ministère depuis maintenant plus de 22 ans, il est aussi enseignant à l’Institut Biblique de Genève et président du réseau FEF.

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12 Commentaires

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  • Cher Reynald, ton entrée en matière est déjà très révélatrice concernant l’estime dont peuvent jouir les « littéralistes » dans les cercles plus éclairés et progressistes des « évolutionnistes théistes » ! Je fais partie de ces « certains chrétiens » dont tu parles, et j’ose avouer que je n’en ai pas honte. Si les apôtres, et le Seigneur lui-même, ont eu cette lecture du début de la Genèse, ne suis-je pas en bonne compagnie ? Je n’ai donc pas l’impression de me « braquer farouchement », mais plutôt de m’attacher paisiblement et joyeusement à la Parole. Quant à ce que véhiculent les programmes scolaires et à ce que déclarent « l’immense majorité des scientifiques sur la question », cela doit-il m’impressionner plus que les déclarations de Celui qui sait mieux que personne de quoi il parle, puisqu’il était là au commencement et qu’il est la Parole par qui toutes choses ont été faites ?

    Cela dit, les « littéralistes » n’ignorent pas non plus qu’il y a différents genres littéraires dans l’Ecriture, et ne commettent pas nécessairement l’erreur de les confondre. Mais le début de la Genèse donne bien l’impression d’appartenir au genre narratif… Et quant à vouloir décider de ce qui est de l’ordre du fait historique (par exemple l’existence d’Adam) et de ce qui ne le serait pas (par exemple les modalités de son apparition), c’est là un exercice bien périlleux, où la raison humaine autonome et éclairée par les « lumières » du monde risque fort de prendre le pas sur la raison éclairée par la foi en la Parole. Avec pour conséquence des impasses théologiques, dont celles précédemment relevées : Quid du statut de la mort (inhérente à la création ou consécutive à la chute ?), et quid de ce qui est au coeur même de l’Evangile, la venue du dernier Adam pour nous sauver des conséquences de la chute du premier ?

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    • Merci de réponse Alain. J’apprécie le ton que tu utilises dans un débat qui peut vite glisser.
      Je côtoie régulièrement des frères et soeurs qui n’ont pas la même lecture que moi sur tel ou tel passage, mais cela ne m’empêche pas de les respecter ni de les aimer sincèrement.
      Sans dévoiler les autres réponses à venir à Guillaume, je t’en donne toutefois un extrait sur l’appellation :
      « Je ne me reconnais pas dans le titre « Evolutionniste théiste », cette lecture « libérale » renvoie le plus souvent à des scientifiques comme Teilhard de Chardin très peu concernés par l’inerrance biblique avec une notion très rabougrie de la souveraineté de Dieu. Ma position serait plutôt celle d’une « création progressive » ».

      J’espère que la suite des publications t’apportera quelques éléments de réponse.

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      • Hello Reynald,

        Oui je comprends ue tu n’aimes pas l’appellation « évolutionniste théiste ».
        Cependant, comme je te rappelle ce que j’avais écrit avant notre débat :

        « concernant le terme créationnisme progressif, que tu m’as demandé de mentionner te concernant, il y a juste quelques éléments à clarifier :
        – les créationnistes progressifs comme Hugh Ross nient la macro évolution
        – ils nient les mutations inter-espèces (inter-genre si tu préfères)
        – ils rejettent la mort avant la chute pour les êtres dotés de nephesh
        – ils ont une approche historico-littérale de la Genèse.

        Même l’article Wikipedia en rend compte. http://en.wikipedia.org/wiki/Progressive_creationism

        Je ne pense pas que « créationnisme progressif » puisse désigner ta position, au regard de ce qu’il y a derrière.

        Bonne nuit !
        Guillaume

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        • Bonsoir Guillaume,
          Je te reformule la réponse que je t’avais donnée.
          J’apprécie particulièrement Hugh Ross et son équipe, notamment Erica Carson, leur physicienne de pointe que je connais bien.
          Je sais qu’ils ont souvent à répondre à des attaques parfois très virulentes de la part de créationnistes « Terre jeune ».
          L’étiquette « créationniste progressif » n’est pas « une appellation contrôlée » parce que Wikipédia US l’a associée à Hugh Ross. Ce titre assez générique me paraît préférable à « l’évolutionnisme théiste » pour les raisons données au commentaire précédent.
          A bientôt

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          • Ok si tu le veux, mais pour moi cela floute le débat. Car cette position est clairement créationniste et la nature de la TE qu’elle propose ne lui permet pas de voir l’homme être le produit d’un mécanisme de la TE.

            En d’autres termes, elle n’appuie pas la position « compatibiliste » (chère à Sam Path :-) ) que tu défends ici.

            Ca change tout au débat, du coup, mais je suis ok avec toi pour que nous ne perdions pas de temps sur des expressions de ce type.

            Guillaume

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            • Je trouve que le créationnisme progressif défend mon approche de la relation entre texte biblique et TE, et non la tienne.

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            • Oui je reconnais que l’appellation peut prêter à confusion. Si pour toi et aussi pour les désignations anglo saxonnes la « création progressive » renvoie à un rejet de l’évolution, je pourrais accepter l’étiquette « Création et évolution ».

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  • Bonjour,
    Il ya quelque chose qui me dérange profondemment dans votre type de raisonnement. En effet, en supposant que Genése 1 à 3 est poétique (bien que je soit convaincue que tel n’est pas le cas (Voir l’excellent livre de Pierre Berthoud, …même dans son dernier commentaire Mathieu Richelle parle de semi-poétique, et encore son évaluation à cause de l’usage des anthropomorphismes est loin d’être convaincante)…bref, supposons que tel est le cas : Le texte parle toujours d’un événement historique qui a eu lieu : la création. (Par exemple, à plusieurs reprise les auteurs de l’AT rélatent l’histoire de l’exode avec un langage poétique). Il est impossible de trouver dans le texte un quelconque appui pour une vision évolutionniste, alors que le texte, quelque soit son style, posséde tout les éléments suffisants pour parler de la création ex nihilo, et de la création de novo des espéces.
    Ensuite, la présence des connecteurs  » אֵלֶּה תּוֹלְדֹת, Éleh toledot » milite en faveur d’une structure unifiée de l’ensemble de la Genèse (P. Berthoud en parle très bien dans son livre), et il est vraiment peu justifiée d’insérer une telle césure entre les chapitres 11 et 12, alors que les personnages présents dans les 11 premiers chapitres sont des personnages reconnus « historique » dans l’ensemble de la bible. C’est une chose de reconnaitre que l’auteur de la Genèse emploie des figures de styles « imagées » (et là les interprétations des différents exegétes ne sonts pas toutes en accord), mais c’est une autre chose de (1) « couper » la Genèse et (2) donner le style « poétique » à Genèse 1-11…alors que beaucoup d’exegétes considérent que les 11 premiers chapitres ne ressemblent que trés peu a de la poésie hébraïque.(Je prends le temps d’en parler plus longuement ici : http://evangelion116.fr/category/creation-vs-evolution/ )
    Ensuite, jouer la carte « émotionelle » en disant que c’est faire preuve de « raison » que de rejetter la création est un argument apologétiquement totalement invalide, car notre Dieu est le Dieu trinitaire créateur qui n’est lui-même régie par aucune loi, c’est lui qui a créé les loi qui maintiennent l’univers…alors comment vouloir rejetter la vision créationniste litterale alors que les instruments de mesure que nous possédons ne pourront mesurer TOUJOURS que l’univers d’AUJOURD’HUI : l’événement de la création est un espace au sein duquel nous n’avons pas accés, et c’est faire preuve d’humilité de le reconnaitre et de rejetter un certain impérialisme scientifique qui voudrait croire que le « moment » de la création lui serait accessible. Ayant moi-même fait des hautes études en Biochimie, j’ai pu remarqué que la compléxité du monde vivant est loin de rejetter la réalité du créateur, et nous nous devons toujours de vérifier les « interprétations » scientifiques, car c’est là que bien malheureusement beaucoup de scientifiques mettent d’abord en avant leurs présupposés et rejettent ainsi d’autres interprétations tout aussi plausibles.La science ne permet que d’étudier notre univers en tant que produit finie, en étant soummis aux lois qui le régit, et donc elle ne poeut en rien invalider la Création. La macro-volution est la plus grande supercherie scientifique, car bien qu’ayant aucun élément qui puissent la prouver, beaucoup l’adoptent pour ne pas paraitre « incohérent » avec la pensée de ce monde. Cependant, il est intérressant que le mouvement de l’intelligent design a le mérite de bousculer cela et d’appuyer que d’autres interprétations sont possibles lorsque l’on ne se laisse pas enfermer dans des présupposés matérialistes et naturalistes.
    J’espére que dans votre prochain article, vous prendrez le temps de donner votre interprétation de Rom 5:12-21 et Rom 8:20-22, et 1 Cor 15 qui sont des passages clairs qui interdisent clairement la possibilité de la présence de la « corruption » et de la « mort » avant la chute.

    Que le Seigneur vous bénisse, ainsi que toute votre famille,
    …d’ailleurs particulièrement pendant cette période de noël où le mystére de l’incarnation nous laissent des questions aussi difficiles que pour la création…car avec une ovule de Marie (si on prends cette hypothése), comment cette dernière a été fécondé…et cela sans évolution…en quelque seconde car Marie à une grossesse normale….pour donner un homme….bien que les problématiques soient différentes, nous sommes confrontés à la même chose: Dieu qui crée !

    Et encore une fois, merci à la rebellution qui permet d’avoir de tels échanges fraternels.

    Sola scriptura !

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    • Merci cher frère pour votre réponse.
      Je n’ai pas seulement parlé de « style poétique » pour Gen 1-3, mais d’un style poétique-cosmogonique. Je rejoins d’ailleurs en grande partie les approches de Pierre Berthoud et Mattieu Richelle.
      Je pense que l’article 2/2 ainsi que la dernière réponse qui sera visible samedi, répondent en partie à la question du lien entre Gen 1-11 et 12-50.
      Je pense, d’autres parts, que vous avez mal lu mon article quand vous résumez que je rejette la « création ». Je mets simplement en doute une lecture littérale de certains textes.
      Pour ce qui est de votre rejet radical d’une macro évolution, je n’ai pas traité de cette question. Je vous laisse relire les 2 articles d’introduction de Matthieu qui prépare son agrég. en SVT, notamment les réponses qu’il donne sur ce point dans les commentaires.
      Merci en tout cas de vos bénédictions en cette période de Noël, que je vous retourne d’ailleurs.
      D’accord avec vous sur Sola Scriptura (que je nuance très légèrement pour des questions secondaires dans l’article 2/2).

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  • Bonjour Reynald,
    Juste pour apprécier la qualité du débat et des échanges fraternels. Ma modeste intervention relève plutôt d’un témoignage personnel au travers de mes rencontres avec des amis scientifiques et chrétiens. La science et la foi face à la création; le fait historique et le style poétique-cosmogonique; le spirituel et le temporel sont à ma petite échelle autant de thèmes qui traversent votre débat… Le champ scientifique n’étant pas uniquement réservé aux seuls disant être « scientifiques sans Dieu et sans foi ». Dieu merci les chrétiens l’ont déjà compris. Il y a aussi des scientifiques qui sont chrétiens et qui témoignent humblement de leur foi au Dieu créateur de l’univers. Ils savent qu’il y a différents genres littéraires dans la Bible. Ils reconnaissent l’importance des études de théologie pour élargir et approfondir leur connaissance, Comme toute discipline scientifique, je reconnais que le champ théologique a également ses limites qu’il ne faut pas ignorer.
    La complexité du monde m’inspire beaucoup d’humilté pour risquer l’interprètation des origines de la création ex-nihilo. Les connaissances scientifiques me permettent de vérifier les interprètations scientifiques de nos amis, frères et concitoyens qui n’ont pas le monopole du savoir scientifiques. C’est parce que nous sommes suffisamment éclairés que nous pouvons en discuter librement avec nos frères qui ne partagent pas forcement nos convictions en matière de foi.
    Le défi est grand pour un chrétien convaincu de se confronter aux arguments et théories scientifiques. Le fait scientifique se construit à partir des preuves scientifiques et non à partir des certitudes ou des convictions comme en matière de foi. Dans ma conviction en tant qu’homme de foi, la création nous précède et comme il n’existe aucun « pistomètre » (appareil de mesure de la(« pistis ») foi), autant je dois être assez humble de savoir qu’il n’existe aucun appareil humain capable d’expliquer ou de justifier les origines de l’univers en dehors de la vérité Biblique. Autant dire que la science n’a pas à imposer au monde sa lecture comme étant la seule vérité à retenir. Chrétien et fier de l’être dans un monde ambiant où témoigner de sa foi au Dieu créateur n’est pas à la mode, je dois affirmer mes convictions avec sérénité, force et courage. Je sais que la Parole de Dieu est la vérité et il nous sanctifie par sa vérité.
    Merci à vous de permettre des débats contradictoires et échanges fraternels dans le respect de nos différences et de nos convictions.
    Bonnes fêtes de fin d’année et que Dieu nous bénisse et nous garde tous dans son amour.

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    • Cher simon pierre comment vas tu après presque 30 ans? Tu te souviens sûrement à la faculté de théologie de montpellier, contacté moi :josefina.navazo@sfr.fr, amicalement

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  • Chers amis,

    Un petit commentaire, plus d’un an après ce débat. :-)

    J’ai en effet récemment consulté les Fundamentals, notamment les contributions de Wright et Orr citées par Reynald dans cet article, et je tiens à affirmer sans aucune ambiguité qu’elles n’appuient en rien l’évolution.
    James Orr est plutôt dubitatif sur la question. Tout juste ouvre t-il la porte à la réflexion sur l’existence d’une terre plus vieille. De la même manière, Wright n’endosse pas la théorie de l’évolution un seul instant, en tout cas pas dans les Fundamentals.

    Les Fundamentals réagissaient aussi contre certaines thèses liées à la théorie de l’évolution, et c’est pourquoi j’étais assez surpris de les retrouver ici. La proximité de Wright avec Asa Gray ne prouve pas de facto l’évolutionnisme du premier. Je ne dis pas qu’il ne l’était pas, mais je suis encore à la recherche d’une source directe et incontestable.

    Comme je l’ai dit en ouverture de ma première contribution, ma position (« pas de mort avant Adam ») est compatible avec une position terre jeune ou avec une terre plus vieille. Elle est par contre complètement incompatible avec le Darwinisme ou quelque forme de théorie de l’évolution.

    Il me semble donc que les sources citées par Reynald appuient plutôt ma position que la sienne.
    Ceci étant, cela ne change rien au fond du débat.

    Guillaume.

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