Alex et Brett : Construis ta « maison de caractère »

« Je n’avais jamais entendu Mère parler avec cette voix-là, et je ne l’avais jamais entendue appeler Père “Charles”. J’avais l’impression que mon cœur allait éclater tandis qu’elle lui racontait ce que j’avais fait. Père savait donner de grosses raclées, mais il ne m’a jamais autant blessé que lorsque Mère a arrêté de parler : il s’éclaircit la gorge, puis ne dit pas un mot pendant au moins deux longues minutes.
Quand il parla, sa voix était épaisse et sèche, et je sus qu’il avait beaucoup toussé sur le chemin de la maison. « Fils, il est évident que ce que tu as fait aujourd’hui mérite une punition. Tu aurais pu tuer le cheval ou te tuer toi-même, mais bien pire que cela, tu as compromis ton propre caractère. Le caractère d’un homme est comme une maison. S’il enlève les planches des murs et en fait un feu pour se tenir confortablement au chaud, sa maison va vite tomber en ruines. Un homme avec un caractère en ruines est une ignominie sur la face de la terre. »

– Little britches, de Ralph Moody –

Quand je lis ce passage, une chose me saute aux yeux : nous construisons aujourd’hui les « maisons de caractère » dans lesquelles nous vivrons demain. Ce que chacun de nous deviendra plus tard dépend essentiellement de ce que nous sommes maintenant. J.C. Ryle (1816-1900) écrit dans son livre Thoughts for young men (Pensées pour les jeunes gens) : « La jeunesse est le temps des semailles en vue de l’âge adulte, la période de façonnement du petit espace qu’est la vie humaine, le grand tournant dans l’histoire de la pensée d’un homme. »

Prenons-nous cela au sérieux ?

Il nous faut comprendre qu’un raz-de-marée de progrès qui va profondément endommager toutes les « maisons de caractère », à part les plus solides, est en train de s’approcher. Nous devons travailler maintenant de telle façon que lorsque la vague arrivera, nous soyons préparés. Robert Freeman a dit un jour : « Le caractère ne se construit pas lors d’une crise – il est seulement mis en évidence. » La crise s’approche et nous devons nous demander : « Quel genre de caractère cette crise révèle-t-elle ? Suis-je assez fort pour résister au péché ? Suis-je constant dans mon rejet de la tentation ? Ou bien est-ce que je me contente de la médiocrité lorsque la tentation semble s’éloigner ? »

Rappelle-toi, le temps vient où il sera de plus en plus difficile d’éviter le péché, et de plus en plus nécessaire de développer la force de caractère pour lui résister, le combattre et le vaincre.

La situation évolue à une vitesse folle. Nous devons nous tourner vers Dieu et le supplier de nous accorder la grâce de renforcer notre caractère maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Que penserais-tu d’un soldat qui décide d’apprendre à utiliser sa Kalachnikov sur le champ de bataille ? Ou de ces parents qui voulaient apprendre à leur bébé à marcher sur une corde, comme un funambule ? Tu te dis qu’ils sont fous, n’est-ce pas ? Mais espères-tu faire quelque chose d’aussi extraordinaire, en repoussant le développement de ton caractère jusqu’à ce que tu te retrouves au milieu de la tempête ?

C’est maintenant que nous devons nous rapprocher de notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ. C’est maintenant que nous devons faire de la Bible notre guide et conseiller personnel. C’est maintenant que nous devons nous représenter clairement l’horreur du péché. Si nous ne prenons pas ces choses au sérieux aujourd’hui, nous n’y arriverons jamais. Ne sous-estime pas le pouvoir des habitudes – surtout de celles de la jeunesse.

J.C. Ryle a bien mis cela en évidence lorsqu’il a dit : « Les habitudes sont comme des pierres qui s’éboulent d’une colline : plus elles roulent, plus leur course devient rapide et incontrôlable. Les habitudes, comme des arbres, sont renforcées par l’âge. Un petit garçon peut tordre un chêne tant qu’il s’agit d’une jeune pousse. Lorsque c’est un arbre mature, cent hommes ne peuvent pas le déraciner. »

Le prophète Jérémie relève la même chose lorsqu’il demande : « L’Ethiopien peut-il changer sa peau, ou le léopard ses taches ? De même pouvez-vous faire le bien, vous qui êtes habitués au mal. »

Si tu ne devais retenir qu’une chose de cet article, s’il te plaît, retourne-t’ en convaincu que tu deviendras ce que tu décides d’être maintenant, et que tu vivras dans la « maison de caractère » que tu construis aujourd’hui. Il ne sera jamais plus facile de servir Dieu que ce ne l’est maintenant.

Déjà publié dans la série
Les challenges du 21e siècle