Trouver Jésus dans un orphelinat russe !

Post de Russell Moore, auteur, conférencier et blogueur sur le sujet de l’adoption. Traduction de Fidji L.

En tant que jeunes chrétiens, nous sommes parfois tentés de regarder en arrière et de nous dire qu’après tout, nous n’étions pas si mal sans Dieu. A d’autres moments, il peut aussi nous arriver de comparer notre vie avec celles d’autres jeunes qui ne suivent pas Jésus et de nous dire qu’en fin de compte, la vie avec Jésus est un peu comme une prison tandis que eux, ils sont vraiment libres. Si nous avons de tels raisonnements, c’est tout simplement parce que nous avons oublié ce que nous étions autrefois, et ce que nous sommes aujourd’hui.

La première fois que Marie et moi-même avons mis les pieds dans l’orphelinat où nous allions être présentés aux garçons que la cour de justice russe nous avait assignés pour l’adoption, la puanteur et le délabrement de l’endroit nous ont donné des haut-le-cœur. Les garçons étaient dans des berceaux, dans le noir, allongés dans leur propre souillure.

Les quitter à la fin de chaque journée était douloureux, mais les quitter le dernier jour, sachant que nous allions devoir rentrer à la maison et attendre que les papiers administratifs soient traités, a été la chose la plus difficile que nous ayons jamais eue à faire. En quittant la pièce, Marie et moi-même pouvions entendre Maxim nous appeler et s’effondrer dans son berceau en sanglots. Marie versa ses propres larmes. J’ai fait demi-tour et je suis retourné dans la salle, juste une minute.

Je plaçai mes mains sur leurs deux têtes et dis, sachant qu’ils ne comprenaient pas un mot de français : «Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.»

Qu’ils soient semblables à n’importe quels autres orphelins de l’établissement nous importait peu, ils faisaient partie de notre famille à présent. Nous les connaissions. Nous les aimions. Nous les réclamions.

Quand ma femme Marie et moi-même avons finalement reçu un coup de fil, nous annonçant que la procédure légale était terminée, nous sommes retournés en Russie pour récupérer nos fils. Mais nous avons découvert que leur transition de l’orphelinat à notre famille était plus difficile que prévue.  Nous avons vêtu les enfants de tenues que nos parents avaient achetés pour eux. Nous avons remercié d’un signe de tête le personnel de l’orphelinat, et nous nous sommes dirigés vers la lumière du jour, à la plus grande terreur des deux garçons.

Ils n’avaient jamais vu le soleil, ils n’avaient jamais senti le souffle du vent. Ils n’avaient jamais entendu le bruit d’une portière claquer ou eu la sensation de se déplacer à 120 km/h le long de l’autoroute ; je remarquai qu’ils tremblaient et étendaient leurs bras en direction de l’orphelinat au loin.

Je murmurais à Sergei, rebaptisé Timothée : « Cet endroit est un trou ! Si seulement tu savais ce qui t’attend : une maison avec un Papa et une Maman qui t’aiment, des grands-parents et des arrière-grands-parents, des cousins, des camarades de jeu et les Happy Meals du McDo. »

Mais tout ce qu’ils connaissent était l’orphelinat. C’était sordide, mais ils n’avaient pas d’autres points de référence. C’était chez eux.

Nous avons su que les garçons s’étaient habitués à notre foyer et qu’ils nous faisaient confiance quand ils ont arrêtés de cacher de la nourriture dans leurs chaises-hautes. Ils savaient qu’il y aurait un autre repas le soir, et qu’ils n’auraient pas à se battre pour les restes. C’était la nouvelle norme.

Ils sont maintenant profondément français, peut-être même trop, capables de reconnaître le bip du micro-onde à 40 mètres. Et pourtant, je me rappelle encore ces petites mains qui s’étendent en direction de l’orphelinat. Et je me reconnais dans leur geste…

Autrefois orphelins, mais maintenant enfants. Et ça fait toute la différence…

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Russell Moore

Russell est un auteur, conférencier et blogueur, notamment sur le sujet de l’adoption.

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2 Commentaires

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  • Quelqu’un l’a lu dans une prédic… ah oui, c’était toi Sam ; )
    Merci bro !

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  • J’aime, j’aime, j’aime!!!! témoignage émouvant, vrai… les mots manquent! Amen!

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