Accro à l’adulescence – Partie 1

Post de Brett et Alex H., 22 ans, éditeurs du blog therebelution.com et auteurs du livre Génération Challenge.
Traduction de Emy B., 17 ans, rebellutionnaire.

C’est l’histoire de Matt…

Laissez-moi vous présenter Matt Swann. Matt est un jeune Américain de 27 ans à qui il a fallu six ans et demi pour obtenir un diplôme universitaire en sciences cognitives. Il commence tout juste à trouver ce qu’il veut faire de sa vie.

On a demandé à Matt s’il avait hâte de se marier, de fonder une famille et d’avoir son propre foyer. Vous voulez savoir ce qu’il a répondu ? « Je ne voudrais même pas avoir une pelouse. Je ne voudrais pas être père. Enfin, pourquoi est-ce que je le voudrais ? Il faut s’amuser tant qu’on est encore jeunes. »

Matt vit dans ce que les sociologues ont identifié comme une nouvelle phase du développement de la vie : l’adolescence prolongée. Surnommée « adulescence », elle couvre la période de 18 à 29 ans, et au-delà. Les sociologues affirment que retarder l’entrée dans l’âge adulte est devenu une tendance persistante parmi la jeunesse et cela s’étend désormais aux jeunes adultes. Nous-mêmes, en tant que jeunes adultes, et en tant que chrétiens, nous n’avons pas d’autre choix que de nous attaquer à ce phénomène social.

Qu’est-ce qu’un adulescent ?

Les adulescents (nous les appellerons « enfadultes ») vivent souvent avec leurs parents, même après l’université ; ils jonglent avec différents boulots et passent d’une relation à une autre. Ils manquent généralement de direction, d’engagement, d’indépendance financière, et de responsabilité personnelle. Malgré cela, ils réussissent à dépenser plus de temps et d’argent que l’Européen moyen dans des vêtements, des films, de la musique, des ordinateurs, des jeux vidéos et des sorties au restaurant.

Pour les enfadultes, le mariage et la famille sont dans le domaine du « un jour, peut-être, mais dans plusieurs années ». L’enfadulte typique n’est investi dans aucune église locale. Il fait toutes sortes de choses, mais elles n’aboutissent à rien. Il vit seulement au jour le jour dans son propre Pays imaginaire. C’est un Peter Pan qui se rase.

Adulescent = légitime ?

Étonnamment (ou peut-être pas), certains sociologues voient cela comme un développement positif. « C’est la seule fois de leur vie où ils ne sont responsables ou sous la responsabilité de quelqu’un », explique Jeffrey Arnett, psychologue du développement. « [Les enfadultes] ont cette merveilleuse liberté de se concentrer sur leur propre vie et de travailler sur eux-mêmes pour devenir le genre de personne qu’ils veulent être. »

Son conseil aux enfadultes ? « Profitez-en… Une fois que c’est parti, on ne peut plus faire machine arrière. Tôt ou tard, vous aurez une famille, un emprunt immobilier et un plan de retraite. »

J. Arnett et ceux qui partagent son avis utilisent le terme « adulte émergent » pour décrire la position des enfadultes. Leur argument est plus ou moins le suivant : « Après des décennies de prospérité américaine, la société en est finalement arrivée au point où poursuivre les plaisirs de l’irresponsabilité jusqu’à la fin de la vingtaine, et au-delà, est réalisable ! L’adulescence est une bonne chose ! » Dans leur esprit, combattre ce développement, c’est combattre le progrès.

Adulescence = tentative désespérée de faire l’autruche !

D’autres savants ont une vision complètement opposée. Selon eux, le monde se complique de plus en plus. Il est donc inquiétant de voir des jeunes qui essayent de grandir, mais ne le peuvent pas. D’après ces chercheurs, l’adulescence est une tentative désespérée d’auto-préservation.

Que dit la Bible ?

Alors qui a raison ? Bonne question. Ces deux positions ont leur origines dans différents principes darwiniens (par exemple, « nous évoluons, les habitats changent, certains survivent, d’autres pas »). Mais pour examiner correctement ce problème, nous avons besoin de revenir à l’unique source de la vérité suprême : la Parole de Dieu.

Pas besoin d’aller très loin dans la Bible pour voir que Dieu nous dit deux choses qui sont au cœur même de la polémique de l’enfadulte : vivre avec ses parents, puis se marier. Dès Genèse 2, nous pouvons lire : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils ne feront qu’un » (Segond 21).

Ce modèle biblique incite les jeunes gens à quitter le foyer de leurs parents dans le but de fonder le leur.

Cela implique que vivre avec tes parents avant de te marier peut être une très bonne chose, mais à condition que tu le fasses pour les bonnes raisons. Si tu n’as pas encore trouvé l’oiseau rare, et que c’est plus utile pour toi et ta famille que tu restes à la maison, ce n’est pas seulement bien, c’est biblique ! Malheureusement, la plupart des enfadultes restent et s’éternisent, non à cause de leurs convictions bibliques, mais à cause de leur paresse et de leur complaisance. Et pire encore, beaucoup d’entre nous ont tendance à penser et agir plus comme des enfadultes que comme de jeunes adultes qui suivent Jésus.

Les caractéristiques de l’enfadulte

Pour les enfadultes, la maison des parents est simplement synonyme d’accès plus facile au chéquier et à la carte de crédit de papa et maman. Avec les parents qui payent la nourriture, l’électricité et l’assurance, les revenus limités des enfadultes peuvent passer dans l’achat de choses « importantes », comme des vêtements, des sorties au restaurant, des cafés latte, des écrans plats et des jeux vidéo. Comme l’a dit un chroniqueur : « Je parie que maman fait beaucoup de lessives et des super lasagnes. »

Sarcasme mis à part, la mentalité de l’enfadulte qui se sert de papa et maman pour subventionner une vie extravagante est clairement anti-biblique. Cela viole directement le cinquième commandement : « Honore ton père et ta mère ». Parfois, nous avons besoin de nous souvenir que ce commandement s’applique même après notre majorité.

Les enfadultes n’utilisent pas leur temps à la maison pour se préparer au mariage ou servir les autres ; ils l’utilisent pour essayer de gagner du temps et se servir eux-mêmes. Malheureusement, tout comme Matt Swann, dont nous avons parlé tout à l’heure, le mariage est exactement ce que les enfadultes essayent d’éviter.

Et son cas n’est pas atypique. Prenons par exemple Jennie Jiang, 26 ans, qui admet : « Je veux me marier, mais pas dans l’immédiat. Je m’amuse. Il y a encore beaucoup de choses que je veux faire seule. »

Ou prenons Marcus, un autre jeune d’une vingtaine d’années qui précise que le mariage pourrait l’intéresser, mais pas de tout de suite. « J’ai encore un long chemin à parcourir », dit-il. Pour le moment, Marcus explique : « Je suis trop occupé par moi-même ».

Quelles sont ces choses « importantes » qui gardent les enfadultes centrés sur leur propre personne et pour lesquelles ils retardent le mariage ? Eh bien, c’est embarrassant à dire, mais ce sont les jouets, les jeux, l’amusement et tous ces « trucs ». D’après Dan Morrison, président du magazine Twentysomething (i.e « Jeunes adultes »), les enfadultes sont devenus le public cible d’une multitude de produits et de services. Cela va des gadgets électroniques, Playstation 3, écrans plats et iPhone, aux vêtements sur mesure ou de marque, voitures et vacances.

« Comme la plus grande partie de leurs besoins est prise en charge par papa et maman, ils peuvent utiliser leurs revenus comme ils l’entendent », explique Morrison. « Ils vivent à la maison, mais si vous regardez bien, vous verrez des télés à écran plat dans leur chambre et des voitures flambant neuves dans l’allée. »

(à suivre…)

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Alex et Brett Harris

Alex et Brett Harris, sont les fondateurs de la Rébellution et les auteurs du livre Génération Challenge.

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