L’Evangile en prison !

Post de Timothée Paton, missionnaire au Cambodge.

Après plus de trois heures de route, à deux pas de la frontière vietnamienne, je conduis ma voiture à l’intérieur de CC3, la prison de Kompong Cham. Je n’ai peut-être jamais mis les pieds dans un endroit aussi terrifiant de ma vie.

Une missionnaire coréenne m’a invité à annoncer l’Évangile lors de ce programme d’évangélisation qui ne se tient qu’une fois par an. Une équipe médicale internationale a aussi été invitée.

En arrivant, la Bible à la main, dans l’enceinte de la prison, on nous invite à nous asseoir sur des chaises bien rangées, sous de grands arbres. Au même moment des centaines de prisonniers, viennent s’installer, eux, sous un soleil de plomb, devant un grand grillage aux fils barbelés. On aurait pu croire à une scène d’un camp de concentration de la deuxième guerre mondiale : Des hommes maigres, pauvres, brisés. Mais l’atmosphère était à la fête. Ils attendaient ce jour depuis si longtemps.

Après quelques chants et un long discours du directeur du Centre de Détention (pas facile de l’entendre tant le micro avait du mal à fonctionner et le bruit que les milliers d’insectes faisaient dans les arbres au dessus de nos têtes était assourdissant), je fus invité à prêcher. Les insectes se sont tus (on n’en entendait plus un seul !) et le micro marchait parfaitement. L’onction de Dieu était palpable. J’ai rarement ressenti une telle liberté en prêchant l’Evangile. Ce grillage nous sépare mais nous nous sentons si proches des prisonniers.

De nombreux détenus ne furent pas autorisés à descendre sur le terrain. Beaucoup se trouvaient dans leur cellule à écouter le message. Je ne pouvais voir que leurs mains hors des ouvertures des cellules. Certains tenaient des pancartes avec des messages chrétiens écrits à la main. On m’apprend qu’il y a jusqu’à 100 détenus par cellule ! Il n’y a pas suffisamment de place pour que la nuit tous puissent dormir en même temps. L’enfer sur terre.

A la fin du message, j’invite tous ceux qui le souhaitent à se tourner vers Dieu. Des centaines répondent à l’invitation.

Puis des cartons et des cartons de nourriture furent distribués aux quelques 1449 prisonniers de CC3. A la fin, avant de partir je fus témoin d’une scène bouleversante : les prisonniers tassés au bord du grillage se mirent à chanter. Des voix magnifiques.

Puis ceux dans les cellules se mirent à entonner à leur tour des chants de louange (J’apprends que beaucoup se sont convertis en prison). Je ne pouvais toujours pas voir leurs visages mais je voyais leurs mains nous saluer tout en chantant. Je voulais pleurer.

Ce ne fut que le soir tard, de retour chez moi à Phnom Penh que je n’ai pu retenir mes larmes. Alors que vous lisez ces lignes, à CC3, les prisonniers sont peut-être justement en train de chanter…

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Timothée Paton

Timothée est missionnaire au Cambodge auprès des enfants des décharges et des bidonvilles.

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3 Commentaires

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  • Merci pour ce beau témoignage qui m’a énormément toucher !!!

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  • Wow merci ! Quel encouragement ! Que Dieu te bénisse encore et encore !

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  • Merci pour ton témoignage! C’est touchant et percutant! Que Dieu te bénisse dans ton ministère!!

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