Le Leadership – 7 – Ce que Fait un Leader-Serviteur

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Post de Nathan L. 25 ans, équipier à Jeunesse Pour Christ et auteur du livre « Devenir un Homme Selon Jésus »
Précédents articles dans la série : 1 – Introduction 2 – Une Discipline en Crise 3 – L’Exemple par Excellence 4 – Définition Séculière 5 – Catégories Bibliques 6 – Ce qu’un Leader-Serviteur ne Fait Pas

Après avoir vu dans le dernier article qu’un leader serviteur ne doit pas, contrairement à ce qui est parfois pratiqué, s’effacer devant les hommes, ni être overbooké, ni être omnitâche, voyons maintenant ce que doit faire un leader pour correspondre au modèle du serviteur que la Bible nous montre. Au delà de questions de caractère, où il se considère moins important et où il dirige pour le bénéfice du corps et non pour son propre gain, comment vit-on en pratique le fait d’être un leader serviteur ? On peut le résumer en une phrase clé :

Lâchez prise !

Il faut commencer par se rendre compte qu’aucun ministère n’est le notre. On pense souvent que pour être un bon chrétien, il faut que je trouve « mon » lieu de service. Je ne pense pas que cette notion soit biblique et elle mène à considérer un lieu de service comme étant le sien. Or, si je suis serviteur, je ne suis pas qu’au service des autres. Je suis au service de l’Église.

Ainsi, si je suis au service des autres, je vais faire mon service ou exercer ma tâche de leadership au mieux de mes possibilités. Et ceci ma vie durant et jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais si je suis au service de l’Église, pour que l’Église bénéficie du meilleur technicien du son possible, je ne vais pas considérer la sono comme « mon » ministère. Au contraire, je vais essayer de me faire remplacer par quelqu’un de meilleur que moi. Et pour ce faire, dès que l’on me confie la tâche de responsable de la sono, je vais former des personnes qui ne savent pas le faire, et je vais les enseigner et prier pour eux de telle sorte qu’ils deviennent meilleurs que moi et qu’ils me mettent au « chômage ». Une fois au « chômage », je pourrais, moi, aller apprendre un autre service, devenir aussi bon dedans que possible, et mettre ces dons au service de l’Église. Si personne ne devient jamais assez bon pour vous remplacer, vous les aurez au moins formé pour être efficaces, même s’ils ne sont pas aussi efficaces que vous.

Il faut que l’on regagne cette culture du mentorat dans nos Églises – la faculté à communiquer des compétences et des connaissances aux autres. Plutôt que chacun qui s’attache à son lieu de service spécifique, du pasteur à l’équipe d’accueil, de la prédication au nettoyage des toilettes, nous aurons des Églises remplis d’hommes et de femmes murs, aptes au service.

Cela demande avant tout que vous soyez des leaders serviteurs : que vous appreniez à aimer tellement l’Église que vous-vous retrouvez à leur souhaiter que quelqu’un de meilleur que vous vous remplace, et d’œuvrer dans ce sens. Lâchez prise de votre ministère, et vous verrez qu’il portera plus de fruit.

Depuis deux ans, je suis le responsable du comité PULSE dans les Yvelines. La majorité de mon travail envers ce comité aura été de les former pour qu’ils deviennent meilleurs que moi. Au jour d’aujourd’hui, j’estime que c’est chose faite. La seule chose qui manque pour que le comité et les jeunes qu’il contient prennent vraiment leurs ailes est que je me retire. En ce moment je leur sers de plafond. Je sais qu’alors que je me retire volontairement du comité l’année prochaine, ils feront les choses mieux que lorsque j’étais là. Il faut juste que je lâche prise et que je leur laisse prendre leurs ailes. Je suis prêt à cela parce qu’en tant que serviteur, je suis plus attaché au développement de ces jeunes et du développement de PULSE 78 qu’à mon rôle à PULSE. Je passe à autre chose et je sais que ce sera bénéfique pour moi et pour tout le monde.

Êtes-vous prêts à être au service des autres en lâchant prise de votre ministère ?

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Nathan L

http://nathanlambert.net/

26 ans, Rébellutionaire depuis une bonne dizaine d'années, marié à Beki, papa d'Emilie et de Caleb, responsable à l'Eglise CVV Paris et auteur du livre Devenir un Homme Selon Jésus.

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6 Commentaires

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  • « je vais les enseigner et prier pour eux de telle sorte qu’ils deviennent meilleurs que moi et qu’ils me mettent au « chômage » » Waouh, Excellent !

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    • J’ai souligné le même point!

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  • Merci Nathan pour cet article. Définitivement, par cet article, tu changes ma perspective des choses avec l’image entre le ministère et le lieu de service. Cependant, la Bible nous dit que Jésus avait un ministère (Luc 3:23). De même dans le livre d’Actes ( et le reste de nouveau testament),les apôtres avaient un ministère. Tu pourras me corriger mais je pense humblement que le ministère est liée a la tache particulière qui a été confiée a un individu.
    Je pense qu’en parlant de « Mon » ministère, certaines personnes font référence a la tache particulière a laquelle ils sont appelés. Si je comprends bien ton article, l’idée que tu as voulu transmettre était la suivante: Etre dans un ministère ne nous empêche pas de servir l’Eglise dans d’autres domaines. De plus, si je me réfère a ton article 3, sur les caractéristiques d’un leader, En tant que leaders, nous devons former des disciples dans notre ministère. Car en réalité, quelque soit le ministère que nous pouvons exercer, il ne nous appartient pas. Ai-je bien compris ton point de vue? Si non, merci de m’éclairer. Remain blessed.

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  • Salut Victoria.

    Merci de ta question.

    Je pense que ce que j’essaie de dire dans cet article est qu’en fait, l’idée d’avoir un « ministère » n’est pas quelque chose d’aussi généralisé qu’on aimerait souvent le faire penser. Je vois bien que certaines personnes avaient un ministère – celui d’Apôtre pour Paul, qui se présente systématiquement comme tel, Jésus avait un ordre de mission multiforme, mais clairement défini dans sa tête… – et que ces ministères découlent toujours d’un appel spécifique.

    Or je pense que souvent, et notamment dans les conférences de jeunesse, le message qui est véhiculé est que toute personne a un appel spécifique et précis, et qu’il doit le trouver et s’y atteler, sinon il va rater sa vie de chrétien. On se base, pour dire ces choses, sur des histoires dans la Bible où des personnes ont eu des appels spécifiques (Samuel, David, Moïse, Esaïe, Jérémie, Pierre, Paul etc.) pour dire que tout le monde devrait en avoir. Or moi j’aurais tendance à avoir le raisonnement inverse : si ces expériences étaient la norme, l’expérience de tout croyant, pourquoi ces histoires seraient-elles racontées ? Elles ne vaudraient pas la peine d’être racontées, comme on ne nous raconte pas les fois où Samuel a mangé ses Corn-Flakes ou quand Paul faisait ses lacets ! ;-)

    Je pense que tout le monde a un appel (note le petit « a » à « appel »), qui est de croire en Jésus pour être sauvé et de démontrer son salut en aimant Dieu de tout son coeur, son âme, sa pensée et sa force, ainsi que son prochain comme soi-même. Il n’y a que certaines personnes qui ont un Appel (note le grand « A » à « Appel »), une vocation spécifique que l’on ressent comme venant de Dieu, avec un objectif spécifique, venant appuyer un désir du coeur et qui est confirmé par les croyants mûrs autour de nous, pour avoir un ministère spécifique.

    Je pense que de chercher Son Ministère ou de rechercher Son Appel est la meilleure façon d’être immobilisé en tant que chrétien, parce que bien souvent, il n’y a pas d’Appel à trouver, et on ferait mieux de se concentrer sur l’appel de tout chrétien d’aimer Dieu et son prochain… Si il a un Ministère spécifique pour toi, il saura bien te le communiquer. Je pense que c’est dangereux de prendre l’expérience de Jésus ou des apôtres et de la plaquer tel quel sur nos vies. Nous devons être leurs imitateurs, oui. Mais pas une copie conforme de leurs vies, avec comme distinction principales que nous ne sommes pas, pour la plupart, appelés à avoir un ministère apostolique, et certainement pas appelés à mourir pour les péchés de l’humanité ;-) (bien que nous devions prendre notre croix et que la suivance de Jésus impliquera pour certains que leur vie leur sera ôtée à cause de leur confession de la royauté de Christ sur leurs vies).

    En revanche, même si on a un Ministère auquel on s’attache toute sa vie, on doit aussi former des disciples. Je trouve génial que Paul ne voyageait jamais seul, et que cet énorme figure de l’Eglise des premiers temps avait l’humilité de signer certaines de ces lettres « Paul & Timothée » (2 Co, Philippiens, Colossiens) ou « Paul, Silas & Timothée » (1 & 2 Th).

    Par rapport à la question de l’appel, je te référerais à la série d’articles de Clem à ce sujet, en réaction au livre de Kevin deYoung « Et si Dieu voulait autre chose pour moi… J’arrêterais de faire du surplace » : http://www.larebellution.com/2012/05/19/comment-connaitre-la-volonte-de-dieu-pour-ta-vie-3b-pourquoi-la-cherchons-nous/

    Voilà. Désolé pour la longueur de la réponse. Je crois que c’est un sujet sur lequel il faut qu’on rétablisse un équilibre pour que les jeunes dans l’Eglise se sentent libérés pour avancer dans leur vie chrétienne. Tout le monde a des dons. Tout le monde n’a pas un ministère. Tout le monde a un appel. Tout le monde n’a pas un Appel.

    C’est mon avis en tous cas ;-)

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  • Merci Nathan pour ta réponse qui m’éclaire sur le sujet. La longueur en valait la peine. Blessings

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