« Dieu, si Tu existes vraiment… »

Post de Victor D., 22 ans, étudiant en finance.

18 ans. Garde-à-vue, Commissariat Central de Lille. 3h du matin. Odeurs nauséabondes, et je suis seul.

Un néon verdâtre pour unique lumière, son grésillement pour unique son. Personne à qui confier mal-être et solitude, même le gardien m’ignore. Comment ai-je pu tomber si bas ? La honte. Combien de temps encore ? Aucun repère temporel. Rester calme et attendre ? Impossible, je deviens fou. Incapable de dormir, comment trouver le repos ?

Retour en 88. Aîné d’une famille où Jésus était le centre, j’ai toujours vu mes parents vivre leur foi. Pas seulement des mots : des actes. Ma foi à moi ? La certitude d’un Dieu, mais sans pour autant m’engager. Pas mal de questionnements, initiés par les grands du quartier voisin qui prêchent un Islam tellement attirant quand on est soi-même à la recherche de quelque chose de fort… Heureusement, ma mère a toujours eu les réponses, ce qui m’a sûrement gardé de franchir le pas et d’embrasser cette religion, comme pas mal de monde autour de moi à l’époque.

Les années passent, donc. Ces années où les amis parfois deviennent votre propre famille. Ces années où tout est à bâtir, et où l’on va se chercher des idoles éphémères. Ces années où le besoin d’amour et d’appartenance est si fort qu’il peut nous mener à des choix à l’envers de nous-mêmes. En ce qui me concerne, cela m’a conduit tout droit à l’arrière d’une voiture banalisée de la BAC, un soir de septembre dans les quartiers durs du nord-est de Lille.

Me voici donc seul, au plus bas de ma vie, dans cette cellule de 6m². Le sentiment d’avoir été abandonné me plombe. La sensation d’enfermement devient étouffante. Je compte sur le sommeil pour me sortir de là, et je comprends qu’il ne viendra pas. Je regarde le mur juste en face de moi, il est à 2m. Je décide de m’y fracasser la tête la première. Soit je m’évanouis, soit je meurs, maintenant cela m’est égal : je ne supporterai pas une minute de plus dans cet enfer intérieur.

Juste avant de me jeter contre le béton, je me rappelle ce Dieu dont on m’a tant parlé. Alors je ravale ma fierté, et je prie pour la première fois : « Si Tu existes vraiment, apporte moi la paix maintenant, car je vais m’exploser la tête sur ce mur dans quelques secondes ».

Et puis là, appelez-la comme vous voulez (paix, ataraxie, sérénité), une douceur profonde, quelque chose d’étonnant que je n’ai jamais connu « tombe » sur moi comme un voile, et, apaisé, je m’endors enfin sur ce banc glacé.

On me réveille quelques heures plus tard pour l’interrogatoire, et je me dis : « ce qui s’est passé cette nuit est quand même spécial. Quelque chose en moi a changé. Je ne sais pas qui Tu es, mais je vais Te chercher, car je veux Te donner ma vie. »

Et puis j’ai trouvé mon église, où je me suis fait baptiser deux ans plus tard le jour de mes 20 ans. J’avais besoin d’une claque dans la figure, d’une expérience forte. Dieu le savait, et dans Son amour Il s’est révélé de la manière la plus adaptée au jeune homme rebelle et emporté que j’étais.

Dieu nous rencontre souvent là où l’on s’y attend le moins. Pour certains au cœur des difficultés de la vie, pour d’autres au travers de rencontres inattendues. Les occasions de partager notre expérience peuvent clairement être un encouragement pour ceux qui nous entourent. Je le vois, je le vis.

Alors, témoignons davantage autour de nous, avec les mots qui sont les nôtres. Car c’est lorsque nous sommes au plus près de notre vérité, sans jargon, sans emphase, tels que nous sommes, que nous pourrons rejoindre l’autre dans sa propre vérité.

N’ayons pas peur de nous montrer dans nos limites pour donner à voir ce Dieu d’amour que rien n’arrête.

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Victor D.

Victor, 22 ans, est étudiant en finance.

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3 Commentaires

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  • Merci Victor ! Cet article-ci m’a beaucoup encouragé. J’ai récemment fait la connaissance de quelqu’un qui s’intéresse à Jésus, et je me demandais… où dois-je commencer ? Et voilà Dieu vous a utilisé pour répondre à ma question : Sa Parole bien sûr, mais aussi ce qu’Il a fait dans ma propre vie. Merci ! Que Dieu vous bénisse !

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  • Merci Victor de partager ce que Dieu à fait dans ta vie.
    Dieu est super puissant et a toujours tout en contrôle.
    Represent JESUS ya’ !
    SAM

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  • beau témoignage, je crois qu’on est tous passé par des moments comme celui là, Dieu intervient là ou on ne s’y attends pas! il nous sort de situations dans lesquelles nos choix stupides peuvent nous conduire, Gloire à Lui pour sa fidélité et son secours, et surtout son plus grand miracle, celui de nous aimer chaque jour

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